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mercredi 26 mai 2021

Le repos est éternel

Depuis quelques années maintenant je n'ai plus la volonté de mourir. C'est pourtant cette même volonté qui est à l'œuvre dans une large partie des sagesses de toutes origines, de toutes les promesses d'ataraxie que les spiritualités savent fournir. Ce sage, si envié, si admiré, qui traverse la vie imperturbable, maître de ses émotions, sans désir ni volonté, ce sage qui fût un jour mon idéal, est la forme la plus pathétique de terreur face à la vie.

Aujourd'hui, je veux la passion débordante, je veux le vacillement sentimentale qui fait danser la conscience jusqu'à l'épuisement parfois. Je veux le déséquilibre et l'impermanence dans toute la plénitude de son expression vitale.

Toutes ces philosophies de la mort ne m'impressionnent plus aujourd'hui, elles représentent à mes yeux la plus grande lâcheté. Jamais je ne mépriserai cela dit cette lâcheté, pour la raison que je la comprends. La brûlure de l'existence est vive et de la même manière que l'on peut se dissoudre dans la volupté, on peut être démembré par la souffrance.

Mais n'oubliez pas amis, gurus de tous poils, sages pétrifiés, que le repos est éternel.

vendredi 15 janvier 2021

Be-come


 

 

 J'écume.

J'écume au froid d'être soudain hier et j'aime à en vomir des êtres de poussière:

effroi.

Être: hier...

Demain pourtant déboule à l'autre bout du temps

Et dans la gueule où roucoulent les vents s'ébroue le bel oiseau, sa robe chamarrée, d'ambre et de pourpre au cou si rassuré.

Dans les yeux qui dégouttent d'orbes irisés, je contemple un manteau tissé de mes idées.

Pourtant... Rien n'est plus hiver que l'été de mes songes.

Et lorsque, convaincu, je m'allonge, en croulement charnel dans l'herbe qui déborde:

Tout coïncide avec le néant plein de l'être, immobile et parfait dans son immonde complétude.

Dieu que me dégoûtent ces chiens qui s'enroulent au sol et cuisent aux feux célestes, immobiles gondoles.

Le vide s'échappe en sourdine, et c'est toute la farandole du possible et le grouillement des destins, l'informe gémissement des choses qui part au loin mourir.

Rien ne peut exister dans l'être plein de soi.

Ce rêve de tout un chacun ne semble vivre là que pour nous rendre aimable une idée de la fin.

Vivre: pour mourir. Désêtre là, pour naître ailleurs, et n'être, d'ailleurs, jamais ici, c'est tout cela que devenir.

mardi 6 février 2018

Matin blême et fumée grise

À partir d'un poème d'Elly qui m'a beaucoup inspiré.

Nous vivions de paysages
Paysages impensés
Lorsqu'un vent s'est levé
S'élevaient nos pensées

Pensées floues et pensées brumes
Et brumes sur cimes aiguisées
Ta silhouette était si grise et
Pareille au matin dégrisé

Tu étais déguisée
Couvertes d'anciens paysages
De couleurs épuisées
Qui protégeaient ton vrai visage

Tu jouais à mourir
Mourir de vents et de silence
Je venais te couvrir
Du souvenir de ton absence

Et nous vivions de paysage
Comme deux âmes de passage
Ivres de brume et de surprise
Ô matin blême et fumée grise