vendredi 12 août 2011

Ma lune, mon miel

Ma lune, mon miel,
Tes dunes me sablent
Au coin du ciel...

Creux, coins, courbes
De tes délices troubles
À nos vices doubles...

Ton feu, mon air,
Sur moi ta chair
brûle les nuits trop claires.

Sous la pluie fine
De tes désirs humides
Ma tête enfin culmine

Grattant tes cieux
Aux mille dentelles,
Qui sur moi ruissellent.

Sous cette bruine salée,
Je dépose alors sur ton autel
Mon offrande épicée.

Ma lune, mon miel,
Tes dunes me sablent
Au coin du ciel...

Cimes

Les hommes ont le vertige
Du haut de leurs cimes
Si lointaines et tellement solitaires.

Voyez-les tendre leurs mains disgraciles
Une branche vers la terre
Et les feuilles sous l'ether.

Deux forces contraires s'annulent,
Ainsi ma volonté fuit la tienne.

Tu m'avais cru ton soleil,
Je ne suis qu'un croissant de lune.

Nos têtes oscillent
Sous la caresse des contradictions,
À toutes saisons
L'arbre perd ses feuilles
Et disparaît ainsi
Sous un tas de passé.

mardi 2 août 2011

Là-bas

Dans la luminescence des étoiles s'inscrivent les lambeaux de mes rêves
Que peignent les cieux noirs aux couleurs de ma sève.
En filaments d'ambre clair illuminés par l'éther
S'effilent mes désirs s'enfuyant dans la mer...

Sur terre mon corps repose sous la dune un peu fière
De l'oued Cherrat au visage éphémère.
Là-bas, mes souvenirs prennent les vagues
Et puis s'échouent sur les algues,

Gisant là, sur le sable humide,
Si loin, bien trop loin de mes rides.

Il y a bien quelques éclats de ma voix
Dans ce Chergui murmurant sur les toits,
Des débris de jeunesse
Que le soleil caresse.

Là-bas, dans quelques rues courre encore l'ivresse
De nos coeurs éperdus que la distance blesse.

Ne peux-tu donc nous laisser partir?
Ô toi, fier pays qui nous a vu grandir?

Toujours entre deux mondes
Nous observons la mappemonde.
Ces coeurs que tu as ouvert
Ne connaissent plus de frontières
Et n'ont de cesse de rechercher ton air.

Sur ton dos j'ai grandi
Un peu étranger et tellement rabati.

je ne sais qui je suis
Depuis que je t'ai quitté depuis

Que mon enfance s'endormit
Avec les amis enfuis...

lundi 1 août 2011

Eux

J'avance, je suis serein
Depuis que vos yeux ont retrouvés mon destin
Que vos coeurs en sourdine forment l'écho du mien.

Aucun continent, aucun océan,
Pas même le long flux du temps
N'a pu briser le serment de nos quatre âmes d'enfants.

Votre présence un instant
Aura su vaincre pourtant
L'acharnement de l'absence à vous pousser au vent.

Mon corps c'est le vôtre,
Mon âme, votre apôtre.
Les secrets les sourires, face aux souvenirs qui sont nôtres.

Notre joyau, notre force,
C'est ce pays qui nous a vu gosses.

À travers nos silences,
C'est un peu lui qui s'élance.

Indicible bonheur que peinent à saisir les mots,
Tu sais réchauffer nos coeurs, en adoucir tous les maux.

Et moi je sais en plongeant dans leurs yeux
Qu'un peu de toi s'est réfugié en eux...