Affichage des articles dont le libellé est amitié. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est amitié. Afficher tous les articles

lundi 11 septembre 2017

Courage!



Courage! Souquez matelots!

Fendez les flots de cette vie!
Même la tempête s'alanguit.

Souquez frères stellaires des confins!
Ramez vers l'enfer et sa fin!


Courage! Coeurs débridés!

Frêle esquif à travers les flots
Coeur de suif mordu par les crocs.


Courage!

Derrière chaque nuage, un soleil qui rugit
L'envers de chaque orage, un rayon qui surgit.


Courage mes amis!

Affrontez les passions qui font trembler vos nuits
Un merveilleux silence vient pour panser le bruit.


Force mes amours!

Nul chemin ne s'emprunte sans détours
Aucun matin qui ne devienne un jour.


Bandez les muscles!

Chaque éclair une énergie en moins
Pour les coups de tonnerre qui vont mourir au loin.


Courage, humains!

À travers les brumes incolores
Perce la promesse d'un chamarré trésor.

Voyez déjà, comme le tumulte retombe
La force de vos bras valait bien mille bombes.


Encore, amis!

Derrière le tourment délétère
Par delà les souffrances de la terre
S'en vient l'onguent d'un repos éphémère.


Courage sisyphes!

Cette vie à une fin, comme vos douleurs enfin
Une chute indolore qui transforme en destin.


Courage!

Regardez comme chute Héméra
Dans sa gloire nimbée
Fait de tous tumultes un beau drap
Que l'aurore ôterait...

Souque! Rame! Frappe! Hurle!
Traverse la tourmente
D'un regard incendiaire!

Souffre, saigne, rage, tend
Vers le prochain instant!

Nous sommes tous les bruyants enfants
D'un trop juste parent
Chacun de nous son fragment
Dans le long cours du temps


Et dans l'infernale valse qui les malmenait, les petits êtres pouvaient entendre - étaient-ce alors les vents qui chantaient? -:

"Un soleil est le coeur d'un ami, et cet astre a sauvé bien des vies!
 Une étoile est l'amour d'un ami, et son souffle a crevé bien des nuits!"


Sur un dessin d'Amine Felk, texte de moi-même.

mardi 14 juillet 2015

L'ami

Ecoute l'ami, écoute la poésie facile, acquise au prix de tant d'heures passées à baigner dans ses eaux, à mettre en son orbite la somme de mes pensées.

Ecoute l'ami le moment nous bercer, tu es là, je suis là, et toute la création aussi. Au-dessous de nous, dans un monde ignoré, dorment les fatigués au giron de la terre, tandis que nos regards qui s'élèvent en l'air, ourdissent des projets aux confins de l'éther.

Vois l'ami comme il est simple de faire vibrer la vie, écoute donc mon chant pour toi, c'est une ode matinale matinée de rosée où se déploie mon amour en des tons irisés. Vois comme la teinte du bonheur a les reflets de ton bon cœur.

Regarde l'ami, nous longeons la mer et ses côtes dorées, nos pas si peu pressés s'imprimant dans le sable d'existences broyées. Entends-tu comme moi les vagues se briser et le ressac, comme la vie, qui vient tout emporter?

Sache ami que j'aime vivre à tes côtés, c'est bien pour ces instants que je suis entraîné à faire de ma langue instrument pour chanter.

Je te regarde fermer les yeux, jamais je ne saurai ce qu'en toi tu ressens. Cela dit j'imagine et chaque image est une manière de faire de ton altérité un reflet de mon âme.

Ce n'est pas seulement mon cœur mais tout mon corps aussi qui se met à chanter, chaque mot n'est rien mais je les ai tressés pour te faire des ponts vers mon âme en chantier.

Sais-tu l'ami que tu es le plus vieil amour rencontré, et je regarde la force des arbres se dressant non loin dont chaque nœud figure nos destins intriqués.

Te souviens-tu Rabat? La chambre ouverte sur la nuit et les histoires d'enfants qui montaient vers la lune?

Le sens-tu encore le cœur de cette ville qui pulse dans les ruines de l'enfance lointaine? J'en ai les yeux gonflés de l'eau du grand Lethé, moi le nomade pour qui les souvenirs valent plus que les choses.

Le gazouillis des serins, l'air iodé de l'espace marin, l'aurore mordorée qui ne veut pas finir, mon corps près du tien reposé de matin, la vibration terrestre au creux des reins, notre présence omnipotente et libre qui pulse dans l'éther.

Sens-tu le vent si frais s'insinuer dans nos cheveux, tous les oiseaux qui chantent de nous accompagner?

Te sens-tu courageux? Je peux mourir tu sais, je n'ai plus peur de rien, je goûte sans contrainte à tous les petits jeux.

Je me souviens à tes côtés des tourments surmontés, je trempe mon esprit dans le sillon des nuits, observe la déroute qui nous mène ici: sur la dérive du présent je souris au destin: nous nous aimons je n'ai plus peur de rien.

Dans chaque mélodie le silence a sa place, et c'est pourquoi je vais taire ma source. Laissons donc les étoiles bien prendre la relève, entendrons-nous alors le bruissement du monde, le lent flux de sa sève.

Doucement l'ami, laissons-nous transporter de vertige abyssale, pour se dissoudre en horizons d'indéfini spatial.

Je ralentis, je me tais d'avoir trop palabré.

je respire, je suis heureux, car je t'ai ramené...