jeudi 14 décembre 2017

Harmonisation du processus créatif

La dimension laborieuse de la vie, et je comprends dans cette catégorie la création artistique, me semble pouvoir être surmontée par le rythme. Face à l'achèvement d'un projet il existe deux attitudes (parmi d'autres certainement) distinctes: la première consiste à ne pas reprendre son souffle et continuer ainsi sur la même lancée, sans un regard en arrière, sans goûter le fruit de son travail, de peur peut-être de l'enlisement, de la stase. La seconde attitude consiste au contraire dans le repos qui s'étire, dans le regard satisfait sur l'oeuvre, le chemin parcouru, jusqu'à s'y laisser absorber et enfin perdre le rythme. Plus un conditionnement est récent, plus il se perd bien vite.

Comme en musique, un rythme possède sa structure, ses temps de silences et ses temps forts. Il m'est personnellement utile d'être attentif au rythme qui m'a mené au bout d'un chemin, car si j'en respecte la structure, je suis à même de le reprendre au bon moment, presque sans effort au lieu de lutter et de me trouver bien inconfortablement sans cesse à contretemps. Mais tout rythme a aussi son méta-rythme, il faut alors observer l'ordre des transitions rythmiques, comprendre là où elles se passent de manière heureuse et là où ce n'est pas le cas. Savoir bien suivre un rythme et savoir bien en sortir, sans briser l'unité mélodique du flux créateur, voilà qui constitue un défi passionnant.

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