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mardi 26 mai 2020

Tout engloutir



Les tremblements de peur se fondent et font tarir les pleurs.
Assis sous un saule éponyme, de yeux  sans terre je dessine,
Des portes dérobées vers un soleil possible.
Tout est partout, maintenant est ailleurs, j'appuie sur la détente
Et quelque envie frémit de frustration sublime.
C'est dans les yeux, c'est dans les yeux l'abîme.
Regarde et vois s'ourdir mes rimes.
C'est pour mieux t'étourdir
T'empaqueter de brume
Et pour t'offrir enfin les lourds bouquets de frime.
Au matin je me lève, enfile ma peau tendre,
Le soleil est l'appeau qui chasse mes pensées.
Je prie dans mon silence pour l'âme muselée.
Que les passés trop denses finissent écartelées.
Je danse dans les barbelés et me sert de la rouille pour un récit de cimes.
Hmmmm mange le sel de la mer, l'océan est un feu pour métamorphes endeuillés.
Dans les vapeurs de l'huile je m'oint d'obscénité, je peux mourir tranquille j'aurai tout englouti.

Même l'éternité.



Source musicale: une femme (F.)

lundi 23 septembre 2019

Océan Océan

Océan, Océan: si fort que s'y noient les pensées; si présent que s'y broient les reflets.

À perte de vue la poussière des choses, le temps a tout poncé. Point de variété bariolée et tapageuse, juste les nuances bleues de la mer et beiges du sable.

Océan, simple et sans choix, tellement intense que s'y tait la conscience.

Océan, Océan: tu es trop fort pour elle, qu'elle se taise à jamais...

Dans l'océan s'éteignent mes pensées. Ce monde est si présent que chaque voix se tait. Goutte parmi les gouttes, chose bien à sa place, pleine et dépourvue de vacuité.

Océan, Océan: tout est bien ainsi.

lundi 1 avril 2019

[ Terres brûlées ] Le grand exorciste



Maison de paille au toit de tôle
Et lumineuse maille quadrillant les deux pôles
Réveil nocturne, dans le silence des pleurs
Pour le motif absurde que mourir fait peur

Horizons verticaux des abysses
Où se dessine en créneau l'abscisse
Escalier escarpé qui plonge aux limbes
De ténèbres informes que je regimbe

À affronter un jour
À saisir dans les sens
C'est en surface que vit l'amour
Et nulle chose n'a d'essence

Je flotte là et voilà ma sirène
Visage qui me suit de l'enfance
Au présent qui la traîne
Comme antique rémanence

De quelle vie abolie t'en viens-tu
Pour être là quand tout autour s'est tu
Tes yeux de chat tes joues creusées
Sont à mes sens comme imposés

Tu nages et je te suis par l'escalier
Tu es de l'eau je suis de l'air
Étrange mais il me faut voler
Vers cette ville familière

Ô toi cité que je n'ai jamais visité
Je te connais dès que mes yeux se ferment
Je ne sais qui de toi ou de moi nous a donc enfanté
Mais c'est ici que ma liberté germe

En haut, le soleil se réfracte
Et tombe comme un puits de lumière
Sur les bleus sombres de la mer
Et l'amas des cellules qui font pacte

Je me réveille le coin des yeux humide
Il fait noir et j'ai le coeur languide
Dans cette chambre qui n'est pas mon port
Mais le navire qui me condamne à mort

Terre de mon enfance
Du lit mouillé de mes errances
Ce rêve était mon grand exorciste
Expurgeant de mon âme le monde triste

Réseau complexe, tubulures lumineuses
Image de mon espace-temps
Je me demande si tu es menteuse
Lorsque tu m'offres un sein latent

Moi l'enfant qui tête le songe
Absorbant docile comme l'éponge
La couleur du Grand Totipotent
Qui dégorge en couleur outre-temps

C'est un récit sans histoire
Qui lie les lettres et narre
Ce qui ne peut être dit
Qu'au chant de mélodies


Sur l'étale et sombre mare
Qui naît de mon destin déteint
Flottent les fleurs pourpres de mes hématomes
Formant le macabre bouquet de ces vies monochromes

C'est là le sang de l'âme, où vacille la flamme
En encre noire imprimée qui reflète abîmé
Le mobilier infâme
D'un univers qu'en vain je m'échine à rimer

jeudi 28 février 2019

Un homme à la mer

J'embarque à bord d'une barrique imbriquée dans le bout d'émotions qu'est la grand-vie.
Bien sûr le bois craque et tous genres d'émotions viennent lécher les bords de mon navire,
Mais tout avance quand même, envers et contre tout, malgré la claque des embruns et les destins du piège.
Oh pardon! Les pièges du destin... Ma langue fourche et prend parfois les mauvais chemins.
Mais sur cet océan courbe, toutes les directions mènent à l'horizon
C'est à dire au présent qui se défait d'enfanter.

J'habite un grand carrefour d'où je surveille les futurs possibles
J'envoie des ombres de moi-même me conter l'indicible
Tandis que le flux mouvant du temps sans cesse prélève son impôt
Sous la forme de liens qui se défont, de vis qui se détachent, de fragments qui pourrissent, de pétales qu'on arrache.
Et le monde s'érige sur celui qui s'écroule.

J'habite un noeud de glyphes aux profusions sémantiques
J'y puise l'eau fraîche des nymphes qui arrose mon âme
Et donne à ma mélancolie la forme des poèmes
Où se déposent en alluvions mes larmes de bohème.