"Le bonheur c'est pas grand chose, c'est juste du chagrin qui se repose" Léo Ferré
samedi 16 décembre 2017
Passé présent
Mais ceux qui vivent sur le rivage ancien, y penses-tu? Coeur sans amarre a planté l'ancre dans bien des souvenirs et tes aubes d'orange et de mauve sont à jamais peut-être un horizon lointain sur lequel se posent mes pas bien incertains. Que je sois pardonné, pour ces peurs anciennes qui se sont incrustées tout au fond de mon coeur. Il faut partir, il faut partir est ce que me murmurent les nuits infinies et les crépuscules qui montrent le chemin bien immense qui s'en va aux étoiles et leurs poignées de mondes. J'ai longtemps cru que l'on pourrait bien vivre à vingt milliards d'années-lumières, avec pour seul témoin de l'existence enfuie la direction que fixe le regard et qui se noie finalement dans l'océan-mémoire. Car c'est dans la distance que se tissent les destins des Moires. C'est mon seul bagage, la seule babiole que j'ai gardé de toi: une vaste mémoire que mon présent éclaire. Parfois, lorsque je dépoussière au hasard un rayon de mes étagères, je tombe sur le chapitre ouvert d'un livre de chez toi, je m'y perd un instant - ou bien je m'y retrouve - et le sourire me prend, s'accroche à mon visage comme une liane tenace.
Sont-ce tes lueurs dans ces moments là qui font de ma figure un signe du bonheur? Être présent au passé dans une esthétique du temps qui fuit, voilà le sens de ma mélancolie. Passé présent, présent passé, je ne suis plus de ton espace, tes rayons ne m'atteignent, mais tu es bien du temps qui passe les plus belles notes, si vivaces en mon présent.
jeudi 14 décembre 2017
Harmonisation du processus créatif
Comme en musique, un rythme possède sa structure, ses temps de silences et ses temps forts. Il m'est personnellement utile d'être attentif au rythme qui m'a mené au bout d'un chemin, car si j'en respecte la structure, je suis à même de le reprendre au bon moment, presque sans effort au lieu de lutter et de me trouver bien inconfortablement sans cesse à contretemps. Mais tout rythme a aussi son méta-rythme, il faut alors observer l'ordre des transitions rythmiques, comprendre là où elles se passent de manière heureuse et là où ce n'est pas le cas. Savoir bien suivre un rythme et savoir bien en sortir, sans briser l'unité mélodique du flux créateur, voilà qui constitue un défi passionnant.
Le goût des réductions
Mais les persiflages de ces oiseaux là ont un rythme que j'aime à emprunter pour y improviser mes propres schèmes, et voir un peu comment les éclairer de l'intérieur, comme la flamme des lithophanies. Crier, incruster son goût dans la chair blanche des livres ne donne pas plus de poids à celui-ci qu'à celui, silencieux, des autres... Réduire le divers, le rendre à l'unité parfaite d'un principe, ou quasi-parfaite d'une poignée de principes, voilà qui occupa bien des heures de philosophes et autres gourous.
Mais, je dois ici me confesser, j'aime toutes les émotions de l'âme humaine, je trouve un sens dans toutes ses expressions, et je ne pense pas que certaines soient à éviter plus que d'autres. Tout sentiment est un souffle qui peut produire d'indéfinies variations et formes. Chacun puise sa force où il le peut, mais il est inutile de tirer la langue et de montrer du doigt celui qui s'alimente de nos rejets et nos terreurs. Celui-là, un jour, pourrait s'avérer bien utile...
Et si quelque chose vous dérange dans l'expressivité d'un autre, demandez-vous: quel reflet de moi-même suis-je en train de condamner à travers celle-ci?
lundi 11 décembre 2017
La loi
Tu en paieras le prix
L'objet ainsi cédé
Ne peut être repris
Ceci est ma loi
Ceci est mon cri
Son de ma voix
Qui bâtit ta maison
Sème les moissons
Fais se tenir ensemble
La mort imperturbable
Et puis la vie qui tremble
Pour tout choix que tu fais
D'infinis toi défaits
Petits tas de rien
Sur le sol qui te tient
Ceci est ma loi
Ceci est mon prix
Que tu payes de ta vie
Qui dessines ta voie
Tu ne peux qu'avancer
L'arrière n'est qu'un tracé
D'images actuelles
Que tu colles à ton ciel
Le signe n'est plus la chose
Et la chose n'est plus
Qu'une ombre sans distance
D'un objet sans instance
Tout est Un, tout est multiple
Tout est lié dans ton périple
Tes souvenirs sont la musique
Tes choix le long flux mélodique
Ceci est ma loi
Ceci est mon prix
Meurs ou bien vis
Mais qui choisit périt
Acrasie
Ceux qui sont pourfendus
Par un tyran désir
Et tous ces yeux qui pleurent
Embués des lueurs
D'une aube en eux qui meurent
Ceux-là qui s'échauffent et filent
Le long des flammes qui s'effilent
Et se consument dans l'obscure nuit
Destins qu'on dévide
Comme se vide l'intestin
Craché sur un présent livide
À qui l'on prête des couleurs
En ravalant ses pleurs
D'un seul trait - Garçon la même!
