On aimerait parler pour l'homme du siècle prochain mais on ne sait qu'exprimer la médiocrité parfaitement médiane de son époque. Ne demandez jamais pourquoi je suis parti: il y a des choses qui valent plus que l'amour.
"Le bonheur c'est pas grand chose, c'est juste du chagrin qui se repose" Léo Ferré
jeudi 3 octobre 2024
Note à ceux qui resteront
dimanche 31 octobre 2021
Les vrais cercles
Existe-t-il des instants irrécusables, où Le destin dont on rêve (parce qu'on n'en connaît que le fantasme) , nous a vraiment filé entre les doigts?
Et pourquoi tout accomplissement, toute réussite possède invariablement ce goût de cendre insupportable que laisse tout instant sur son sillage effréné?
Je hais les compliments, je hais l'achèvement pour ce qu'il est la fin d'un rêve qui vaut mieux que toutes les vies réelles.
Je préfère vivre dans la réalité de mes idées, abstraites, imparfaites, tronquées, schématiques et pour cela aussi précises et parfaites que les figures géométriques -- celles-là même qui sont absentes du monde...
Voilà ce que j'ai appris de ma torture: nous n'aimons pas le réel, nous haïssons son imperfection et son incomplétude, sa profonde indétermination et son indéfinité intrinsèque. Nous aspirons à être les fils de nos pensées, de pures créations de nous-mêmes, plus causes de soi que tous les Dieux transcendants...
Il n'y a que dans l'image et le concept qu'existent les vrais cercles.
lundi 29 mars 2021
Ceux de l'utopie
T'es tu bien fait les dents?
Cela soulage tant
De mordre dans une âme?
Juste pour la détruire
Réduire
En miettes
En poudre d'escampette
L'étincelle mutine
Qui démarre le feu
Allonge sur le bûcher
Ton corps qui tremble au froid des autres
Odieuse altérité
Qu'il faut brûler
Allons...
Qu'il faut brusquer
Pas de dialogue possible
Pas avec ces gens là
La réalité c'est cela
Mais surtout pas ceci
Enfin...
Ces gens de l'utopie
Qui parlent pour rien dire
De qui se moquent-ils?
À prendre chaque mot par la racine
À définir nos si belles notions
Et qu'il n'en reste rien
Rien qu'une horrible confusion
On ne peut pas parler avec ces gens là
Ils ne sont rien
Un bourdonnement gênant
Idéalistes utopistes fumistes
...
C'est bien, tout doux Ho là Hooo...
Je t'écoute
J'accueille tout ton monde
Comme s'il n'y en pouvait avoir d'autres
Comme si ce qui est un beau jour
Sera de toute éternité
Ne crains donc pas la vilaine utopie
Elle n'a nulle place où exister
Que dans les faux discours
Des ratiocinateurs
Et tous ces gens qui analysent
L'évidence même du bon sens
Nihilistes grossiers
Pédants outranciers
Qui font comme si l'on ne sait rien
Comme si plus rien n'allait de soi
Même la vraie réalité...
N'aie crainte mais
Un jour
Rappelle-toi
Que ton présent d'aujourd'hui
D'hier n'était que l'utopie.
samedi 20 février 2021
Souffrons lucides
J'ai découvert aujourd'hui une forme de poésie sur laquelle je ne suis pas porté mais dont, toutefois, j'admets l'originalité. Comme toujours, je digère. Verra bien ce qui en adviendra dans l'immense chantier.
Le réel
Des mots pour le dire
Oxymores, anaphores
Y a-t-il seulement deux contraires en ce monde?
Deux choses identiques?
Répétition de la répétition
L'idée de notre idée
Tas de lemmes mit bout à bout
Des sèmes ne font pas un caillou
Les mots les choses
L'abîme entre eux -- les deux
L'alcool: un feu
Images phantasmatiques du monde
Du monde qui demeure une image
Jamais donné, toujours absent
Derrière les signes
Et sensations
Seul absolu des sensations
Sol absolu des sens, action
Des nerfs sur le cerveau
Image sur l'écran noir de songes
La toile, un film qui s'écoule
Dégueulé du labo
Crânien jusqu'à l'atome
Et puis voilà, c'est tout
Des cages
Dégage
Toute forme est une mirage
Nos sèmes un mensonge
Et ceux qui s'aiment rongent
Un os inexistant
Trop dur d'être poreux
Idée trop pure pour eux
S'y cassent les dents d'ivoire
Six as pour voir
Au fond du jeu
Au fond tout ça, n'est pas sérieux
La chose en soi rigole
Quand prose dégringole
On ne sort pas de soi
On s'y calfeutre à perpétuité
Feutre ou crayon de bois
On s'y dessine réalité
Souffrons lucides:
Le réel? Une idée!
mardi 3 novembre 2020
[ Terres Brûlées ] Un roi
M'éclabousse les yeux
M'étouffe un cri dans l'âme.
Que sont ces choses que mes yeux voient?
Le passé d'astres distants
d'un abîme infrangible.
Impossible...
Je le sais de tout temps
De mon infinie finitude.
La ville, les astres,
Les passagers errants de l'univers
Tout se défait de moi.
L'impossible réalité des choses
S'éloigne et je suis là.
Insulaire, unique, un roi.