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vendredi 4 août 2023

naissance sociale, mort astrale

 Tous ces chants dévastés méritent bien mon silence. Autant de bruit doit bien enfin ressortir sur un fond de néant approprié. Voici mon silence monde... Inécouté... comme le reste de cette errance musicale.

Une concession suffit à faire s'effondrer l'édifice branlant d'une vie. Me voilà donc éparpillé, sur le sol des conventions sociales, rangé dans une boîte orthogonale, pareille à des millions d'autres adjacentes. Une femme, un travail, une maison, un crédit, un enfant, un foyer donc, et tout cela qui aspire le suc de ma vie, de cette chimère qu'est mon temps.

Les fruits intemporels qui un jour sont sortis de moi, et que je hante désormais -- mi-émerveillé, mi-honteux --, n'ont plus le temps de pousser, de s'extraire du monde et de ses cycles récurrents. Je n'ai plus d'énergie pour chanter, plus d'énergie pour voir et mordre le réel pour en ramener les formes épiphaniques. Plus d'énergie pour la joie. Plus de création. Plus de verbe.

Et tout ce qui consolidait le fondement de ma vie n'est plus qu'un souvenir brumeux tapi dans l'ombre du présent étique: la sensation d'un membre fantôme. J'ai abdiqué face à la vie, j'ai fini par me fondre dans le courant des hommes -- et chaque jour je souffre de ressembler un peu plus à chacun.

Pour cela la poésie m'a désertée. Je ne suis l'élu d'aucuns vents, d'aucun souffle, d'aucune tragédie. Je vais passer mes jours à vivre pour les autres, à me fondre dans la race, dans cette continuité biologique qui réclame son dû depuis les premiers jours.

Il n'y aura plus de création. Je n'en ai plus la force. Je m'éteins à demi dans ce destin en série, désintégré pour de bon dans la matrice sociale de la convenance. La joie enfuie est remboursée sous la forme d'un salaire mensuel qui me permet d'être dans tous mes objets, dans tous les projets de vie qui saignent le présent pour irriguer l'aérien avenir.

Je n'ai plus la force d'écrire. tant pis, cela aurait fait belle histoire...

mercredi 6 janvier 2021

A-T-C-G

 Il n'y a plus assez de souffrance dans ma vie.

Plus assez de ce matériau malléable pour composer ces complaintes mineures qui me peignent un profil ici.

Peut-être reviendra-t-elle un jour. Probablement...

En attendant, si écrire est un besoin, il devra trouver une autre fondation, une autre source.

Peut-être que la poésie ne sera plus le genre d'édifice qui s'y érigera alors.

Ces états de conscience qui n'ont ni l'éclat coruscant de la béatitude, ni la profondeur sombre du tourment, se prêteraient bien à l'équanimité du roman. Il ne faut pas trop d'intensité pour un roman, il faut distiller le sentiment au compte-goutte, sur la durée, mesurer son effort.

La poésie n'est pas un effort. Elle est jaculatoire et gicle sur la feuille par une pression trop forte à contenir. La poésie naît d'un besoin vital impérieux, sans calcul, sans mesure.

Or je vis bienheureux, suffisamment comblé pour ne pas entendre le cri de mon corps, des cellules de mon âme. J'avance suffisamment repu, dans une paix relative et mon énergie a d'autres couleurs que l'éternelle entropie. Elle s'emploie autrement, produit d'autres mondes dont elle maintient les murs.

Me manque-t-il quelque chose? Suis-je moins qu'avant? Ne puis-je être plus?

Je ne sais aujourd'hui si ce n'était pas la souffrance qui produisait l'ombre de mon identité, constituait la cause sublime dont j'étais l'effet contingent...

Que suis-je désormais, si je suis autre qu'elle, sans plus aucune coïncidence avec une quelconque détermination..?

Un corps, une forme, ne sont qu'une manière d'être, une manifestation. Un simple motif du seul tissu ontique. Pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre? Peut-être car tout doit exister, et que le monde est l'indéfinie création où s'instancie l'infinité protéique de l'être.

mercredi 13 novembre 2019

[ Terres brûlées ] Carrefour vibrant de vie



C'est un lieu? Non ce n'est pas un lieu.
C'est un instant, une époque, un point du temps?

Ou peut-être est-ce un moment du lieu ou bien un endroit de la durée...
C'est un écoulement que je connais, que j'ai connu - le connaîtrai-je encore? Et dans combien de temps?

C'est en dehors du rythme spatio-temporel de cette signification littéraire. C'est en dehors de moi pourrais-je aussi dire, mais il serait plus juste d'employer le terme "d'un moi", parce qu'il y en a tant que je ne saurais les compter.

Cette manière de scander le temps, cette façon d'habiter l'espace me ravit sobrement. J'en parle, à demi-mots, de peur de voir l'autre fondre sur eux et de sa baguette attirante les faire se lever pour lui, les faire ramper de concert, esthétique du vide et des tourments. Tout de même, j'en parle, moi qui ne pipait mot de la chose.

Et quelle est-elle cette chose qui se compte en nombre de pulsations cardiaques, en durées de regards, en quantité d'énergie cinétique, en degré thermiques échappés, négentropie de l'anthropie?

C'est maintenant, c'est ici, c'est cela, c'est le lendemain que chante le présent qui l'avale.

C'est un lieu? Oui.
C'est un moment? Oui.
C'est autre chose? Aussi.

C'est bien des choses en somme, un concept de plus qui ne tient dans aucun concept, un parallélisme ontique dont l'auteur de ces mots est le carrefour vibrant de vie.

dimanche 1 octobre 2017

L'illusion des substances?

Lorsque l'esprit va mal, le corps est la dernière demeure où l'on peut se réfugier. Mais peut-être est-ce précisément une perspective fausse. Si l'esprit était le corps alors précisément il nous enjoindrait de prendre soin de lui. Deux expressions apparemment différentes d'une même réalité. Corps et esprit: la même source qu'est l'énergie, étoffe de toutes choses qui fait de notre monde la substance première.