lundi 18 janvier 2010

Soir et matin

Petit exercice d'écriture?

Marie se lève et se frotte lentement les yeux, assise au bord du lit, elle déplie gracieusement ses jambes avant de se lever féline.

Marc transpire face à ses agresseurs, une main vient percuter sa joue qui le pique. Des phalanges s'écrasent sur ses lèvres, le sang afflue, Marc a la tête qui tourne.

Marie passe devant la glace pour y peindre sa silhouette puis s'en va dans la cuisine. Son chat glisse entre ses jambes, petite boule de douceur miaulante qui la regarde. Le soleil brille, la radio entonne "c'est extra" de Léo Ferré, la journée débute.

Marc tente de se protéger mais il a juste le temps de sentir un violent choc sur sa mâchoire qui se brise sous l'impact: un crochet du droit armé d'un poing américain vient de lui casser quelques dents et son visage n'est que douleur que les battements de son coeur affolé intensifient par vague successive.

Elle ouvre la fenêtre pour entendre les oiseaux pépier. La bouilloire fait entendre le moelleux crépitement de l'eau qui commence à bouillir. Marie verse l'eau dans son bol et l'odeur du thé envahit la pièce. Le chat mange pas très loin, et la musique monte au ciel.

Un troisième coup porté à la tempe fait soudain tomber un voile noir dans la tête de Marc qui s'effondre sur le bitume. Le choc est violent et son nez se brise en heurtant le sol. La gravité semble le clouer au sol alors que les coups de pieds écrasent ses cotes, Marc se recroqueville
alors qu'il reprend connaissance, sa conscience vacille de plus en plus sous la douleur.

Marie regarde les gens dans la rue et se demande comment se passent les vacances de son amoureux parti faire un voyage aux Etats-unis. Elle l'embrasse tendrement par la pensée, un peu comme on envoit une lettre. Marie sourit, elle est radieuse, elle pense à lui, le chat fait sa toilette avec application et ronronne calmement.

Marc se sent partir et sa dernière image est le bout arrondi d'une batte de base-ball venant éclater son oeil droit. Le sang coule, épais et foncé, les assaillants redoublent d'ardeur en grognant sur leur victime. Puis ils se taisent, jettent un coup d'oeil l'air satisfaits et s'en repartent pressés, l'adrénaline déclinant petit à petit. La rue est calme, il fait bon et les amoureux commencent à s'approprier la ville. Marc est étendu entouré d'un halo rouge, dans une petite rue de manhattan. Il semble dormir et la ville veille sur son sommeil.

Marie vit et aime cet aujourd'hui si prometteur.

Marc est mort et son corps se refroidit sur le pavé couvert de sang.

La nuit s'élance et les lumières s'allument à New York.

Marie pense si fort à lui, elle chante sous la douche et le monde semble écouter.

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