vendredi 30 novembre 2012

In Paradisium

Quelques notes de musique avec pour fond le derme diapré du cosmos, luisant de majesté.

Une constellation, on se laisse emporter,
À rêver de relier les étoiles
Dans un voyage à travers l'éternité.

On passerait d'un trou noir à l'autre
Partout notre conscience comme centre à l'infini.
Il y aurait des planètes aux passés endormis

Un double pour chaque vie que l'on n'a pas choisie,
Chaque mouvement retenu, libéré
La mort même serait une vie...

Qu'est-ce qu'il nous reste au fond?
Quelques esquisses de la totalité
Dont notre esprit se fait l'écho frustré

Face à tant de grandeur, l'homme trouve sa condition forcée: une inéluctable humilité.

Aphorismes

Le philosophe est le vulgarisateur de ce que l'artiste offre aux hommes dans sa complexité brute et sa pureté.

L'âme, la parole et l'écriture sont autant de lentilles braquées sur 'moi'.

La poésie, ce n'est rien de plus que l'homme qui se voit partout.

"Il y a en nous des semences de science, comme en un silex (des semences de feu); les philosophes les extraient par raison; les poètes les arrachent par imagination; elles brillent alors davantage." Descartes

"Notre représentation des choses naîtrait donc, en somme, de ce qu'elles viennent se réfléchir contre notre liberté." Bergson

"Kowabunga" Une tortue ninja...

jeudi 29 novembre 2012

Féeries soliptiques

Une véritable chasse que de courir après ces pensées évanescentes, toujours impromptues, jamais là quand il faut. Ça vous prend dans le bus, en regardant les gens, en regardant dehors, en regardant l'autre et son altérité rassurante. Ça vous prend en marchant, quand vous n'avez pas de quoi noter, quand vous êtes à vous-même, pur et profond, sans médiation. N'essayez même pas de reprendre le fil en rentrant chez vous, fiévreux d'impatience à l'idée de coucher tout cela sur le papier, ça ne marchera pas. Au pire vous pisserez quelques phrases malingres et vulgaires de vouloir paraître trop belles, vous vous ridiculiserez. De toute façon la belle pensée est partie depuis longtemps, elle est restée dans la rue, sur le parking d'un centre commercial, dans un Spar de banlieue sale et mal fréquenté, entre la porte d'entrée et la caisse enregistreuse.

Combien d'artistes génialissimes avez-vous croisé dans votre vie, combien d'oeuvres spectaculaire et grandioses qui sont restés cachées dans leur boîte crânienne  juste derrière le rideau des yeux et le masque du visage, devanture décalée et sans rapport aucun avec l'arrière-boutique? Juste parce que les artistes n'avaient pas le coeur à planifier le spontané, à mettre en scène la beauté de leur nature intrinsèque. À quoi bon? Gagner sa vie, ramasser quelques miettes ou même le gros lot, tant d'efforts pour tant d'incertitude. Un genre de prostitution indigne, on préfère aller travailler tous les jours, souffrir avec le reste des humains et puis garder en soi jamais bien loin, notre petit chaos interne, une "étoile qui danse".

La prochaine fois que vous croiserez quelqu'un avec le visage triste ou heureux, concentré ou rêveur, beau ou laid, pensez-y. Imaginez quelle sorte de trésor se cache derrière, en coulisse, bien à l'abri des regards indiscrets et surtout de ces gens imbus qui pensent, mais ne l'avons-nous pas tous fait au moins une fois, avoir saisi votre essence par un simple coup d'oeil à votre allure, à votre faciès, à votre air enfin. Ces gens qui se repaissent de gloses, de critiques en tout genre, qui partagent leur âme, leurs culs, qui mangent ensemble, baisent ensemble, ne parlent que de ce qu'ils projettent sur le monde, se félicitent, s'admirent, s'échangent un ersatz d'amour frelaté afin que leur coeur batte encore un peu dans leur poitrine froide. Ne parlons pas, s'il vous plaît, de leur esprit glacé. Ils ont tout sorti à l'extérieur par manque de confiance, besoin d'être rassurés, évalués, appréciés, pour savoir un tant soi peu quoi penser d'eux... Tout n'est pas noir non plus, ils arrivent à produire du beau parfois, les hommes se sont construits sur certaines illusions et ils y croient tellement, qu'elles se mettent à prendre forme, réellement, dans la matière même de l'univers. C'est à cette pâle lueur que ces gens là s'éclairent, il ne faut pas leur en vouloir.

