dimanche 15 octobre 2017

Tableau figé d'une âme

Eau douce qui sommeille
Et saumâtre ensorcelle
Ta volonté fragile
Que mon âge effile

Tu as de jolis arbres à la courbure sombre
Qui plongent des rameaux au sein de ta pénombre
Autant de saules pleureurs pour un humain peureux
Qui dans tes eaux tranquilles se languit d'être heureux

Et tout ploie et s'incline
Comme d'exsangues cimes
Qui cherchent dans l'abîme
Un ciel où se décline
La couleur de tes rêves
Ceux là que tu dessines
Et qui n'ont plus de sève

Rien ne semble changer
Dans ton empire lacustre
Que même les vieux lustres
Ne vont plus ronger

Dans les eaux de ton lac
Stagnantes et sans ressac
Combien d'êtres diaprés
Promesses de l'après
Qui s'ensable et s'écaille
Au fond de tes entrailles

Qui se baignerait là
Dans ces eaux comme un glas
Où ne voit ni n'entend
Ce qui s'agite en bas

Les saules chez toi
Ont fait du sol un toit
Se détournent des cieux
Pour plonger dans tes yeux

Qui se baignerait là
Dans tes inertes bras
Où ne respire ni sent
Ce qui n'existe pas

2 commentaires:

elly a dit…

très beau !

L'âme en chantier a dit…

Mission complete alors ;-)