(Et le comptoir écoute
Et le comptoir attend
Que sur lui l'âme goutte)
Ce n'est pas l'ambroisie
Qui nous sert d'aiguillon
Voyons c'est la douce acrasie
Trinquons pour les nuits éveillées
Au bruit des âmes éraillées
Prenant de tous les trains ceux qui déraillent
Pour les amours trop endeuillés
Conscients que l'union nous défait
Complice d'un temps qui méfait
C'est pour les coeurs fendus
Les curriculum vitae pourfendus
Ceux qui du ciel sont descendus
Pour éponger tous les tourments
Avec un destin serpillière
Qui frotte les étoiles au creux du firmament
Pour ceux qui boivent solitude et font de l'aurore un enfer
vendredi 24 novembre 2017
L'Embuscade
C'est un poème illustré, qui doit être agrémenté de photos. J'ai proposé à un ami photographe de les réaliser, mais au vu des résultats obtenus jusqu'à présent lorsque j'ai proposé à des proches de participer avec moi à un projet artistique, je préfère anticiper un non-résultat et je le publie tel quel - bien qu'il puisse encore évoluer... Quitte à ce que le projet aboutisse réellement un jour... Si quelqu'un est inspiré je suis preneur. J'ai maintes idées de photographies pour ce texte.
Au réveil: chômeur. Au coucher: chômeur. Chômeur dans les magasins, chômeur dans les parcs, chômeur dans les laveries automatiques, chômeur dans les bars, chômeurs dans les vagins, chômeur dans la main, chômeur la veille et chômeur le lendemain. On dit que c'est de ma faute, que j'ai ma part de responsabilité là-dedans, que c'est bien beau d'accuser société, mais j'ai quand même le choix de travailler, non? Peut-être que tout ça est vrai, après tout j'en connais des perdus comme moi, des qui n'ont pas trouvé de place où être heureux dans l'engrenage mais qui s'en sortent quand même. Alors peut-être qu'on peut blâmer les mauvais aiguillages du destin, comme ceux du turbin, mais en fait c'est vrai que c'est un peu moi aussi qui me suis mis là. Tout seul, comme un grand. Et depuis je suis toujours tout seul, avec le reste de la cohorte des inactifs, des branleurs, des glands. Moi j'aimerais dire tout de même que si le gland est tombé si loin de l'arbre, c'est parce que l'arbre l'y a poussé, il n'avait qu'à pas laisser traîner des branches aussi loin...
Je suis chômeur, accroché à mon canapé comme à la seule bouée où s'arrimer. Cela n'a pas toujours été comme ça, avant j'ai travaillé, j'ai même occupé des postes hauts placés, enfin, tout est relatif. Je crois que je n'ai été heureux nulle part. Alors pourquoi rester sur le canapé me direz-vous, après tout je n'y suis pas plus heureux que n'importe où... Parce qu'au moins je suis peinard, pas besoin de faire bonne figure si ce n'est pour le miroir, pas nécessaire d'être courtois avec des collègues qui ne le sont pas, complaisant avec des chefs qui sont des cons, et puis pas bien plaisants. Je n'ai de comptes à rendre qu'à moi seul. Certains jours, comme aujourd'hui, il m'arrive de trouver ça pire encore. Parce que si je déçois quelqu'un c'est avant tout moi-même, et si je ne fais rien alors que j'ai tout le temps du monde, je ne peux blâmer personne, forcé de constater à quel point je suis inerte, sans contrôle sur le véhicule de ma propre existence.
Être présent, mais sans trop y être non plus, voilà ce que chacun de ces boulots a voulu. J'ai tenté d'acquiescer, d'être docile mais bon, je n'ai pas pu. Je rêvais d'autre chose, et puis chaque fois que je touchais du doigt un rêve, j'en changeais aussitôt. Je n'étais pas facile à suivre, d'ailleurs personne ne m'a suivi, j'ai même fini par me perdre moi-même. Alors maintenant je ne descends plus de mon canapé, happé par les vidéos sur internet, c'est pire que la télé, il y a toujours quelque chose d'à peu près intéressant à regarder. Ce sont les gens inspirants qui réalisent maints projets, des oeuvres en pagaille, ce sont ceux là qu'on voit sur internet. Et moi je bois leurs gestes, je m'inspire de leurs succès, mon coeur s'affole, regonflé, j'exulte un peu sur mon tout petit canapé d'occasion, puis tout cela expire, s'enfuit dans quelques cris, une vaine agitation de mes membres qui pourraient, peut-être, mais... Tant pis.
