mercredi 7 octobre 2020

Sonnet à Orphée

De pensées tiennes j'ai tressé des colliers
Tel un "je t'aime" sur cahier d'écolier
Rien de nouveau depuis dans l'avenir
Le futur n'est qu'un flux de souvenirs

Je vis dans cette pièce aux murs imprégnés
Des boucles de ta chevelure aux lignes ondulées
J'y dors de profonde insomnie
Dans cette cage de ma conscience honnie

Dans le silence ourlé de soupirs tiens
En cette mansarde épuisée tu viens
Cueillir les fleurs de mon présent

Je suis partout mais bien nulle part
Et le fond lourd de la nuit noire
A les profondeurs de ton âme

Les sonnets sont futiles

Le sonnet semble chose futile
Comme une prose aux lignes infertiles;
Mais quelle élégie suffirait
À rendre hommage à ces traits

Qui fous composaient ton visage.
Pour ma souffrance un doux rivage
Mais c'est la grève du passé
Où sans espoir je viens échouer.

Où donc aller ma tendre lune
Sans la lumière de ton phare?
Tes yeux d'hier sont l'étendard

Qui manque à mon piteux navire.
Je vogue sur d'anciens soupirs
Que pousse radieux ton fantôme éternel.

Sonnet à personne

Exercice d'une forme poétique (le sonnet) que je n'apprécie que peu.

 

Cœur sombre sous la brousse du soir
Dans mes pensées je caresse l'ivoire
De ce corps embrumé
Qui se drape d'histoire

Encore aujourd'hui
Face à l'ombre d'un sourire
Je frissonne et minuit
Exhale tes soupirs

As-tu seulement été
Toi que conjugue au présent
Ma vieille âme éreintée

T'ai-je seulement aimé
Moi qui content offrait
À tes yeux mon chemin