Affichage des articles dont le libellé est abîme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est abîme. Afficher tous les articles

jeudi 7 juillet 2022

Agueusie

 À côté de ce moi-même je m'étends, éthéré comme un corps devenu ombre. Le temps passe insipide, agueusie de mon âme éreintée qui parle en un babil que je ne comprends pas. Qui remboursera ces heures perdues à attendre l'avenir? Qui bouchera les fuites de la coquille identitaire? Je gis, à quelques millimètres de ma vie qui forment un abîme où je m'empêtre dans le véritable néant: l'attente des mesures suivantes.

vendredi 18 février 2022

Tes lourds bagages

 Je souhaite, dans l'arrière-fond de mes pensées, qu'un jour enfin l'ondée, passe sur ton front aussi; qu'elle puisse pénétrer au fond de tes racines, lustrale comme un néant senti, décapant de l'égo ce suint qui laisse, aussitôt qu'on te touche, les moins poisseuses jusqu'au lendemain...

Car je te vois ami, dans la beauté qui néanmoins te suis, enveloppe d'ombre familière ce scintillement dont tu veux qu'il aveugle autrui -- d'admiration. Celui-là même que tu ne sais pas voir.

Peut-être n'est-il pas trop tard, de ranger ces regards que tu jettes sur chaque être que tu souhaites immoler sur cet autel de ton désir -- pour ce que tu es terrorisé qu'un jour il se tarisse...

J'ai bon espoir que tu parviennes à décrocher de ton profil ce réseau de vanité qui t'enserre en sa toile, et qui m'empêche, parfois, de poser doucement ma main sur ton épaule.

Regarde un peu l'abîme, il se pourrait qu'y brûlent d'anciennes manières, qui pèsent désormais sur l'instant qui appelle.

lundi 10 mai 2021

Dominer ou aimer

 L'homme est arrivé dans mon dos. J'ai dû entendre le frottement de ses pas sur la forêt lilliputienne de chlorophylle. Le sol en fleur absorbait chaque impact d'un coton de verdure diapré. Il m'a regardé et moi aussi: comme toujours je n'ai pas su interpréter ce regard: défi ou intérêt, j'ai dit "bonjour", par présomption d’innocence, et l'homme eût une remarque bienveillante à mon égard, soutenue d'un sourire naturel et mesuré.

Il m'est si difficile de regarder quelqu'un dans les yeux. Les hommes surtout. Parce que j'y vois un défi, comme une mise à nu, une traque cherchant à faire sortir l'âme de son ultime abri. On ne sort pas les gens de chez eux ainsi, non... On ne les observe pas depuis leurs fenêtres éclairées...

Si l'on doit vraiment regarder les yeux de l'autre sans ciller, il s'agit de fixer un point du visage non loin des deux abîmes, ou bien de regarder à travers, comme si l'on voulait voir par-delà. Il ne faut pas s'accrocher à un regard, il ne faut pas chercher à enclore autrui dans son monde tel un objet posé devant soi.

Je trouve qu'il y a quelque chose de très intime à regarder quelqu'un dans les yeux plus de quelques secondes. Comme s'il y avait quelque chose qu'on ne devrait pas voir. Comme s'il s'agissait au final d'un rapprochement menant à une sorte de contact plus impudique que n'importe quel autre. Même les amoureux détournent leurs regards au bout d'une poignée d'instants. On peut se montrer nu devant autrui mais exposer son âme à la lumière est autre chose. L'âme est une créature d'ombre, qui aime à se cacher dans l'épaisseur du corps opaque.

Il est bien rare que je laisse mon âme à l'air, hors de sa coquille. Je ne l'offre bien souvent qu’apprêtée, cousue comme un motif dans la broderie des mots, avec un décalage temporaire qui fait que l'on n'en saisit jamais que des traces tandis que je demeure en moi, le maître d'un néant sans ponts.

Pourquoi le regard se résume-t-il pour moi à ces deux alternatives brûlantes: dominer ou aimer?

dimanche 21 février 2021

Aphorismes du faux prophète

 Lorsque l'hideuse couleur de l'ego s'orne des reflets du doute, nul ne peut reconnaître un précieux électuaire du venin scripturaire.