Bon, aller, je retourne à mes féeries soliptiques, on se croisera peut-être, au détour d'une rue, dans les intestins fétides d'une ville hautaine, ou bien encore dans la quiétude hirsute de nos campagnes enclavées. On ne se reconnaîtra pas, vous ne verrez en moi, comme je ne verrez en vous, rien d'autre qu'un visage et qu'un style porté comme un costume. Vous serez convaincu alors qu'il s'agit bel et bien de la délinéation de mon âme et vous penserez sûrement, à juste titre, et au fond on en restera là vous et moi: "L'a pas l'air fin cui-là avec son regard bovin". Je continue ma route.

mercredi 28 novembre 2012

Sub Specie Aeternitatis

Tu as dit avoir vu en moi un génie. Un jour du passé, un jour de l'enfance, et c'est pourquoi je m'étonne aujourd'hui de tes propos.

Qui étais-je alors, moi-même ne le sait. Petite pointe émergée d'une conscience enfouie et promise à se révéler. Tout juste une petite promesse et Dieu sait que les gens ne tiennent pas compte des promesses, si ce n'est quand elles sont tenues. Alors tu as vu, ou cru voir, une petite promesse en moi, une promesse d'une autre époque, ni passée ni à venir, simplement d'un autre temps, d'une autre galaxie, d'un monde où tout est possible...

Et moi, je ne suis rien devenu, je ne me suis pas cristallisé dans un de ces merveilleux bijoux que la société enfile à son collier. Rien, tout juste une promesse faite au vent, aussitôt dite, aussitôt enfuie. Je cours après le non-être ou plutôt un genre d'absence de détermination. Non ce n'est pas encore ça: je cours après le droit de dire non, le droit de rester neutre, en-dehors, spectateur de vos opinions, de vos jugements et de vos rêves.

J'avais plein de choses en tête, mille choses à dire avant de m'asseoir face à l'ordinateur et de m'atteler à incruster en lui, dans sa mémoire numérique (mais ne le sont-elles pas toutes?), toutes ces belles pensées qui me traversent. Mais voilà, je me trouve face à la page qui attend et alors tout mon être se rétracte, je rentre les antennes, je me réfugie tout entier dans ma coquille, je me ferme au monde. À croire qu'il n'y a vraiment qu'à moi-même que je sache parler... Non, je ne pense pas que ce soit cela le problème. En fait, je pense que toute médiation, dans la contrainte formelle qu'elle impose me rebute. Je suis définitivement retors à toute contrainte exercée sur ma personne. Vous me direz que parler, quand bien même il s'agirait du "dialogue silencieux de l'âme avec elle-même", est aussi une forme de contrainte: il faut formuler ses pensées à l'aide de la langue. Oui mais alors cette opération est tellement naturelle aujourd'hui, et d'ailleurs peut-on seulement dissocier pensée et langage, qu'on pourrait presque dire que lorsque je pense, il s'agit de tout mon être qui se projette dans les mots, qui s'y incarne.

Mais pardon, je dévie du sujet. Une promesse donc... Oui, probablement, comme toutes les âmes ici-bas le sont, mais j'ai la particularité d'être une promesse de tout, vous savez, tout, cette envers du rien? Mais attention, il n'y a qu'à moi que je promette tout, aux autres, je préfère m'abstenir de toute obligation.