La vie des autres qui passe devant mes yeux me ravie, et je me demande si l'on peut parvenir à crever tous ses rêves avec l'aiguille de la peur. Parce que si je suis chômeur, à la fois dans ma vie publique et dans la vie privée, c'est que j'ai peur voyez-vous. J'ai peur d'échouer, de louper tous mes rendez-vous, alors je n'en prends plus. Tout de même j'échoue là, devant l'écran et la vie des autres qui vaut d'être vécue, quand ma volonté se fait plus rare encore que mes écus.
Quand même, j'avais des capacités, je savais faire des choses, trop de choses même. Mais il ne semble pas y avoir de place pour ceux qui touchent à tout, pour les versatiles les volages. Aujourd'hui tu bosses à temps plein, tout est structuré, avec des créneaux en série, chaque vie est démoulée d'un grand bras articulé qui chie les destins à la chaîne. Et tout le monde accepte ça, s'engouffre derrière le voisin, attends docile dans les embouteillages le matin, et rentre le soir toujours dans les embouteillages. Je me demande si ce n'est pas nous qui sommes embouteillés... C'est quasiment les mêmes bouteilles avec une étiquette différente à chaque fois. Et qu'attend-on d'une boisson quelconque lorsqu'on en vend des milliers? Qu'elle ne varie pas, pas d'un iota, sinon c'est fichu pour l'industrie, impropre à la vente. Alors les gens qui n'ont pas le bon goût de toujours conserver le même goût, ceux qui voudraient changer de couleur, parfois de densité, ceux qui voudraient bien voir ce que ça fait d'avoir des formes différentes, originales, et bien ceux là on les met en bouteille quand même, avec l'étiquette "impropre à la consommation", en attente d'être recyclé.
Peut-être qu'ils ont raison, peut-être que la meilleure chose que l'univers ait à faire de nous autre, c'est de nous recycler, refondre dans une autre forme, au sein d'un moule plus solide, pour qu'on devienne enfin des choses, des objets utiles et familiers, sans surprise, mais qui offrent une prise. Le problème c'est qu'à force de casser toutes les anses qu'on a voulu coller sur moi, j'ai fini par ne plus savoir me porter, ni même me comporter en société. Au bout d'un moment c'était tout le temps le cas, je n'avais plus de poignée, aujourd'hui je ne sais plus par où me prendre, me reprendre, m'élever un peu au-dessus du niveau zéro de cette mer étale, voir létale, où le courant du temps me fait lentement dériver vers la sortie, la date de péremption. J'en viens à penser que ce sera pour le mieux, qu'il recommence le cosmos, qu'il reprenne les mêmes briques usées et qu'il montre aux autres ses talents d'architecte. Les gens se sont trompés sur Dieu, si c'est vraiment un gus du genre surhumain qui manigance tout ça, ce qui est sûr c'est qu'il n'a pas créé de paradis visité par l'humain. Le monde n'est ni bon ni mauvais, il est ce qu'il est. Quant aux paradis ils sont véritablement artificiels, au sens propre du terme. Une parcelle par ci dans les rêves, une parcelle par là dans l'amour. Un peu trop de paradis et voilà qu'il devient l'enfer. Dieu n'a pas créé ce dernier non plus, non ça c'est au crédit des hommes aussi. Les hommes qui se prennent à vouloir créer un monde à leur tour, une culture comme ils disent, où on cultive les bipèdes sans plumes avec des engrais, en les taillant, en sélectionnant les variétés qu'on veut voir se reproduire, puis en arrachant le reste pour le mettre au compost. Ce sont les hommes qui créent l'enfer monsieur, je n'ai jamais vu d'enfer ailleurs que dans les coeurs.
Je ne sais même plus pourquoi je vous parle de ça. Ah oui, chômeur à toute heure, mon destin, ma condition d'homme moderne. Les seules choses que j'accomplis à peu près correctement c'est faire sourire les gens. Soit par moquerie, soit par véritable humour. Parce qu'il en faut de l'autodérision pour continuer à s'accrocher à son canapé, à faire la planche, sans savoir ce qu'on attend dans l'océan d'ennui, sans véritable autre projet que survivre à la nuit. Là dans l'attente d'être heureux, comme si le bonheur pouvait vous tomber dessus comme une pluie... Même les gagnants du loto doivent se bouger le cul pour acheter leur ticket... Je ne joue jamais au loto. Mais je me déplace tout de même jusqu'au bistrot du coin, l'Embuscade, pas pour lire les journaux, mais pour lire les poivrots. J'ai toujours eu la passion des destins brisés, des vies minuscules, le récit des humiliés m'a toujours ému, leur souffrance est la mienne. J'aime apporter un peu de légèreté cynique, raconter quelques blagues, j'ai quelque répartie, il faut admettre... Mais bon ça ne pourrait pas devenir un travail puisque même ça j'arrive à le saloper. Je finis toujours par boire le verre de trop, oh pas parce que je ne sais pas où se situe la limite - je la connais trop bien -, mais bien parce que c'est précisément lui que je cherche. En toute connaissance de cause, comme lorsque je refuse de mettre mon CV sur le site de pôle emploi. Je vais au-delà des bornes, en hors piste - c'est bien la caractéristique des types comme moi non? - et ça finit toujours mal, on passe des blagues aux bagarres, on grogne sur ses frères à défaut d'avoir d'autres cibles. Le lendemain tout ça est oublié, le patron vous connaît, il ne vous en veut pas, les autres poivrots non plus, chacun s'excuse d'avoir été lui-même, le comptoir est notre tableau blanc, on y jette nos sentiments, on s'y exprime d'un style un peu brouillon, puis la nuit vient tout débrouiller.