 

Vil venin scripturaire, opium de la conscience qui se regarde naître.

 

Si tu brilles à l'extérieur, sois sombre en ton cœur.


Méfie-toi de ceux dont la haine est amour et le regard s'observe: ils vivent au sein des signes et tout leur est moyen.


Diable: conscience double. Les enfants de l'abîme sont tous de faux prophètes.

samedi 20 février 2021

Souffrons lucides

J'ai découvert aujourd'hui une forme de poésie sur laquelle je ne suis pas porté mais dont, toutefois, j'admets l'originalité. Comme toujours, je digère. Verra bien ce qui en adviendra dans l'immense chantier.

 

 Le réel

Des mots pour le dire

Oxymores, anaphores

Y a-t-il seulement deux contraires en ce monde?

Deux choses identiques?

Répétition de la répétition

L'idée de notre idée

Tas de lemmes mit bout à bout

Des sèmes ne font pas un caillou

Les mots les choses

L'abîme entre eux -- les deux

L'alcool: un feu

Images phantasmatiques du monde

Du monde qui demeure une image

Jamais donné, toujours absent

Derrière les signes

Et sensations

Seul absolu des sensations

Sol absolu des sens, action

Des nerfs sur le cerveau

Image sur l'écran noir de songes

La toile, un film qui s'écoule

Dégueulé du labo

Crânien jusqu'à l'atome

Et puis voilà, c'est tout

Des cages

Dégage

Toute forme est une mirage

Nos sèmes un mensonge

Et ceux qui s'aiment rongent

Un os inexistant

Trop dur d'être poreux

Idée trop pure pour eux

S'y cassent les dents d'ivoire

Six as pour voir

Au fond du jeu

Au fond tout ça, n'est pas sérieux

La chose en soi rigole

Quand prose dégringole

On ne sort pas de soi

On s'y calfeutre à perpétuité

Feutre ou crayon de bois

On s'y dessine réalité

Souffrons lucides:

Le réel? Une idée!

samedi 13 février 2021

Aphorismes méta-lyriques

 Je cherche à être aimé pour l'ordre que je donne au chaos de mon âme.


Nous écrivons pour coudre de mot l'abîme en soi; déguiser nos faiblesses; se rendre aimable -- à nous-même et à l'Autre.

mardi 3 novembre 2020

[ Terres Brûlées ] Un roi

L'impossible réalité des choses
M'éclabousse les yeux
M'étouffe un cri dans l'âme.

Que sont ces choses que mes yeux voient?
Le passé d'astres distants
d'un abîme infrangible.

Impossible...
Je le sais de tout temps
De mon infinie finitude.

La ville, les astres,
Les passagers errants de l'univers
Tout se défait de moi.

L'impossible réalité des choses
S'éloigne et je suis là.
Insulaire, unique, un roi.

mardi 26 mai 2020

Tout engloutir



Les tremblements de peur se fondent et font tarir les pleurs.
Assis sous un saule éponyme, de yeux  sans terre je dessine,
Des portes dérobées vers un soleil possible.
Tout est partout, maintenant est ailleurs, j'appuie sur la détente
Et quelque envie frémit de frustration sublime.
C'est dans les yeux, c'est dans les yeux l'abîme.
Regarde et vois s'ourdir mes rimes.
C'est pour mieux t'étourdir
T'empaqueter de brume
Et pour t'offrir enfin les lourds bouquets de frime.
Au matin je me lève, enfile ma peau tendre,
Le soleil est l'appeau qui chasse mes pensées.
Je prie dans mon silence pour l'âme muselée.
Que les passés trop denses finissent écartelées.
Je danse dans les barbelés et me sert de la rouille pour un récit de cimes.
Hmmmm mange le sel de la mer, l'océan est un feu pour métamorphes endeuillés.
Dans les vapeurs de l'huile je m'oint d'obscénité, je peux mourir tranquille j'aurai tout englouti.

Même l'éternité.