C'est fou comme toute action me vide l'esprit. Ou plutôt comme toute action consistant à extirper de mon cerveau (ou de mon âme pour les quelques spiritualistes) ce qui se passe habituellement en coulisses me coûte, me laisse exsangue. Je suis tout entier focalisé sur l'acte, ou pire, sur le résultat, que je ne sais même plus par où commencer. De toute façon tout va trop vite là-dedans, comment retranscrire ses propres pensées? Même lorsque la pensée est lente et fluide, qu'elle avance comme un tank sur les chenilles de la raison, elle reste difficile à mettre au monde. Tout simplement parce que toute pensée même simple, dans ma tête, s'accompagne toujours d'un halo de pensées naissantes, afférentes, et qui telles des racines indiquent la source mais aussi telles des branches indiquent toutes les ramifications possibles, tous les liens utiles. Dieu qu'il serait fastidieux, voire impossible, de poser tout cela sur le papier. À peine je m'attacherai à sortir une petite partie de l'ombre, que j'aurais déjà oublié tout le reste ainsi que tous les prolongements qui vont avec, et ainsi de suite, et cela à l'infini.

C'est frustrant, réellement... J'aimerais vous inviter dans ma tête. Oh il y en aurait pour tous les goûts, c'est certain. Mais ce qui me ferait le plus plaisir, c'est de vous faire ressentir le plaisir qu'il y a à planer sur la chaîne d'un raisonnement, à se laisser porter et contempler le monde sur le train de la raison. On ne s'arrête jamais, le paysage est sans fin et tout va tellement vite que l'univers entier est desservi, parfois même, on se retrouve dans plusieurs endroits à la fois. Comme tout s'éclaire, comme le monde retrouve son unité perdue, ses vertiges insondables qu'on se promet d'aller sonder un jour ou l'autre. Et dans ce tour de manège infernal,  on sent jamais bien loin, le regard de la folie, le regard de l'absurde.

Je ne sais pas ce que les gens voient en eux. Je me demande aussi de temps en temps ce qu'ils peuvent voir en moi. J'aimerais qu'ils me laissent tranquille, qu'on puisse parler des idées sans y mêler sans cesse nos propres identités égoïstes et inintéressantes. Stop! Je n'ai rien à voir avec le sujet leur dirais-je. Mais il faut sans cesse prendre des gants, c'est comme cela avec les egos, ça se blesse facilement. Alors on explique encore et encore, toujours les mêmes choses. À croire que les gens n'aiment pas sortir d'eux-mêmes, il faut qu'ils ramènent tout à des questions de pouvoir et de domination, celle des uns sur les autres. Ce ne sont pas des idées, ce sont leurs idées, ou mes idées, ou celles de Spinoza tient, ou qui sais-je encore?

Mais la raison c'est comme un instrument, je ne saurais dire cependant s'il en sort de la musique lorsqu'on s'en sert mais ce qui est sûr c'est qu'elle dessine un univers, comme la musique peut le faire dans sa temporalité sublime. Moi, et oui je parle de moi là, je joue de la raison et comme en musique, le résultat n'est jamais une création ex nihilo que je pourrais croire mienne. Oh si, je pourrais la croire mienne, avec une dose suffisante d'aveuglement et d'ignorance qui s'ignore, si je n'avais pas suffisamment persévéré dans mon voyage noétique. Mais non, ce que produit la raison, ça ne m'appartient pas, je suis un chercheur, préférons un voyageur, pour le plaisir de l'image, et donc je trouve. Vous en doutez? Mais c'est certain voyons, on part de quelques éléments qu'on mélange allègrement dans la boîte à idée, on secoue un peu, on laisse reposer et voilà le bel édifice intellectuel qui avec ces matériaux, en les liant, a pu construire quelque chose de plus ou moins solide, de plus ou moins bancal mais qui tient entre deux repas. Puis on continue son voyage, on consulte les autres constructions et on s'aperçoit que d'autres, bien avant nous, avaient construit les mêmes maisons, les mêmes hameaux discursifs. Très bien, on les visite, puis on en visite d'autres encore avant de se reposer un peu, endormi dans quelque contrée de notre propre esprit. On se réveille et on s'endort sur tout ça, des jours, des nuits à écouter le silence de l'intelligence en acte. Et puis nous viennent d'autres envies, voilà qu'il faut absolument réaliser de folles architectures, plus belles, plus solides, plus hautes, on cherche à tutoyer les cimes. Content de son petit village, de sa cité idéelle, on reprend son chemin, on reste voyageur solitaire et l'on a toujours aimé les autres paysages. Peut-être au fond a-t-on un dieu, quelque chose que l'on adore par-dessus tout, qui nous permet d'endurer le fait d'être nous: l'altérité. Que les autres existent c'est le plus grand soulagement. Avec leurs différences bigarrées, ils nous donnent le droit à l'erreur, le droit au multiple, au diapré. Et voilà qu'en flânant on tombe sur la même cité que la nôtre, beaucoup de gens y vivent quand la nôtre est déserte, ils l'entretiennent, ils l'abîment aussi, ils la font vivre. Alors à force on commence à se dire que quoiqu'il arrive, on ne créera rien de nouveau sous le soleil de l'âme.

