Affichage des articles dont le libellé est écho. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est écho. Afficher tous les articles

vendredi 29 mai 2020

Au bout de l'allée sombre



Toi, et moi. Tout au bout de l'allée sombre.
N'est-ce pas le chemin? Le seul à emprunter pour tous? Celui des âmes anéanties.

Sans repos, au bout de l'allée sombre...
Où chutent les châteaux en ruines, avec tous leurs fantômes.
Tout au bout du cimetière des langues oubliées.

Serai-je un jour? Ou ne serai-je pas.
Seul, au fond de mon allée.

Avec le murmure des choses révolues. Comme un linceul d'ombre pour me cacher du ciel. Des millions d'étoiles, des pelletées entières de gros gravats interstellaires.

Toi et moi, au bout du film en noir et blanc.
Mais tout cela a-t-il jamais existé?

J'aimerais tomber sur toi, au détour d'une rue de cette ville; et que ton corps fasse mentir le passé, qu'il annule l'écho de ce que nous ne sommes plus. Une somme de nuit, un sillon de plus.

Je marche à reculons et la souffrance s'accroît, à mesure que le soulagement. Toujours une chose et son contraire, toujours toi... Et moi... Comme un exquis mensonge qu'on raconte à l'enfant qui ne renonce à rien. Celui que l'on était.

Il n'y a plus que moi, au bout de l'allée sombre...
Tu t'es en allée, pour de bon, avec le monde illuminé, avec les chants d'oiseaux l'été, avec ta vie nue sous la pluie.

Moi, et moi. Au bout de l'allée sombre.

Un rien parmi les ombres.


À la femme en feu enfuie...

Au passé sous les flammes...




Source musicale:



mercredi 6 novembre 2019

Soleils privés

Je suis un pathétique débris de vie.

Assis dans les rayons diurnes je suis aussi la profondeur des cieux qui se dégrade en bleu sur la grève terrestre. Je suis cet écho des rêves d'enfants qui se saisit sans rien faire, en contemplant un bout de la nature, sans penser ni sentir que l'on sent.

Je suis le moissonneur du temps sans récolte. L'aurore s'est enfuie pour moi, me laissant dans l'obligation d'éclairer seul un monde qui n'en vaut peut-être pas la peine.

Tout ce que je parviens à sortir de moi-même ce sont de pathétiques éclats lunaires au teint sinistre qui tirent leur clarté d'un passé glorifié n'ayant probablement jamais existé - et c'est pour cela qu'on l'aime.

Il y a bien quelques boules de feu lancées ça et là dans cette grisaille d'un jour de nuit, mais rien d'assez durable pour constituer ces journées qui font les vies des hommes et justifient les biographies.

Ô combien sont éphémères et vains mes petits soleils privés...