Source musicale: une femme (F.)

mercredi 20 mai 2020

La souffrance musicale

Joue donc pour moi guitare de l'esprit.

Joue-moi le temps constitué de notes.

Cette nuit, j'ai senti la mort comme un gouffre abyssal. Il n'était pas pour moi, c'était celui des autres. C'est leur terreur qui m'a désarçonnée.

Ne sentez plus la mort ainsi semblables. Pourquoi n'y jetez vous un œil qu'à l'extraordinaire occasion d'un mouvement lucide qui sitôt pétrifie..? Plongez tout au cœur de l'abîme et voyez finitude comme saveur de chaque instant.

Faites cela chaque jour, comme une ablution nécessaire de l'esprit amnésique.

Cette nuit j'ai failli m'enfermer dans le vertige de vos émois. Cette souffrance là n'est pas tolérable, elle ferait succomber n'importe quel sage issu de nos cultures.

Je ferai tout pour que vos peurs en moi s'éteignent. Je serai l'océan où la brûlure s'apaise.

Laissez-moi souffrir pour vous de tourment musical.

Parents, je ne permettrai plus cette souffrance. Lavez-vous donc en moi, j'ai la souffrance vaste et peut mourir infiniment...



Source musicale: combien de textes ont surgi de ce néant ces derniers mois... J'aurais dû les mentionner...


mercredi 4 décembre 2019

L'amant de la mort



J'ai déposé un baiser sur les joues de la mort
Et ses larmes étaient chaudes
Lorsque plongeant ses yeux
Dans mon abîme d'âme

Son cœur d'ombre s'enflamme

J'ai couronné son crâne
D'ambre et de chrysanthème
Aux couleurs de l'hiver
Et j'ai fait fondre alors

La neige à ce soleil
Qui court dans ces poèmes
Qu'irrigue un désespoir
À l'encre de vermeil

J'ai regardé la mort qui a baissé les yeux
Son regard trop timide
N'osait plus me toucher

J'ai senti son coeur battre
Nos corps coaguler
Leurs rythmes un peu folâtres


                   J'ai plié les ténèbres
                   À ma forme du vide


J'ai agencé des sèmes
Pour séduire sa bohème
Ouvrir sa solitude
À mes plaisirs nocturnes

Elle a levé les yeux
Mis son menton au creux
De mes deux mains sincères

Et j'ai rendu à l'air
Ses rêves informulés

                                  Je la préférais fière

J'ai caressé ses cheveux blancs
Si lumineux et presque transparents
Pareilles aux songes de tous les enfants

J'ai prononcé des mots
Qui l'ont fait tressaillir
J'ai descellé le sceau
De l'innocent plaisir

La mort m'a regardé
D'un regard qui traverse
Jusqu'à l'intime idée

Je l'ai laissé passer
Le réseau vibratoire
De ma sève labile

                                 Pas une seconde intimidé

Elle était malhabile
Mais j'ai bien écouté
Le fond de son silence

Nous nous étions compris
Je la voyais à nu
Dans ce regard épris

J'ai gravé mes dernières paroles
En poudre sidérale
sur sa paupière molle:


                                         Si tu regardes l'abîme
                                         L'abîme te regarde aussi


Lorsque enfin la mort comprit
J'étais plus loin que loin
Dans le manteau de nuit

Au centre de toute chose
Et sa périphérie
J'ai embrassé la mort et m'en suis reparti

mardi 3 décembre 2019

[ Terres Brûlées ] L'Informulée



Mon champ est un recueil
De rimes inachevées
De rêves entrelacés
Ma conscience un cercueil
Où mourir éveillé

Et ce réseau de rien
Me tient lieu de royaume
Moi l'étranger
Qui vit au-dedans d'un fantôme

Je cherche mes semblables
Qui vont dans les envers
Et n'étreint que le sable
Qui dessine mes vers

Si je suis différent que suis-je?
Un sillon dans la neige
L'arborescence de ma pensée
Qui forme le chaos

Le chaos c'est l'ordre trop complexe
C'est l'échelle que nous ne savons lire
C'est l'horizon que chante ma lyre
Solitaire et sans sexe

