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mercredi 26 mai 2021

Le repos est éternel

Depuis quelques années maintenant je n'ai plus la volonté de mourir. C'est pourtant cette même volonté qui est à l'œuvre dans une large partie des sagesses de toutes origines, de toutes les promesses d'ataraxie que les spiritualités savent fournir. Ce sage, si envié, si admiré, qui traverse la vie imperturbable, maître de ses émotions, sans désir ni volonté, ce sage qui fût un jour mon idéal, est la forme la plus pathétique de terreur face à la vie.

Aujourd'hui, je veux la passion débordante, je veux le vacillement sentimentale qui fait danser la conscience jusqu'à l'épuisement parfois. Je veux le déséquilibre et l'impermanence dans toute la plénitude de son expression vitale.

Toutes ces philosophies de la mort ne m'impressionnent plus aujourd'hui, elles représentent à mes yeux la plus grande lâcheté. Jamais je ne mépriserai cela dit cette lâcheté, pour la raison que je la comprends. La brûlure de l'existence est vive et de la même manière que l'on peut se dissoudre dans la volupté, on peut être démembré par la souffrance.

Mais n'oubliez pas amis, gurus de tous poils, sages pétrifiés, que le repos est éternel.

samedi 9 janvier 2021

Le temps qu'elle dure

 La paix, la paix, la paix. Celée dans les parfums, imprimée dans la bouche au fond des longs soupirs, gravée à l'encre d'âme, noyée dans les idées.

La paix qui perfore les eaux sombres, les tourments d'autrefois; ruisselle sur le présent, craquelle les formes incrustées, et vole au vent du temps, s'ébat dans l'atmosphère, arrose le vide-éther, la paix...

Un vol de papillon, une trille, un éclair...

Je l'ai vue, entendue, je la sens, parcourue; et, pourtant...

Demain t'aurais-je encore? Ou n'y aura-t-il en moi que ton lit asséché, la forme en creux de tes sourires...

Les illusions, le temps qu'elles durent, sont si réelles au fond...

Bientôt les litanies reprendront, peut-être, c'est possible, il faut s'y faire et néanmoins, ne pas se défaire du présent.

Le présent est du monde, un maillon de ces chaînes de la vaste nature. Tout y est temporel, la nature des vivants est d'être des mortels.

Les illusions, le temps qu'elles durent -- peut-être toute une vie --, sont si réelles au fond...

mercredi 6 janvier 2021

A-T-C-G

 Il n'y a plus assez de souffrance dans ma vie.

Plus assez de ce matériau malléable pour composer ces complaintes mineures qui me peignent un profil ici.

Peut-être reviendra-t-elle un jour. Probablement...

En attendant, si écrire est un besoin, il devra trouver une autre fondation, une autre source.

Peut-être que la poésie ne sera plus le genre d'édifice qui s'y érigera alors.

Ces états de conscience qui n'ont ni l'éclat coruscant de la béatitude, ni la profondeur sombre du tourment, se prêteraient bien à l'équanimité du roman. Il ne faut pas trop d'intensité pour un roman, il faut distiller le sentiment au compte-goutte, sur la durée, mesurer son effort.

La poésie n'est pas un effort. Elle est jaculatoire et gicle sur la feuille par une pression trop forte à contenir. La poésie naît d'un besoin vital impérieux, sans calcul, sans mesure.

Or je vis bienheureux, suffisamment comblé pour ne pas entendre le cri de mon corps, des cellules de mon âme. J'avance suffisamment repu, dans une paix relative et mon énergie a d'autres couleurs que l'éternelle entropie. Elle s'emploie autrement, produit d'autres mondes dont elle maintient les murs.

Me manque-t-il quelque chose? Suis-je moins qu'avant? Ne puis-je être plus?

Je ne sais aujourd'hui si ce n'était pas la souffrance qui produisait l'ombre de mon identité, constituait la cause sublime dont j'étais l'effet contingent...

Que suis-je désormais, si je suis autre qu'elle, sans plus aucune coïncidence avec une quelconque détermination..?

Un corps, une forme, ne sont qu'une manière d'être, une manifestation. Un simple motif du seul tissu ontique. Pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre? Peut-être car tout doit exister, et que le monde est l'indéfinie création où s'instancie l'infinité protéique de l'être.

vendredi 11 septembre 2020

Esperanto

Une langue logique
Universelle
Des yeux lucides
Clairs
C'est à dire en mouvement
Sur un chemin d'amendement
Celui de vérité

Des jugements prudents
Et non de ces lances guerrières
Dont on se perfore mutuellement
Sans cesse

Aimer
La chose singulière
Non pour ce qu'on en peut dire
Et qui n'est que l'universel
Le commun
Mais pour l'indicible unicité
Le point de fuite
Où le langage échoue