Il est un lieu en soi-même
Aux murs faits de ténèbres
Un dieu dort c'est Érèbe
Dans l'écrin des dilemmes
De cette chambre à laquelle je n'accède
Grondent des sons qui désormais m'obsèdent
Derrière la porte close
Les pétales sans couleur
De mes fleurs non écloses
Un Dieu dort c'est Érèbe
Qui fait fondre nos masques en un fleuve de plèbe
Personne... Tant que rien ne remonte
Qu'en l'abîme s'étouffe une mer que démonte
L'énergie sans limite une source empêchée
La tant avide vie que l'on veut entraver
Il est un lieu en soi-même
Où gît la vérité
Celle de tout un chacun
Le patron de notre âme
La clôture du chantier
À rebours du chagrin
Qui nous fait étouffer
Tandis que la pièce résonne
Me perce de ces traits enflammés
De ces charmes harponne
Un désir entamé
Quelque chose s'écoule
Un sang noir qui déroule
Le collier d'une vie
À son être ravi
Un dieu dort c'est Érèbe
Aux tréfonds de mon âme dans le lit de ma sève
Il est des dimensions qu'on peut seulement sentir
À un cheveu de soi, malgré tout si lointaines
Comme ce souffle de lyre
Jouant son théorème
Là-bas, où je ne peux aller
J'aimerais revenir
Galaxie spiralée
Où je veux tout cueillir
Car un Dieu y dort
Y rêve ma vie
Celle que j'ai sentie
En de précieux accords
Je souhaiterais revenir
Où le Dieu d'or et d'ombre
Rêve mon avenir
Sous le vieux masque sombre
Je ramènerai courageux
Du chaos imprenable
L'algorithme d'un jeu
Qu'on dit indéchiffrable
Je ferai se toucher chacun des deux pôles
Trouverai le chemin qui mène aux alizés
Je tracerai la route vers l'autre dimension
À travers les ténèbres je bâtirai les ponts
Je réveillerai le Dieu qui me ressemble tant
Ouvrirai grand les yeux où s'écoulent le temps
J'aurai peur, je le sais
Néanmoins je vivrai
Mon Dieu si vous saviez comme j'aspire tant
À ce que la vie ne soit plus un long rêve