Je sais que des chemins connexes
impriment leur essence
Et forment à distance
Un réseau parallèle

Unis que nous sommes dans la solitude
C'est notre théorème qui découpe la bruine

Nous sommes ce qu'elle n'est pas
L'écart, la différence
Le creux qu'indique notre signe
Abîme ouvert sur la béance

Où sont les illisibles?
Tous ces récits intraduisibles
Écrits dans une langue
Inconnue de Babel

Peut-être sont-ils inscrits
Dans l'indéchiffrable babil
Que produisent les cris
Des rêves infantiles

Peut-être sont-ils d'avant les choses
Ou, succédant l'apothéose
Restent au dehors des formes
Comme une anamorphose du temps

Ce temps où tout s'écoule
Où chaque crystal enfin fond
Rendant chaque forme liquide
Et dépourvu de moule

Marchant sur cette grève
Je sais qu'il n'y a pas foule
Mais j'accepte et je goûte
Le réseau de ma sève

Impossible labyrinthe
Au fil si incolore
Pour lequel il faut clore
L’œil inquiet qui trop guette

Ce regard insatiable qui dévore l'avenir
Et permet au destin d'entrer dans le jardin
De nos présents
Et tout cueillir...

Longtemps j'ai regardé
Au-delà de la brume
Où l'angoisse intranquille
Patiente m'attendait

Mais je contemple aujourd'hui le coeur de chaque atome
M'insère au sein de la plus petite unité de temps
Celle-là où je dure dans un bleu de la nuit
Comme note finale d'un concerto mineur

Je suis du coeur des ombres
Comme un pirate des frontières
Où la lumière se fait trop sombre
J'ouvre le voile de mes paupières

Et le monde m'apparaît tel qu'il n'est pas
Tel que jamais il ne sera
Comme une mélodie qu'un sourd perçoit
Comme un tableau peint sans couleurs

Sans attendre de réponse
Je prépare alors mon interrogation
À l'auteur de toutes choses

Lorsque ma bouche s'ouvre
Parle la mère de tous les énoncés
Le silence alors retentit comme origine et fin de tout
Indéfini, antérieur même à l'incroyable éternité

Et je sais alors
D'un savoir cellulaire
Que la réponse est là entre l'ombre et lumière
Dans cette non-grammaire du vieil anté-langage:

Infiniment totale puisque informulée

jeudi 11 juillet 2019

Le souvenir de quelqu'un d'autre

Un choix après l'autre, comme des mots jetés sur le papier. Et la grammaire des destins s'occupera de ton histoire après le point final.

Mais vivre ne suffit plus n'est-ce pas? Une horde d'impératifs s'engouffrent dans tes songes, t'impatientent, piratent ta volonté, instillent les germes d'absurdes espoirs sur lesquels éclosent les fleurs de la désillusion.

Tu le sais, et néanmoins ce savoir est sans effet, il ne fait qu'alourdir ton insatisfaction d'une culpabilité latente et sournoise. Et ton ego s'érode, ce rescapé de tes naufrages, avançant claudiquant, rampant parfois tel une larve desséchée refusant de mourir.

Tu te demandes alors à quel embranchement du destin tu as ainsi cessé de t'aimer. Immédiatement, et avant même que la question fut pleinement formulée, tu contemples en toi la réponse.

Chaque nuit où l'angoisse te réveille et mouille le bord de tes yeux sans repos, chaque matin submergé d'amertume, sont la conséquence de cette série de choix où tu t'es vu remettre à autrui ce qui t'appartenait en propre.

Maintenant, désormais, l'amour est cette figurine brisée gisant sur le tas d'immondices qu'un temps sans coeur laisse derrière lui.

Si ton coeur Danaïdes ne sait plus rien retenir, la mémoire quant à elle imprime en ta conscience chaque instant, chaque être que tes chutes cruelles emportent vers l'abîme.