On emprunte tous le même chemin, certes il comporte de nombreux détours, des myriades d'embranchements mais il nous sépare du vide et nous permet au moins de marcher ensemble. On réfléchit un peu puis l'on se dit que finalement, si tout ce que l'on se représente a déjà été représenté, offert aux autres: une pléthore de cartes de l'esprit à la disposition de tous, cartographiant les mêmes lieux, c'est qu'au fond on voyage tous dans le même univers en empruntant à peu de choses près le même bus. On trouve, voilà tout, et si l'on veut proposer du neuf, il faut aller plus loin, connaître toutes les cartes de toutes les régions visitées, identifier les zones d'ombres, et contempler les paysages qui se fondent vers l'éternité, ceux qui donnent le vertige et font peur. Mais cela demande un travail considérable et nous ce qu'on aimait, c'était construire dans son esprit, la topographie arpentée, relier les différents éléments ensemble, illustrer leur fonctionnement, trouver les meilleur chemins d'un point à un autre. Qu'est-ce qu'il reste à faire: jeter toutes les cartes, n'y plus prêter attention, ou bien les lire toutes pour enfin être reconnu comme un explorateur. Quoi qu'il arrive il faut rester humble, le monde ne nous appartient pas. Nous en sommes une partie, c'est nous qui lui appartenons. Alors lorsqu'on a fait tout ce petit bout de chemin, on se rend compte vraiment que les philosophes et tous ceux qui aiment réfléchir (au fond y a-t-il une différence?) ne sont propriétaires de rien. Qu'ils n'ont rien inventé, la raison, comme tous les instruments n'invente rien, elle offre une lucarne sur le monde infini, un angle d'attaque mais on contemple tous l'existant, ce qui était là bien avant nous, peut-être de toute éternité.

Peut-être, et je l'espère, qu'après tout ça on devient suffisamment raisonnable pour cesser de croire en la nouveauté, en la liberté, en cet état si exceptionnel de l'homme qui aurait droit à tous les égards, qui formerait "un empire dans un empire", j'en passe et des meilleures. Peut-être qu'un peu de cet ego trop compacte pourrait se dissoudre dans "l'immensité de ces espaces infinis". Voyez, j'ai déjà commencé, je ne cherche plus à créer la beauté, j'utilise celle des autres, celle de tout le monde en somme.