Les marrons, je les mettrais bien dans la caboche des grands maîtres, ceux qui nous tiennent en laisse. Mais si vous en voyez souvent, moi pas. Au PMU du coin je n'ai encore jamais trinqué avec un Bolloré ou un Dassaut, sinon croyez-moi bien que j'y serais allé de mon petit fait divers; "la revanche absurde d'un raté" aurait-on lu sur les canards. Et puis ça n'aurait rien changé, ce qui est beau avec les systèmes, les structures, c'est qu'on ne les abat pas en abattant les unités qui les composent puisque celles-ci sont interchangeables. Comme nous, c'est une des choses que nous avons en commun. Tous des rouages dans un engrenage bien huilé. Ce sont les croyances qu'il faut abattre, en l'ordre établi, en l'inéluctabilité, en l'incompétence des masses, au danger de l'échec. Lorsque vous avez appris à marcher à votre gamin, il aurait pu tomber, tous les gamins du monde pourraient tomber, et d'ailleurs ils tombent parfois. Il ne vous est jamais venu à l'idée de dépêcher un représentant, de constituer une petite équipe de super-marmots qui marchent pour les autres, pour tous, qui décident, qui agissent, qui voyagent et vous racontent le monde, qui savent à leur place ce qu'ils ne pourront jamais savoir s'ils demeurent immobiles. Et pourtant, même si on la constituait cette équipe de rêve, cette crème de la crème, elle se casserait la gueule comme le reste des autres gamins, avant de se tenir sur ses jambes. Ayant oublié cela, nous sommes les enfants qui restent assis, qui obéissent et tendent la patte, inoffensifs.
Parfois, quand la mort me chatouille un peu trop, que je la sens dans mes fesses immobiles qui voudraient s'unir au vieux canapé, je me décide à sortir. Pour y arriver, il faut que je cesse de réfléchir, que j'abroge toute délibération séance tenante: la décision a été prise, elle devient une loi physique appliquant sa causalité sur mes atomes qui suivent, comme un effet nécessaire le mouvement impulsé. Je flâne dans les rues en regardant les gens affairés. Je bois une bière en terrasse et je les regarde passer, pressés. J'attends qu'ils sortent par troupeau, puis s'engouffrent dans les métros. L'homme est discipliné, contrairement aux moutons, dont il partage le destin, il n'a pas besoin de bergers en permanence. Le mouton est moins docile, plus indépendant que l'homme, sans berger il explore, va où on ne l'attend pas, un gros troupeau sans chien est ingérable. Alors que l'homme... Il suffit d'un bon dressage pour qu'il devienne son propre berger. Pire il se fait même un chien pour un troupeau dont il fait partie pourtant... Alors sirotant ma bière, j'observe les hominidés aller d'eux-même à leur lieu de travail au trajet balisé, que tous empruntent sans rechigner, blottis dans la masse de leurs congénères. Après cela, quand le calme est quelque peu revenu, je m'égare dans les gares, j'ai toujours aimé les trains, et les rails surtout. Je me place juste en face du terminus et j'observe les rails jusqu'à ce que la perspective les fasse se rejoindre, au loin, et je dérive et déraille.... J'imagine les paysages que je verrais si je les suivais là-bas. Je me demande quelles gares je traverserais, et jusqu'où les rails iraient-ils... La pensée que des amis se tiennent là, quelque part le long de ces lignes, me réconforte un peu je crois. Le train, du temps où je travaillais, c'était un peu ma liberté. Quitter Paris le long du chemin de fer qui n'avait rien de dur au fond puisqu'il m'ôtait enfin d'un enfer. Je me disais, lorsque je travaillais et que je passais près d'un chemin de fer: si je veux je m'en vais, j'achète un billet et hop plus qu'à s'envoler au-dessus des planches et des cailloux. Assis près de la fenêtre, les yeux dans le défilé des choses au dehors, en paix durant quelques heures, sans tâche à effectuer, sans possibilité de choisir ou de douter, acheminé inexorablement vers un futur moins triste.
