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lundi 5 août 2024

Le vrai courage

Pourquoi écouter, homme du néant, les jugements recrachés de ces gens effrayés par la mort, vomir à tes oreilles ô combien serait lâche ta fleur de liberté? Eux qui ne savent pas tenir -- ne serait-ce qu'un iota -- le regard de l'abîme, et par là-même s'ignorent infiniment... Rien de plus courageux au contraire que la courbe brisé du destin qui s'abîme -- de lui-même. Adrien, tu sais pourtant, tu sais mieux qu'écouter ces miettes d'hommes jeter de leurs fenêtres le mobilier par lequel ils adornent le Néant. Adrien: ce nom étranger qui sonne intimement sans pourtant vouloir dire une quelconque sottise. Pourquoi choisir un nom différent, et rendre commun -- par un si vain désir de sens -- ce qui est pourtant propre. Le singulier n'a pas de sens, il est le seul à pouvoir exprimer ce qui te creuse tout à rebours de l'être.

Et puis, choisis-t-on quoi que ce soit dans la vie? Même sa mort que l'on croit fleur de liberté? qui n'est peut-être au fond, qui sait, qu'un vulgaire papier à musique ourdi depuis d'innombrables éons par trois tisseuses de nos mésaventures.

Adrien... Tu pérores, encore... T'adresse au silence de ton cœur, dessinant en creux tout le non-amour d'un monde dévoré par l'humain. Parce qu'il n'y a qu'en toi que tu penses trouver ce si parfait miroir d'extrême sensibilité... Saura-t-on jamais s'il s'agit là d'une induction solide? À quoi bon SAVOIR! Que ce mot rend celui qui l'arbore claudicant, de toute sa lourdeur. Mais il n'est pas facile de désempoigner les chimères que tout humain perspire...

Ne plus trouver ni laideur ni beauté qu'en soi-même, comme si le reste du monde habité l'était par une armée de drônes, pilotés par une blafarde nécessité itérative, une sorte d'intellligence naturelle qui n'a pas encore atteint le stade sensible. Se parler à soi-même pour ne plus être seul, quelle effroyable banalité.

Non, la seule liberté -- si tant est qu'une telle chose existe par-delà le simple sentiment -- ne peut -- ne DOIT -- éclore qu'en le suicide; car il est fort probable, chers clones sans cœur, qu'aucune autre partie ne nous attende après.

lundi 23 décembre 2019

Tout le monde sort à Pey Berland...

À cause d'un stylo

Vous imaginez-vous?

À cause d'un stylo mal rangé
Perdu sur un bureau
Et qui devait dans ma poche loger...

À cause de ce stylo
Je n'ai pas pu écrire le mot
Le pont de lettres qui m'aurait permis de franchir la barrière de ses écouteurs
Et qui m'aurait permis, peut-être, d'arrimer son coeur...

Au lieu de cela,
J'ai courbé le dos pour fouiller dans le sac au sol,
Trouver le Moleskine qui voyage à mes côtés
Et sentir la lourde absence du stylo buissonnier.

Je me suis relevé
Sans avoir pu écrire le numéro de téléphone
Et, surtout, le petit mot pour elle
Et que mes yeux disaient.

Dans ce tramway bondé,
L'enfant à mes côtés me souriait heureux
En me parlant de la couleur de son bonbon
Auparavant bien rouge et qui, exsangue, pâlissait désormais
D'humide dissolution.

Mon coeur de même à vrai dire,
Mon arrêt approchait
Si elle sortait aussi, ce serait là le signe du destin,
Tout le monde sort à Pey Berland...

J'attrapai ma guitare
Et son dernier regard
Les portes s'ouvrirent
Sur ce long crépuscule

Elle n'était pas sortie,
Elle était debout dans son jean un peu bouffant
Les pieds plantés dans des baskets sales
Et l'âme enclose dans les sons
                                   - Que je n'entendrai pas...

Le casque posé sur ses cheveux châtains
Et qui m'effraya tant...
Le flot des gens qui emplissait le tram
Coupant indifférent la connexion des corps
Et ce maudit stylo enfin que je retrouve alors...

Une à une, toutes les portes se sont closes.

Il m'aurait fallu emprunter la route du courage
Mais à un certain embranchement
Je l'ai perdu de coeur
Le destin n'attend pas
Et les tramways cruels ne restent pas à quai
Pour un simple regret

Pour dire à une femme au style négligé
Qu'elle a fait battre notre coeur d'enfant
Bien plus qu'il n'y a de centimètres
Entre l'Hôtel de ville et Pin Galant...

lundi 11 septembre 2017

Courage!



Courage! Souquez matelots!

Fendez les flots de cette vie!
Même la tempête s'alanguit.

Souquez frères stellaires des confins!
Ramez vers l'enfer et sa fin!


Courage! Coeurs débridés!

Frêle esquif à travers les flots
Coeur de suif mordu par les crocs.


Courage!

Derrière chaque nuage, un soleil qui rugit
L'envers de chaque orage, un rayon qui surgit.


Courage mes amis!

Affrontez les passions qui font trembler vos nuits
Un merveilleux silence vient pour panser le bruit.


Force mes amours!

Nul chemin ne s'emprunte sans détours
Aucun matin qui ne devienne un jour.


Bandez les muscles!

Chaque éclair une énergie en moins
Pour les coups de tonnerre qui vont mourir au loin.


Courage, humains!

À travers les brumes incolores
Perce la promesse d'un chamarré trésor.

Voyez déjà, comme le tumulte retombe
La force de vos bras valait bien mille bombes.


Encore, amis!

Derrière le tourment délétère
Par delà les souffrances de la terre
S'en vient l'onguent d'un repos éphémère.


Courage sisyphes!

Cette vie à une fin, comme vos douleurs enfin
Une chute indolore qui transforme en destin.


Courage!

Regardez comme chute Héméra
Dans sa gloire nimbée
Fait de tous tumultes un beau drap
Que l'aurore ôterait...

Souque! Rame! Frappe! Hurle!
Traverse la tourmente
D'un regard incendiaire!

Souffre, saigne, rage, tend
Vers le prochain instant!

Nous sommes tous les bruyants enfants
D'un trop juste parent
Chacun de nous son fragment
Dans le long cours du temps


Et dans l'infernale valse qui les malmenait, les petits êtres pouvaient entendre - étaient-ce alors les vents qui chantaient? -:

"Un soleil est le coeur d'un ami, et cet astre a sauvé bien des vies!
 Une étoile est l'amour d'un ami, et son souffle a crevé bien des nuits!"


Sur un dessin d'Amine Felk, texte de moi-même.