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lundi 1 avril 2019

[ Terres brûlées ] Le grand exorciste



Maison de paille au toit de tôle
Et lumineuse maille quadrillant les deux pôles
Réveil nocturne, dans le silence des pleurs
Pour le motif absurde que mourir fait peur

Horizons verticaux des abysses
Où se dessine en créneau l'abscisse
Escalier escarpé qui plonge aux limbes
De ténèbres informes que je regimbe

À affronter un jour
À saisir dans les sens
C'est en surface que vit l'amour
Et nulle chose n'a d'essence

Je flotte là et voilà ma sirène
Visage qui me suit de l'enfance
Au présent qui la traîne
Comme antique rémanence

De quelle vie abolie t'en viens-tu
Pour être là quand tout autour s'est tu
Tes yeux de chat tes joues creusées
Sont à mes sens comme imposés

Tu nages et je te suis par l'escalier
Tu es de l'eau je suis de l'air
Étrange mais il me faut voler
Vers cette ville familière

Ô toi cité que je n'ai jamais visité
Je te connais dès que mes yeux se ferment
Je ne sais qui de toi ou de moi nous a donc enfanté
Mais c'est ici que ma liberté germe

En haut, le soleil se réfracte
Et tombe comme un puits de lumière
Sur les bleus sombres de la mer
Et l'amas des cellules qui font pacte

Je me réveille le coin des yeux humide
Il fait noir et j'ai le coeur languide
Dans cette chambre qui n'est pas mon port
Mais le navire qui me condamne à mort

Terre de mon enfance
Du lit mouillé de mes errances
Ce rêve était mon grand exorciste
Expurgeant de mon âme le monde triste

Réseau complexe, tubulures lumineuses
Image de mon espace-temps
Je me demande si tu es menteuse
Lorsque tu m'offres un sein latent

Moi l'enfant qui tête le songe
Absorbant docile comme l'éponge
La couleur du Grand Totipotent
Qui dégorge en couleur outre-temps

C'est un récit sans histoire
Qui lie les lettres et narre
Ce qui ne peut être dit
Qu'au chant de mélodies


Sur l'étale et sombre mare
Qui naît de mon destin déteint
Flottent les fleurs pourpres de mes hématomes
Formant le macabre bouquet de ces vies monochromes

C'est là le sang de l'âme, où vacille la flamme
En encre noire imprimée qui reflète abîmé
Le mobilier infâme
D'un univers qu'en vain je m'échine à rimer

mercredi 22 novembre 2017

L'escalier 2.0

Voici une reprise d'un poème écrit initialement le 23/11/2009 . Je vais m'amuser à donner une seconde jeunesse à quelques vieux poèmes conçus à une époque où je n'étais pas moi, autrement dit où je n'était pas je. Je tente de conserver le sens et je m'attache essentiellement à retoucher le rythme, à le soigner si l'on peut dire. J'y ai tout de même insufflé un peu plus de profondeur, par quelques détails qui pourraient sembler anodin mais ne le sont pas... Peut-être qu'un moi futur entreprendra une version 3.0, et d'autres moi encore d'autres versions...




Il court, il court, escaliers de la mort
Dévale les marches avalées
Vers où les portes s'en sont-elles allées
Il court, il court, descend encore

Son regard affolé plonge vers le gouffre
De pierre tourbillonnant vers l'indécent
Son corps tambourine et souffre
Souffle l'écho de pas dansants

Regard baissé, et dos bien droit
Jamais ne dévie de sa course
Pieds écrasés par le poids
Du corps refluant vers sa source

Tic tac, tic tac
Font les souliers cognant les marches
Et dans virages point ne dérapent
Dans ce colimaçon qui mâche

L'écho du coeur devenu fou
Qui va tremblant hurlant partout
Et sa chute n'a plus de fin
Puisque l'escarpe épouse le rien

Coincé, coincé, le corps piégé
Croyant s'agiter pour un but
Fendant l'air las et si léger
L'enfant âgé se sait perdu