Les femmes sont comme les trains pour moi aujourd'hui: on ne peut les prendre qu'en payant. Je me perds de la même manière devant une silhouette de femme, je m'égare dans son parfum, m'enroule dans ses cheveux, j'ai le vertige des possibles. Pourtant, à un certain stade d'inactivité, il semble que plus rien ne le soit. Il n'y a pas que le pouvoir d'achat qui se perde, il y a aussi le pouvoir d'être fier, le pouvoir d'entreprendre, le pouvoir de s'aimer, et le pouvoir de pouvoir... Alors je visite les femmes en fantôme, comme les destinations qui s'affichent dans le hall des gares. Un aiguillage mal foutu m'a jeté là, dans la toile de l'inertie, où la tisseuse est sans merci. L'autre jour j'ai suivi quelques minutes une jolie brune aux cheveux longs bouclés. Oh je vous vois venir, le pervers, l'ordure, mais c'est du harcèlement!! Pourtant j'y ai rien fait à la flammèche, j'ai touché avec les yeux comme on dit au bled, et même pas d'un regard licencieux. J'étais simplement ébloui comme devant un beau paysage qui vous tient en respect. Cette femme je ne peux même pas m'imaginer une seule seconde avec alors... Tout ce que je peux faire c'est lui inventer une vie à défaut de la connaître. Je songe à la légèreté qu'on doit ressentir lorsqu'on a les membres effilés comme des pinceaux, qu'on a des courbes qui ondulent comme ça, comme les flammes au vent. Elle doit avoir le monde à ses pieds c'est sûr, je me disais, mais au final ça doit être un drôle de calvaire quand tout le monde te veux pour ta beauté; c'est jamais que pour une idée, une idée qui échappe à presque tous; une idée qu'on ne sait plus trouver chez soi alors qu'on chasse chez l'autre. Comme moi qui la suit, esseulé dans un jour de nuit. On aurait dit une bouteille de parfum, un mannequin de plastique qu'on voit dans les boutiques. Puis, dans la vitrine justement je me suis vu, la femme s'est retourné. Je n'ai pas eu besoin d'un mot de sa part, j'ai juste filé dare-dare, décollé de mes songes comme un chewing-gum sans goût aux couleurs de la rue. Je dirais pas que ça fait palpiter mon coeur les femmes, mais ça agite quelque chose, un ultime bastion perdu dans la noirceur ambiante, un soubresaut de je ne sais quoi, peut-être la mémoire d'un membre fantôme. Voyez-vous lorsqu'on vous ampute de tout estime de soi, on vous vaccine aussi contre l'amour. Et croyez-moi les gens sont vaccinés contre vous aussi... Vous salissez tout le monde, même les belles femmes qui sentent votre regard voyageur, et dont la tour de contrôle lance des alertes incessantes au resquilleur, au renifleur, au grand malheur. Je vis dans un musée, interdit de toucher, mais un regard ça colle aux choses surtout quand il émerge de la poisse, alors on en vient à fermer les paupières sur des yeux sans larmes qu'on a asséchés. Même les putes sont déçues quand elle vous voit sortir des ronds de pièces de vos poches, elles vous entendent arriver, tinter comme la sirène des pompiers sur laquelle le monde s'écarte pour laisser passer.
PIN-PON, PIN-PON, fait la vie qui s'écoule au-devant de vous qui remontez à contre-courant. PIN-PON Pin-pon, pin-... Et le son diminue, de moins en moins aiguë, s'écrase dans les graves et puis bientôt n'est plus. Comme les émotions, comme la volition. Tout se tire pour des vacances éternelles. Au chômage la vie, idem pour la mort. Et l'existence oscille alors entre deux pôles, deux absolus qui s'unissent dans le ruban indifférent des jours: chômeur au réveil, chômeur au coucher. Mi-mort, mi-vif. Chômeur à toute heures.
Ni bonheur ni malheur vous entendez? Seulement chômeur, tombé dans l'Embuscade jusqu'au pas de trop.
