mercredi 27 janvier 2010

Quand les gens sont trop présents

Quand les gens sont trop présents, je finis par me lasser. Je finis même par ne plus les aimer.

Ces derniers temps, j'entends la solitude qui m'appelle et qui gronde. Je ne peux pas rester avec les gens trop longtemps, sinon je ne suis plus moi, sinon j'ai mal de ne plus aimer assez.

Comme si les gens m'étouffaient par leur présence, par ce qu'ils prélèvent (volontairement ou involontairement) de nous.

Ferré disait: "L'art est l'excroissance de la solitude". Peut-être a-t-il raison, l'art est probablement le mariage improbable entre la solitude et la fusionl avec toute chose. Et je ne me sens vivre que dans l'art perpétuel, "faire de sa vie une oeuvre d'art".

Loin des gens, je les aime, et passé un certain temps parmi eux, je ne ressens plus rien, juste le besoin d'échapper à leur emprise, d'être seul, d'être moi, de les regarder d'ailleurs, un peu en spectateur.

"Muss es sein? Es muss sein!". Cela doit-il être? Cela doit être!

Je m'en pose des questions, c'est inquiétant ce comportement que je ne me connaissais pas auparavant. Serait-ce l'aboutissement de ma philosophie: on aime seulement lorsqu'on ne désire plus être aimé? Cela voudrait dire que l'amour que l'on me porte m'est devenu à tel point indifférent que je viens à le fuir. Je n'aime que ce qui ne m'aime pas.

Je ne me connais pas aussi bien que je pouvais le prétendre et je m'interroge encore aujourd'hui sur ma constante inconstance.

Je mourrai seul c'est un fait, je vivrais seul aussi maintenant je le sais.

La solitude sera ma dernière maîtresse...

Cela doit-il être?

4 commentaires:

Infini...T a dit…

Beaucoup disent que l'homme n'est pas fait pour vivre seul. Pourtant, nous le sommes tous profondément.

Les uns finissent par accéder à cette évidence, vivent finalement en harmonie. Les autres ne s'en rendent pas compte, s'imaginent être intimement accompagnés. Et certains en souffrent atrocement, recherchant cette communion très particulière et sans doute illusoire...

Et puis, un jour, ou par moments, dans l'instant la pensée illumine l'isolement, une sorte de savoir apparaît, le bonheur est là, juste là en soi. Notre propre richesse empli tout l'espace et colore la solitude. Mais ensuite, vient l'envie, le désir de partage de ce tout petit bonheur, pouvoir communiquer et le communiquer, l'offrir pour désemplir l'espace...

Je crois vraiment qu'aimer est ce qui importe et qui nous rend heureux sans pour autant vouloir l'absolu retour. J'aime le monde autour, j'aime les gens en général, mes collègues, mes proches sans juste égalité ni même constance. Mais les aimer me rend heureuse tant que je les perçois beaux en-dedans, que je les ressens en vérité et vrais, tant qu'ils n'exigent pas que je sois une autre que moi...

Et je me moque qu'ils m'aiment ou pas car je ne suis alors qu'une pensée, une gentille bourrasque qui les éveille un tout petit moment...

La présence ne crée pas le besoin d'aimer mais aimer est nécessaire pour exister...

La vie est étrange :o)

L'âme en chantier a dit…

La vie est étrange certes.

M'enfin ça m'emmerde un peu de me dire que si ça se trouve: je ne peux plus aimer une femme qui m'aime...

Et puis ça m'emmerde pas d'un autre côté.

Bref on s'en fout :-) merci pour ce beau commentaire encore une fois.

Juste une question: comment diable êtes-vous tombée sur mon blog (qui n'est absolument pas référencé...)?

Infini...T a dit…

Lire un commentaire m'interroge toujours, découvre ma curiosité naturelle lorsqu'il me touche. J'ai suivi le fil d'un des vôtres sur le journal d'un ange :o)

Et puis, j'apprécie l'écriture pour l'écriture. Celle perçue authentique et offerte au monde sans calculs bien précis. J'aime le dire, j'aime les mots et la magie qui s'en dégage...

Sinon, aimer est un mot dont la signification se perd souvent. Il suffit d'en interpeller le sens, le propre sien.

Le plus bel exemple : aimer n'est ce pas être aimé ou tout le contraire, ou encore l'opposé ?

Sais pas moi, mais, il me semble que rarement ce sentiment reste primaire, basique, instinctif. C'est à dire, sans conditions ego centrées.

Non ?

;o))

L'âme en chantier a dit…

Tout à fait d'accord, aimer est un pur produit du moi et trouve différentes acceptions chez différentes consciences.

Toutefois, il me semble qu'aimer (et c'est peut-être mon côté mystique de ces 2 dernières années qui parle) est quelque chose de purement inhérent à l'humanité dans son ensemble et qu'il existe une forme d'amour "commune" à tous les hommes: ce qu'il reste de l'amour lorsqu'on le dépouille entièrement de soi.

L'amour "vrai" (et j'utilise le terme vrai par pure procédé réthorique) naît lorsque l'identité se dissout. Tout comme le "faire", l'acte "vrai" existe lorsque l'identité (la conscience d'être soi-même) disparaît chez celui qui fait.

Bref ce sont des affabulations ;-)

Avoir un lecteur (en l'occurrence une lectrice) fidèle (c'est relatif...) est une bien douce liaison. D'autant plus lorsqu'il semble si intéressant ou proche de vous (là aussi c'est relatif...).

Bref merci, je ne connaissais pas ce type de relation et j'y porte un grand intérêt.