À chaque jour qui passe, cette mémoire passive qui demeure comme un résidu de toi, contemple l'homme qui s'éloigne inexorablement, sur fond de néant, tandis qu'augmentent la solitude et la souffrance de perdurer comme souvenir de quelqu'un d'autre.

mercredi 24 avril 2019

[ Terres brûlées ] Érèbe



Il est un lieu en soi-même
Aux murs faits de ténèbres

Un dieu dort c'est Érèbe
Dans l'écrin des dilemmes

De cette chambre à laquelle je n'accède
Grondent des sons qui désormais m'obsèdent

Derrière la porte close
Les pétales sans couleur
De mes fleurs non écloses

Un Dieu dort c'est Érèbe
Qui fait fondre nos masques en un fleuve de plèbe

Personne... Tant que rien ne remonte
Qu'en l'abîme s'étouffe une mer que démonte

L'énergie sans limite une source empêchée
La tant avide vie que l'on veut entraver

Il est un lieu en soi-même
Où gît la vérité

Celle de tout un chacun
Le patron de notre âme
La clôture du chantier

À rebours du chagrin
Qui nous fait étouffer

Tandis que la pièce résonne
Me perce de ces traits enflammés
De ces charmes harponne
Un désir entamé

Quelque chose s'écoule
Un sang noir qui déroule
Le collier d'une vie
À son être ravi

Un dieu dort c'est Érèbe
Aux tréfonds de mon âme dans le lit de ma sève

Il est des dimensions qu'on peut seulement sentir
À un cheveu de soi, malgré tout si lointaines
Comme ce souffle de lyre
Jouant son théorème

Là-bas, où je ne peux aller
J'aimerais revenir
Galaxie spiralée
Où je veux tout cueillir

Car un Dieu y dort
Y rêve ma vie
Celle que j'ai sentie
En de précieux accords

Je souhaiterais revenir
Où le Dieu d'or et d'ombre
Rêve mon avenir
Sous le vieux masque sombre

Je ramènerai courageux
Du chaos imprenable
L'algorithme d'un jeu
Qu'on dit indéchiffrable

Je ferai se toucher chacun des deux pôles
Trouverai le chemin qui mène aux alizés

Je tracerai la route vers l'autre dimension
À travers les ténèbres je bâtirai les ponts

Je réveillerai le Dieu qui me ressemble tant
Ouvrirai grand les yeux où s'écoulent le temps

J'aurai peur, je le sais
Néanmoins je vivrai

Mon Dieu si vous saviez comme j'aspire tant
À ce que la vie ne soit plus un long rêve

samedi 16 février 2019

Abîme

Ce texte était censé, à la base, former les paroles d'une chanson pour une composition personnelle de guitare. Je l'ai écrit il y a quelques temps déjà, je ne me souviens plus exactement quand, et je suis retombé dessus un peu par hasard. Ça vaut le coup d'y apporter deux ou trois modifications pour une version 2.0. Si la qualité n'est pas folle, je considère qu'il a sa place ne serait-ce que pour témoigner du fait que je ne sais absolument pas écrire de chansons... C'est un exercice bien différent de ce que j'ai l'habitude de faire.



Dans le fond des verres
Il y a des étoiles qui dansent
Alors je siphonne l'éther
Et rentre dans ma transe

Ces jeunes là autour
Qui boivent après la mort du jour
Me rappellent ma jeunesse
Le voeu que chaque jour soit liesse

Mais le bonheur est une prison
Ce qui est descendu doit être remonté
Et tout l'ennui que nous brisons
Reste au matin bien amarré

J'ai jamais su être d'ici
Mais je renais dans un verre de whisky
Son goût me berce et sa voix familière
Fait voyager mon spleen à des années lumières

J'ai retrouvé mon origine
Dans le fond de l'abîme
À la lisière de tous les mondes
Où la souffrance enfin débonde

Mais si tu regardes l'abîme
L'abîme te sonde aussi
Il a saisi mon âme infime
Et doucement l'essuie

Je n'ai plus trop de souvenirs
Des nuits dansées sur cette crête
Ma mémoire muette
S'échoue atone sur l'avenir

Je ne veux plus voir venir
Les lendemains d'ennui
Je vide l'élixir
Et souffle mes bougies