mercredi 22 novembre 2017
L'escalier 2.0
Il court, il court, escaliers de la mort
Dévale les marches avalées
Vers où les portes s'en sont-elles allées
Il court, il court, descend encore
Son regard affolé plonge vers le gouffre
De pierre tourbillonnant vers l'indécent
Son corps tambourine et souffre
Souffle l'écho de pas dansants
Regard baissé, et dos bien droit
Jamais ne dévie de sa course
Pieds écrasés par le poids
Du corps refluant vers sa source
Tic tac, tic tac
Font les souliers cognant les marches
Et dans virages point ne dérapent
Dans ce colimaçon qui mâche
L'écho du coeur devenu fou
Qui va tremblant hurlant partout
Et sa chute n'a plus de fin
Puisque l'escarpe épouse le rien
Coincé, coincé, le corps piégé
Croyant s'agiter pour un but
Fendant l'air las et si léger
L'enfant âgé se sait perdu
mardi 21 novembre 2017
Les yeux secs
Il est rouillé le vieux malheur
Je suis désormais face aux peurs
Un simple curieux spectateur
Cette douleur qui par moments me prend
Est du membre fantôme un sentiment
Une douleur fantoche un faux tourment
La mémoire qui s'accroche à mon présent
Et je dis être libre
Parce que sans passion
Excepté pour les livres
Et l'ivre expression
Les êtres ne sont plus de chair
J'ai perdu celle qui m'était si chère
Ils se sont tous dématérialisés
De simples formes à poétiser
Assis dans mes poèmes
J'observe ceux qui s'aiment
En bonheurs ou en drame
En rires ou bien en larmes
Je garde les yeux secs
Sur quoi pourrais-je pleurer
Le passé est passé
Par delà les parsecs
Rassis dans ma bohème
Délié des dilemmes
L'amour n'est qu'un poème
Un agencement de lemmes
Un déhanchement de l'âme
lundi 20 novembre 2017
Point final
Puisque les radios se sont tues, puisque l'assentiment est suspendu, je m'en vais tout là-bas, où vont les volontés perdues. Je donne ma langue aux chattes et ne rechigne pas. Je n'entend que ma voix, mon propre vent dans les voiles me fait filer aux nues, me parle de tous ces arbres dont j'ai les graines en moi. Il existerait une radio qui viendrait de ma tête, et d'infinis tableaux au fond de ma musette. On me dit à l'instant même que les réponses sont des créations artistiques et que l'avenir que je quête est une esquisse solipsiste. Je ne sais plus que faire, je marche sans un guide. Je peins à même l'atmosphère, je suis mon propre oracle, je me prends à faire moi-même, malgré tous les obstacles. Et la sombre nuit s'allume des feux de mon génie, plus chauds que le soleil et sa lumière jaunie. Je parle et la vérité sors de ma bouche, mes soliloques sont des philosophies dansant sur le cadavre des métaphysiques.
J'ai trouvé des amis, d'autres radeaux perdus, nous sommes détendus maintenant tout est permis. Le temps nouveau est sceptique, tolère les extatiques et les introvertis. Chaque croyance est phénix, renaissant de ses cendres, détruite et reconstruite, incluse dans le cycle causal d'une nature qui vit. Ils avaient décidé, il y a de cela l'antiquité, que les idées demeurent immaculées, de viles instantanés piégés dans les rets d'une gloutonne éternité. D'un voeu performatif, j'ai modifié cela, les idées naissent, meurent, s'altèrent désormais; et tout immuable est souvenir ancien: traînée de rien sur le champ des mémoires. L'unité n'existant plus, les mathématiques ont disparues. Que nul n'entre ici s'il a un maître. Idem pour les poètes, ceux qui mesurent le vers, comptent les syllabes, infusent dans le fluide l'inertie de leurs lois, ceux-là ne sont plus rois. C'est que les goûts changent, au gré de mes humeurs, ce qui était en bas est en haut désormais. Et tout changera encore, et encore et encore. Les maîtres deviendront élèves puis les contraires s'uniront dans une fusion simultanée, on se rendra bien compte que tout est unité, même les vieux opposés. Chaud, froid: des degrés de la chaleur. Moins, plus: des échelons de mesure. Tout en fait s'illuminera d'un noir obscur, le monde fera l'amour, les choses entreront en orgie.
Il aura suffi d'un rien, d'un changement de perspective, d'un regard moins ancien, d'un homme à la dérive, pour que les questions se suffisent à elles-mêmes et que l'élan là se brise, enfin résorbé en ce final dérisoire: ce ténu fil et cet infime point noir.
samedi 11 novembre 2017
Le sang noir
mardi 7 novembre 2017
L'amoureux des ruines (prose)
J'ai pris la liberté par moments de tricher avec la langue française, mais je me le suis permis parce que la poésie n'hésite pas à tricher (du moins historiquement) parfois, en modifiant l'orthographe de certains mots ou autres artifices du même acabit. Vous noterez donc qu'il m'arrive de prononcer un 'e' à la fin d'un mot qui n'en a pas (comme 'sol' par exemple). Les règles d'une langue sont arbitraires et malléables, et s'il faut j'écrirai ma poésie à coups de marteau :-)
Les cieux savent-ils à qui appartiennent ces doux cheveux ces longs cils, qui sous leur derme versatile abritent un grand tourment? Quel est la couleur des nuages celés sous le prénom d'Anis, quel est l'ardeur de ces orages qui sous son crânent glissent? Et si les cieux l'ignorent qui donc le saura? Et si personne ne sait qui est cet hôte élu de la souffrance, qui donc le sauvera? Je jette ici des mots, comme des cordes sur le pont d'un bateau, comme des mains qui raclent tout au fond des eaux, pour déterrer les os du souffrant silencieux. C'est mon ami, peut-être le vôtre aussi, celui dont les maux soufflent comme vent, tempêtes déferlantes, crêtes émoussées, écumes qui dansent au-dedans. Nous existons quand son furieux océan rugit, dans cette mer étale de nos vies, où s'étalent dérisoires nos vains soucis.
