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vendredi 14 mars 2025

Dévitalisation

 Je ne sais plus contenir ce désir d'abolition qui mûrit en moi. De pulsatile la présence s'est désormais faite constance, permanence vibratoire d'une nécessité évidente d'abolir le processus d'eccéité jusqu'à la moindre radicelle. Qu'il ne reste plus rien de moi que ces contingents effets, leur esthétique délinéation dans le mouvant des choses. Et que tout cela n'appartienne à personne, que tout existe d'une appartenance holiste qui est le contraire de l'exclusivité d'un lien d'autorité. Je ne veux d'autorité ni sur toi, ni sur mon œuvre. Puissiez-vous contenir bien plus encore que ce que mon infime conscience aura voulu figer de sa perspective étriquée. Puissiez-vous transcender infiniment l'inane instrument qui produisit un jour ces vibrations d'amour, et qu'enfin seule la musique résonne dans le vacarme des humains affairés.

Que la vie, transitoire, passe de mon principe aux vôtres; et si mon œuvre vit, je pourrais dire alors que, véritablement, j'ai créé quelque chose qui vaille pour des hommes.

mercredi 12 mars 2025

Le roi borgne

 La fonction lumineuse projette ses unités depuis sa source éloignée du ciel, et tout ceci ricoche sur les façades des bâtiments austères, éclairant chaque brique ainsi que les joints qui les lient en formant des structures alvéolaires qui semblent pousser vers les cieux. Un rai trouve l'angle parfait pour gicler dans mes yeux depuis la réflexion d'une surface vitrée: aveugle, je continue de voir, pourtant, ce qui devrait m'être donné par les sens. Les angles aigus des toits qui coupent l'arête verticale d'une façade, les formes géométriques de tous ces solides qui projettent leur stéréographie à travers l'épaisseur de l'air où s'envolent mille particules de la ville enrouée. Les ombres qui se jettent des murs pour recouvrir les sols de sciagraphie savante. Les rectangles colorés des fenêtres encadrant la spéculaire surface qui fait cette chambre aux miroir des rues, piégeant récursivement la lumière.

L'exécution mathématique de tout cela ne cesse jamais, même par ingestion de stupéfiant elle n'en demeure pas moins active; anamorphique mais réelle; comme une simulation vidéopathique sans fin dont nous serions partie prenante jusqu'à ce que l'humanité voile par quelques pelletées de terre le signifiant déclinant d'une conscience éteinte -- mais que savons-nous de cette extinction? pouvons-nous seulement prétendre que la fonction récursive d'une conscience peut un jour s'abolir? Cesse-t-il un jour ce programme si bien agencé qu'il éternue des galaxies comme une bruine imaginaire?