Alors une promesse en fin de compte... On peut toujours se demander de quoi. La promesse d'ouvrir les yeux, ça oui, je peux encore la tenir, pour le moment. La promesse d'être ce que je suis dans le grand univers, une réalité particulière, "chose singulière en acte", quoique d'acte, je ne connaisse peu ou prou que la contemplation. Le reste du pipeau... L'homme aveugle, un bandeau sur la conscience, qui pense avoir inventé le désert dans son bac à sable. L'homme d'ailleurs qui ne voit plus que cela, son bac à sable, et qui perd peu à peu cette faculté visuelle qui consiste par un resserrement de la rétine à regarder l'arrière-plan, à observer au loin ou même à passer à travers. Je suis mauvais joueur, je sais, je suis sorti du bac à sable et j'ai senti sur moi tout le poids de l'incompréhension qui s'est mué peu à peu en déception pour certains, en haine pour d'autres, et en je ne sais quel sombre pensée sourde.

Quand je me représente, j'aime à me voir comme un corps formé de phrases, de signes en communication avec tout le fil de mon individualité. Je m'imagine vide, silhouette humaine de mots à travers desquelles perce la lumière du monde, une silhouette discrète, féline qui ne laisse pas de trace, et ne change pas les choses. Je m'imagine en locataire du cosmos, du moins de cette infime parcelle que j'ai le culot d'habiter. Je m'imagine usager de la raison, définitivement chanceux d'y être toléré. Mais paraît-il, et j'ai recueilli cette information en surprenant malgré moi une conversation entre Platon et Nietzsche, qu'en fait, ce sont les hommes qui ne tolèrent pas la raison. J'ai souri car je savais, j'avais moi aussi assisté à ce curieux phénomène... L'homme qui tourne le dos à l'éternité pour lui préférer la foi. Un autre bac à sable que l'immensité tolère...

samedi 17 novembre 2012

En puissance

La nuit c'est ma promesse des grandes choses, des projets qui ne veulent pas dormir, qui désirent plus que tout être réalisés en secret, dans l'ombre des ténèbres et de leur autre possible.

La nuit, juste avant de dormir, je fomentes tous mes chefs-d'oeuvre, je les porte à ébullition, jusqu'à ce que la surface de mon corps frémisse légèrement de ce fourmillement de la puissance qui veut se réaliser en acte.

Alors, la nuit est témoin de cet étrange rituel entre le monde et moi qui me soumet à lui. Je m'agite en tous sens, quelques mouvements brusques m'échappent, effet lointain de violentes causes internes. Tout mon être bruisse de cette monstrueuse énergie qui s'agite en moi, informe et terriblement frustrée.

L'univers prélève alors sur ma personne ce dont il est le responsable: cette folie des grandeurs, cet absolu qui hurle pour devenir expression finie, figée dans l'immense étendue physique, qui seule pourrait le révéler aux yeux de tous. Cette scène, je l'ai vécue et la vivrais encore: moi nourrissant le cosmos et lui restant indifférent. De ce pouvoir qui dort et se réveille parfois, je ne sais que faire à part le contenir encore, le laisser filtrer de temps en temps pour ne pas qu'il me brésille en mille fragments.

C'est une histoire bien connue pourtant dont je me fais l'interprète; c'est l'histoire de Dieu qui voulait prendre forme ou plutôt de la forme qui voulait prendre Dieu...

mercredi 14 novembre 2012

À la brune

Me perdre à la brune sous un soleil de brume
Faire résonner mes pensées solitaires
Et me voir partir comme une lointaine écume

Mais l'âme est enchaînée comme plantée dans le corps
Tant et si bien qu'elle ne peut se décider enfin
À quitter le sensible et s'enfuir loin du port

Il faut que je pense régulièrement au bruissement
De mes songes qui se frôlent et s'entremêlent
Que je me donne aux Idées intensément
Malgré ce coeur qui m'appelle
Que j'abandonne l'ici et maintenant
Pour visiter d'autres chapelles

Mais pour quoi faire me direz-vous
N'est-ce pas là vile tromperie?
À vous dire vrai je désavoue
Aussi le trop plein de mépris

Que peut témoigner à l'égard du corps
L'ego et sa conscience

L'esprit est un ingrat
Vous lui donnez le corps
Il le remplit de gras
Donnez-lui donc la mort.