jeudi 21 septembre 2017

Passe ton chemin

Mais bien sûr, bien sûr tu as raison, que suis-je... Un feu de paille et puis voilà, qui vous laisse ébloui quelques secondes; vient ensuite une fumée trop âcre qui vous pique les yeux, et quelques cendres flottantes au goût amer. Il n'y a rien à attendre des feux de paille, rien qu'un peu de poudre aux yeux. Il n'y a pas de chaleur durable qui s'en dégage, vous ne traverserez nul hiver avec cette engeance, il ne vous accompagnera jamais sauf si vous lui donnez le monde à brûler... Trop chaud, puis trop froid, et tout cela trop vite. Trop de combustible pour un résultat éphémère et douteux.

Peut-être que tout ce qu'il faut faire avec ce genre de personne que je suis, c'est en nourrir des bovins, qui le rumineront doucement dans de gros intestins. Oui, c'est bien cela, nourrir des bovins, demeurer immobile, digéré dans une nuit finale, en attendant la grande métamorphose qui fera qu'enfin on sortira autre que soi; comme un engrais pour les plantes qui s'élancent au ciel.

Que le monde se hâte de me digérer, qu'il me refonde vite dans une forme d'existence plus aimable, en quelque chose qui ne peut plus décevoir autrui.

Que suis-je? Pourquoi perdre ton temps à te poser encore la question. Passe ton chemin, on ne bâtit pas sa maison avec des briques de vent.

2 commentaires:

elly a dit…

Un journal plutôt morose en ce moment, non ?

L'âme en chantier a dit…

Haha, plus morose que la morosité habituelle, c'est dire...