mardi 24 août 2010

Rupture

"C'est la même chose".

C'est la même chose à chaque fois, les mêmes regards, les mêmes paroles, les mêmes douleurs.
C'est la même chose, le même amour que tu donnes, à eux, à moi, peut-être encore moins à moi...
C'est la même chose, je suis le même, je suis moi-même, l'âme et le corps nus, paumes ouvertes vers toi tendues.
C'est la même chose, le même choc de ton mépris sur mon être éprit.

Fuir, toujours, encore, loin d'eux, de tous, de vous, de moi. Loin de leurs regards moites, de leur bonheur factice, de leurs rêves en toc, de leurs espoirs, leur arrogance et leur malheur.

Je me hais. Je les hais!

Les mots, le silence. L'amour, la paix.

Et tout coule pour eux, coule de source. Comme mes larmes que je ne ravale plus dorénavant car elles font demoi un être humain, un humain qui n'a pas peur de lui-même.

Mes larmes, mes larmes toujours. Qu'elles soient écrites ou bues, ont le même goût amer, comme mon foutre!

La colère apaise mes mots, ou plutôt l'inverse.

Les gens, les gens, toujours les gens, qui forment un tout dégoûtant, bruyant, puérile.

On aurait dû aller au parc cet après-midi. On aurait dû se dire "je t'aime" et s'embrasser, se prendre la main, se peindre la vie en rose. On aurait dû ne pas faire semblant, être soi-même mais doubles.

J'admire les artistes qui ne sont pas solitaires.

Je me tapis dans la terre, bien bas, pour ne pas qu'on me voie.
Est-ce qu'il faudra que je sois seul? Suis-je seul?
Seul à être si vieux déjà, si sage...

Pourquoi les autres ont-ils si peur de souffrir?!

On peut certainement pressentir ce qui va advenir. Et maintenant je ne pressens rien. Mon dieu je me trouve beau en cet instant. J'aime les gens qui souffrent, qu'on a brisé.

Si tu me méprises dans tes actes, alors je suis seul de nouveau, vraiment. Je suis seul au monde.

Complètement seul en cet instant. Malgré tout, les gens me voient, me disent "bonjour!". Je voudrais disparaître à leurs yeux, ne plus exister.

J'ai fait des erreurs oui, mais je les ai reconnues me semble-t-il...

Quand les gens se mentent ils deviennent irrationnels, illogiques, font de leur cas une exception à leur jugement et dieu que cela m'effraie! Contempler un tel gouffre... Et mes ponts de fortunes s'écroulent...

Je ne comprends plus les gens qui se plongent eux-mêmes dans le malheur.

Pas moyen d'être seul ici, les gens rentrent dans votre tête par les yeux, par leur regard plein de reproches.

J'ai la tête qui tourne depuis... Je ne sais plus où j'en suis, ni qui je suis. L'oublie m'appelle, mais je ne l'écoute pas.

Elle, comme les autres, se peint des trompe-l'oeil dans l'esprit pour ne pas voir l'immensité d'une action.

À cet instant précis, je souhaiterais ne plus être. Je me sens tellement supérieur à tous ces gens, et pourquoi?!

Il pleut juste au-dessus de ma tête, il pleut sur mon égoïsme retrouvé.

Plus d'emprise, les pensées fusent, libres j'en ai le tournis, je me suis décalé entre deux mondes. Je ne vis pas totalement comme vous.

Mouvement, flux, pas d'état, pas d'analyse.

Les gens m'ennuient car ils sont là. Toujours.

Les gens créent des ondes sur mon âme fluide... Puis, tout redevient comme avant.

La souffrance est un état de conscience modifié. L'Homme ne voit le monde que par le prisme de ses émotions.

Des gens encore... J'observe leur remou.

Le téléphone. C'est elle. Elle arrive. Je ne peux qu'être ce que je suis en ce moment, je ne peux qu'... Je ne sais quoi lui dire, à part cette folie solitaire.

Lentement je réintègre le monde et c'est la perception du temps qui s'impose, le temps: obstacle à l'infini.

Suis-je capable d'être à elle encore?

Au-dessous du volcan, j'y suis vraiment. Je ne bougerais pas je le sais. Il faudra me chercher.

Les gens: trop présents, trop peu de respect, les gens recherchent le contact sale, celui de la promiscuité, ils me troublent.

Les battements de mon coeur balancent mon corps devenu trop léger. J'ai un peu peur... Je voudrais m'évanouir, qu'on s'occupe de moi, à l'hopital, psychiatrique si possible. J'aimerais faire une pause dans ma marche, une pause organisée, par les autres, ceux qui s'occupent des gens comme moi, des fêlés au sens propre.

"Oui j'ai écrit." sera ma réponse à sa première question.
"Ouais..." sera ma réponse à se deuxième question.
Puisse-t-elle se taire ensuite. Le monde saura alors ce qu'il a à faire.

Les gens innondent la berge en sautant dans mon fleuve.

Il n'y a plus rien à penser. Mais encore tant de choses à écrire? Dans le silence feutré des mots, des livres...

Le monde a décidemment plus d'épaisseur quand on est seul.