Il n'y a plus aucun centre à mes pensées, plus de moyeu propre à soutenir la périphérie et imprimer un sens au roulis nauséeux des songes.
Je n'ai plus de modèle de moi-même, plus d'idéal à poursuivre - ils ont tous été grignoté par le scepticisme et l'esprit critique - et pour cette raison je ne peux plus me définir qu'en tant que processus même d'indéfinition. Je ne me vois jamais comme état ou substance pourvue de qualités particulières mais au contraire comme processus de qualification, comme méthode de détermination.
Une conséquence de cette particularité est qu'il m'est devenu presque impossible de raisonner pour moi-même, c'est à dire en étant réellement intéressé par la poursuite d'un but, captivé par la promesse d'un jugement à venir. Il n'y a pas de jugement totalement faux ni entièrement vrai. Ainsi il m'arrive de raisonner pour le compte d'autrui, comme on s'amuse quelques minutes avec un enfant, pour lui faire plaisir, pour remplir son devoir, et parce qu'on peut le faire.
Mon âme est une nébuleuse d'images diverses et variées, de fragments de pensées, d'impressions, de dialogues contradictoires, pareille au ciel dont chaque étoile est devenue filante. Tout ceci est à la fois harassant et mortellement ennuyeux car sans fil narratif ni direction - or sans direction il n'y a pas de voyage...
Existe-t-il une limite au pourrissement de l'âme?
"Le bonheur c'est pas grand chose, c'est juste du chagrin qui se repose" Léo Ferré
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lundi 30 septembre 2019
Le pourrissement de l'âme
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mardi 6 février 2018
Matin blême et fumée grise
À partir d'un poème d'Elly qui m'a beaucoup inspiré.
Nous vivions de paysages
Paysages impensés
Lorsqu'un vent s'est levé
S'élevaient nos pensées
Pensées floues et pensées brumes
Et brumes sur cimes aiguisées
Ta silhouette était si grise et
Pareille au matin dégrisé
Tu étais déguisée
Couvertes d'anciens paysages
De couleurs épuisées
Qui protégeaient ton vrai visage
Tu jouais à mourir
Mourir de vents et de silence
Je venais te couvrir
Du souvenir de ton absence
Et nous vivions de paysage
Comme deux âmes de passage
Ivres de brume et de surprise
Ô matin blême et fumée grise
Nous vivions de paysages
Paysages impensés
Lorsqu'un vent s'est levé
S'élevaient nos pensées
Pensées floues et pensées brumes
Et brumes sur cimes aiguisées
Ta silhouette était si grise et
Pareille au matin dégrisé
Tu étais déguisée
Couvertes d'anciens paysages
De couleurs épuisées
Qui protégeaient ton vrai visage
Tu jouais à mourir
Mourir de vents et de silence
Je venais te couvrir
Du souvenir de ton absence
Et nous vivions de paysage
Comme deux âmes de passage
Ivres de brume et de surprise
Ô matin blême et fumée grise
mercredi 20 septembre 2017
Gravité
Tel un soleil dans les cieux noirs
L'herbe embouteille mille espoirs
Où se réfractent en la rosée
L'orbe que l'aube a déposée
Où se réfractent en la rosée
L'orbe que l'aube a déposée
Sac de chair repus de pesanteur
Tu es de ceux que rebute un labeur
Tu montes une charrue sans boeufs
Ta volonté est dénuée de voeux
Tu montes une charrue sans boeufs
Ta volonté est dénuée de voeux
Et la fleur sanglante du martyr
Qui s'offre tremblante au zéphyr
Ouvre sa blessure béante
À ces regards qui la violentent
Le poids d'un corps que l'on traîne
Est de toutes souffrances la reine
Sous lui s'effondrent chaque envie
Et la volonté même s'alanguit
Sous lui s'effondrent chaque envie
Et la volonté même s'alanguit
Mais dehors, la lumière est partout
Qui fond rapide à pas de loup
Tandis que les corps s'amoncellent
Elle, liquide, ruisselle
Tu la regardes mais crains
De t'arrimer aussi au train
Et si le vrai voyage
Décevait bien plus que l'image...
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