mardi 31 octobre 2017
La rupture impossible
Arc-bouté dans ma coquille
Caché dans quelque conque
Au creux d'une écoutille
Tel un héros de pacotille
Je t'ai trouvé mon bel amour
C'était donc toi depuis toujours
Dans quelque vacuité cosmique
D'où s'écoulent les choses
Accolé au réel
Calé dans claire prose
J'écoute éclore les roses
Je t'ai connu dans la musique
Je t'ai rencontré dans un disque
Accoudé au comptoir
Acouphène des vies
Je t'ai connu claquée
Par des cordes frappées
J'ai découvert ton corps
Qui fut toujours d'accords
Je quêtais les toniques
Tu étais acoustique
J'étais tout électrique
Je t'ai dévoré dans ces pages
Où s'encre ton visage
Quoi que raconte ton histoire
Quelles que soient tes déboires
Immanquablement je craquais
Pour ces croquis collés
Aux coins de mes cahiers
Je me claquemurais
Pour toi me craquelais
En mille éclats d'écrits
Transcrivant le vécu
D'un coeur par toi vaincu
Comme un pays conquis
Ne valant qu'un écu
Mais que tu acceptais
Dans tes tragiques cris
Je t'observais yeux clos
Tes couleurs m'ont enclos
L'amour est un tric-trac
Où le temps est compté
Tic-tac le temps est écoulé
Ton esquif est coulé
Qu'est-ce que tu croyais
Qu'un orchestre criard
Pourrait bien t'octroyer
Qu'enfin j'acquiescerai
À tes cinquantes requêtes
Quel macaque tu fais
Un sacré cataclysme
Tout juste un ectoplasme
T'ai-je bien fréquenté
Tu as gagné mon désamour
C'était écrit depuis toujours
Je m'en tamponne le coquillard
Je t'aime il est trop tard
Fais de moi ta breloque
Pendu à ton long cou
J'accepte tous tes coups
J'y ferai ma bicoque
Qu'importe si je claque
Je t'aurai mise en cloque
Moi le clinquant macaque
Couleur d'une autre époque
Cancrelat qu'on matraque
De toi je suis amok
C'est le récit classique
Un cas d'école tragique
Mais nulle tectonique
Descellera mes pas
Je suis le pesant soc
Planté là dans le roc
De ton rock écorché
Le vieux plouc encorné
Par ton ocarina
Je t'ai voulu doux cauchemar
J'ai tout vendu pour un dollar
Quelque beauté à nu
Et bienvenue le dol de l'art...
mardi 17 octobre 2017
L'homme rassis
Le ciment et le sable
Tu as appris à apprendre et, malheureusement pour toi, point encore à désapprendre. Or ces deux processus sont pourtant les mêmes.
Avance-toi en courant dans les forêts peuplés et tous les bois vivants. Vois comme le monde répond à ton approche, comme les buissons s'agitent de ta visite impromptue, vois comme les membres s'affolent et cherchent à se mettre à distance du tumulte que tu produis. À chaque seconde, tes choix, tes gestes, tes actions, se répercutent sur l'ensemble du monde. Pourquoi donc préfèrerais-tu t'ensabler dans l'oubli, et devenir ce silence qui te pétrifie mais qui pourtant n'est rien, rien qu'une toile de fond pour tes chants infinis.
Laboure le silence et plantes-y tes graines de vie. Mouille le sable du temps pour en construire des châteaux, éphémères si tu veux, ou plus durables car le ciment est aussi fait de sable...
Tu as pris bien du temps à trouver ton chemin, d'ailleurs peut-être cherches-tu encore, cette voie d'or censée te porter à demain, comme si le vent lui-même t'avait fait sien. Et pendant que tu cherchais ta route, comme un enfant déporté, tu la traçais dans le sol, aussi sûrement qu'un magma qui dévale les pentes raides des volcans énervés. Peut-être cette route n'est-elle pas la plus rectiligne qui soit, mais il n'y a que des lignes droites pour qui ignore sa destination. Ce voyage que tu ne cesses d'ajourner était déjà entamé depuis le premier doute, à peine la première hésitation. Cette voie qui est la tienne, peut-être ne la vois-tu pas, mais c'est la voix par laquelle on te reconnaît dans l'univers où tu es.
Lorsque tu crois n'avoir rien fait, regarde toujours derrière toi, prends quelques minutes pour contempler, ces gestes que tu jugeais nuls, ces choix que tu pensais n'en pas être. Ce qui t'apparait beau alors, mets-le au-devant de toi, nourri par ce vécu comme un engrais.
