mercredi 8 octobre 2008

Printemps

Libre enfin! Délivré de ce fardeau, de cette dépendance qui rongeait mon âme, cette femme était ma drogue, j'en suis sevré!

Tout cela n'était que pur amour physique, peau douce, corps harmonieux, visage envoûtant, tout cela n'était qu'un fragment, rien de véritablement épanouissant. Une victoire après toutes ses défaites, ouf! Il était moins une que cet hiver interminable n'en finisse avec ma volonté.

Je ne subirais plus cet aveuglement passager, cet emportement irréfléchi. Tout se passe bien, je suis au printemps de mon hiver, lorsque l'été arrivera, l'hiver dormira pour de bon. Laissez-moi m'envoler maintenant que ce soit dans mes rêves m'importe peu car cette fois ce n'est pas une fuite. Je rebondis telle une balle de tennis pour atteindre mon point culminant: l'infini, c'est le voyage de toute une vie. Si parfois je ralentis, jamais je ne redescendrais plus c'est promis, maintenant j'aime la vie.

Toute cette osmose, toutes ces choses dont on recherche les causes, ne laissons pas le pourquoi altérer le comment et vivons l'instant présent, toujours en progressant: socialement, mentalement, sentimentalement, physiquement, spirituellement, toujours énormément, énormément d'adverbes sans cesse mélioratifs, je souhaite demeurer contemplatif de tout ce langage décoratif.

La beauté de la pensée brute, celle qui naît dans l'esprit avant les mots nous est pour l'instant cachée, alors gavons-nous de mots, de mots, de mots, de pensée filtrée, diluée dans des mots recélant des concepts, des idées. Laissons le mélange opérer, respirons son odeur avant d'admirer sa couleur. Trempons le doigt dans l'encre et dessinons ces signes sans jamais hésiter. Puis, enfin, gorgeons nous de ce nectar, ce dédale de pensée telle une danse endiablée, qui s'emballe pour mieux ralentir et qui s'arrête pour mieux repartir.

Valsons avec les mots, embrassons nos pensées, n'en cherchons point le sens car au fond, est-ce bien utile? Le délire verbale est garant de notre santé mentale. Je ris comme un cheval à l'idée qu'on puisse s'étourdir à lire, à écrire, comment avais-je pu l'oublier? Non maintenant tout ça est bien fini messieurs, foin de soupirs, ou bien celui d'un soulagement, il faut sans cesse cracher ses émotions lorsqu'elles engorgent notre santé, le monde n'en sera que plus beau, l'homme est un instrument, son verbiage est un art, laissons-le s'exprimer.

J'analyserai tout cela demain, maintenant il faut laisser l'inconscient apprécier les révélations du conscient. Laissons l'oubli bercer cette transe pour finalement l'apaiser, la border, l'endormir pour qu'un beau jour elle se réveille, et là...tout explosera encore en un ballet immortel ineffable, au fond, l'on est en vie.