Si tu ne sais pas où tu vas, le temps, tout de même, retient la forme de tes pas. Le ciment et le sable sont du même bois.
dimanche 15 octobre 2017
Tableau figé d'une âme
Et saumâtre ensorcelle
Ta volonté fragile
Que mon âge effile
Tu as de jolis arbres à la courbure sombre
Qui plongent des rameaux au sein de ta pénombre
Autant de saules pleureurs pour un humain peureux
Qui dans tes eaux tranquilles se languit d'être heureux
Et tout ploie et s'incline
Comme d'exsangues cimes
Qui cherchent dans l'abîme
Un ciel où se décline
La couleur de tes rêves
Ceux là que tu dessines
Et qui n'ont plus de sève
Rien ne semble changer
Dans ton empire lacustre
Que même les vieux lustres
Ne vont plus ronger
Dans les eaux de ton lac
Stagnantes et sans ressac
Combien d'êtres diaprés
Promesses de l'après
Qui s'ensable et s'écaille
Au fond de tes entrailles
Qui se baignerait là
Dans ces eaux comme un glas
Où ne voit ni n'entend
Ce qui s'agite en bas
Les saules chez toi
Ont fait du sol un toit
Se détournent des cieux
Pour plonger dans tes yeux
Qui se baignerait là
Dans tes inertes bras
Où ne respire ni sent
Ce qui n'existe pas
jeudi 12 octobre 2017
Passe ton chemin (en vers)
Je ne suis pas divin
À peine t'ai-je voulu
D'un voeu sans lendemain
Je suis grand amoureux
Mais d'un objet cédé
Rendu contre mon gré
Au fleuve du Léthé
Je cherche à ranimer
Cette ancienne unité
Dans de brèves étreintes
Et des bougies éteintes
Passe ton chemin petite
Je ne suis pas divin
À peine t'ai-je voulu
D'un voeu sans lendemain
Que puis-je donner au fond
Plus rien dans mes tréfonds
Où enflammer un peu
Ce sentiment de feu
Où brûle l'amoureux
Je ne suis plus heureux
Je suis le pion d'un jeu
Qui parle de visions
Que quelques histrions
Vomissent en alluvions
Passe ton chemin petite
Je ne suis pas divin
À peine t'ai-je voulu
D'un voeu sans lendemain
Vers d'autres lendemains
À peine là je quitte
Les draps chauds de ton lit
Qui ne sont le pays
Dont je suis l'habitant
Qui ne sont qu'une escale
Où reposer les voiles
D'un navire abîmé
D'être désarrimé
Passe ton chemin petite
Je ne suis pas divin
À peine t'ai-je voulu
D'un voeu sans lendemain
Je ne suis pas divin
À peine t'ai-je voulu
D'un voeu sans lendemain
mercredi 11 octobre 2017
La forêt de bambous
mercredi 4 octobre 2017
Premier contact
mardi 3 octobre 2017
Pensées autour du paradoxe de Zénon (suite)
dimanche 1 octobre 2017
L'illusion des substances?
lundi 25 septembre 2017
zombies love
Vois le temps des amours morts qui marchent à tes côtés comme une poupée sans âme qui vient te dévorer. Tu vois sa bouche s'ouvrir, il ne s'agit plus d'un rire ou d'un cri, pire, c'est comme une vallée béante ouverte aux vents, indifférente.
jeudi 21 septembre 2017
Pensées autour du paradoxe de Zénon d'Elée
Hypothèse annexe: une des hypothèses que l'on peut formuler en reliant cette conclusion à l'état actuel de la science physique, c'est que le monde ou la législation physique, pourrait, en droit, différer selon l'échelle d'observation, et donc d'expérience, utilisée. C'est par exemple ce qu'on observe en physique quantique où il semble bien que la législation n'opère que sous certaines conditions d'échelle (bien qu'il existe des exceptions). Mais plutôt que des incompatibilités dans les lois physiques au différentes échelles, il semble plus prudent, et en plus en accord avec l'expérience passée, de parler de propriétés émergentes aux différentes échelles. Autrement dit les lois qui valent pour une échelle donnée, ne sont pas fausses à une autre échelle, mais elles semblent produire un autre jeu de lois, en apparence incompatible. Tout l'art serait de produire les lois aptes à décrire les transitions d'échelles.
Passe ton chemin
mercredi 20 septembre 2017
Gravité
Où se réfractent en la rosée
L'orbe que l'aube a déposée
Tu montes une charrue sans boeufs
Ta volonté est dénuée de voeux
Sous lui s'effondrent chaque envie
Et la volonté même s'alanguit
samedi 16 septembre 2017
Deux couleurs suffisent
lundi 11 septembre 2017
Courage!
Même la tempête s'alanguit.
Courage! Coeurs débridés!
Courage!
Courage mes amis!
Force mes amours!
Bandez les muscles!
Courage, humains!
Encore, amis!
Courage sisyphes!
Courage!
Et dans l'infernale valse qui les malmenait, les petits êtres pouvaient entendre - étaient-ce alors les vents qui chantaient? -:
Sur un dessin d'Amine Felk, texte de moi-même.
