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lundi 8 novembre 2021

Ineptie poétique (?)

C'est l'hiver qui s'allonge

Au ras du sol hirsute.

Dans une brume engourdie

D'un gris d'orage éteint

Se pavane un courant

Obscur de mes pensées.

Si tout le froid refluait

J'atteindrais insouciant

La cime en fleur du ciel

L'obscure canopée.

Les lèvres gercées par le gel

Et le cœur enflammé

Seul égaré j'appelle

Un seul rayon de toi

Linceul haillon de moi

Sauras-tu rallumer

L'écorce refroidie

De cet élan figé.

jeudi 9 septembre 2021

Ce qu'est le ciel

 Je me suis égaré dans les mots, sans savoir qu'y trouver. Je suis inconstant, jamais je ne fais que passer, j'entre avec tant d'intentions, puis aussitôt m'en vais. Je me demande à quel point je mérite le peu de mon succès...À quel point je suis inférieur à ce que les gens croient, combien ces fondations sont des sables mouvants où, quotidiennement, je m'enfonce et me noie.

Je ne sais donner à la vie les vives couleurs qu'elle mérite. Ma propre vie serait bien mieux usée par une âme nouvelle. Une âme qui en aimerait le goût, la saveur, dans son essentielle substance. À moi, je dois avouer, elle demeure indigeste. Il n'y a qu'indéfinis épices pour me la rendre heureuse, le sel m'est essentielle et la vie m'est cruelle.

Une souffrance qui se repose, en une conscience lucide, voilà tout le bien à attendre, voilà ce qu'est le ciel.

lundi 5 juillet 2021

Un pays dans un trou

Brouillon du 11 Février 2020.

 

Un pays
Dans un trou
Au fond du grand ciel bleu

Une porte
Que je pousse
Effaçant toute pluie

Sur ta peau
Dans la bulle
Un drapeau roux qui luit

Crâne
Un peu rebelle
J'offre mon beau profil

J'ouvre
Silencieux
La paupière sous les cils

Lumière
Des objets
Le monde est mon dessin d'enfant

Je lâche un long soupir
La tombe est le destin des gens

Mais un pays
Dans un trou
Au fond du grand ciel bleu

Une porte
Que j'entrouvre
Me porte à travers cieux

Un rideau
D'étoiles clairsemées
S'écarte sur l'envers

Un pays, un trou dans le ciel bleu, une âme qui la pousse
Un rire, un fond de cieux, Des mains caressantes et douces
Un songe, l'avenir, une cabane au fond des yeux

Je lâche un long sourire
Et me repaît d'une ombre au coin du soir tremblant

samedi 23 mai 2020

Sous nos pieds le ciel



Tend ton cou, ta joue ta nuque et sous le joug, laisse-moi susurrer, les mots de ruine hantée.

Le château est hanté, n'aie crainte, le spectre est dans les murs, il ne peut te toucher, le spectre est dans les murs, et la souffrance mûre...

Penche un peu la tête, là comme ça, vers la droite et que menton pointu s'insère dans le creux, si doux, trop doux... La pente est lisse et mon élan s'enlise...

Ouvre grand la porte des placards verrouillés, laisse tes squelettes danser, ceux de Saladin et ceux aussi, pourtant si pleins, du couple de tes seins.

Élargis tous tes pores, laisse-moi faire ta peau le port où faire naufrage aux marins épuisés.

Que tes façades sont accueillantes... Tes portes grandes ouvertes. Tes fenêtres éclairées même dans les ténèbres. Je devine tes pièces, je campe sous ton toi.

Augmente la courbure, accélère ton tempo, mes pieds dansent déjà, moi qui m'enracinait, me voilà bien en l'air, les pieds tous retournés, la mine un peu trop fière.

Plume du soir espoir d'un désespoir à venir, deux étoiles se croisent elles sont sans avenir. Ouvre la portière et saute sur la route d'air. Pourvu que la poussière mange les coeurs encarossés, grignotte la peinture. La vitrine est cassée, toute la devanture est un festin offert.

Avidement la nuit je mens, mais seulement à moi-même; en langues inventées, apprises aux cours du soir, d'un rêve déjanté.

Professeur ouvrez-moi la fenêtre, j'entends partout chanter, les gouttes de rosée, les feuilles du roulement léchées, les oiseaux sont muets, je dois bien m'envoler...

Un feu monsieur, UN FEU! Et sautons-y dedans! Tout est parti de là et tout y reviendra. Que les flammes noires dansent et couvrent tous nos pas, que les destins soient cendre qu'on n'y revienne pas!

Voyez je bats des ailes sombres, d'ailes enténébrées. J'ai dans les yeux des candélabres; je conduis la carlingue déglinguée des gens qui sautent dans les cieux, font gicler la distance comme poignée d'instants!

Oh que le son est doux, le son de tous les feux, les cloches vont sonner, le monde hors des royaumes! Les vagabonds célestes en assemblée stellaire! Et puis de l'air bon dieu, de l'air! Pour les enfants lésés, celés dans la misère.

Monsieur! Monsieur! Adeline est tombée! Elle saigne du genou, ou d'âme bleue je me sens fou! Pourquoi la sève est noire? Maintenant d'opale elle s'ambre là d'ivoire! Qu'est-ce donc que le sang s'il ne monte à l'éther?

Parlez-nous d'interdits, de choses à ne pas faire, abattez les cloisons qu'on voit un peu derrière.
De l'air! De l'air! Nos plumes s'engourdissent, voyez je prends l'envol, aux vents d'hiver je flotte, ma langue est apatride, elle parle universel et chacun la comprend.

Sur un banc de sable en pleine mer, allons nous échouer comme lourdes galères. Et parlons aux mouettes, et que nos mots nettoient leurs ailes mazoutées. Ce monde est un silex j'en ferai l'étincelle et tout prendra bien feu dans l'immense brasier. Nos mots sont de l'éther, je sais tout purifier!

Amis abattez la vigie! Qu'en avons-nous à faire! Il n'y a pas d'avenir, qu'un seul grand maintenant, un délicieux instant sans nulle échappatoire ni porte dérobée.

Guillaume dessine dans le ciel des moutons argentés, il trempe dans l'azur la pointe de son âme et conte des récits à chaque canopée.

Des signes, encore des signes! Des dessins incolores pour diluer le sang, celui qui monte aux tempes sous les pluies d'été, lorsque dansent égarés les vagabonds célestes.

Il n'y a plus de soleil, Arthur a dessiné un zest, et de citron pressé le jus coule sur nos lèvres, et dans nos yeux dressés s'annulent toute dette!

Faisons tomber le mur, et tous les murs tant qu'on y est! Qu'il ne reste plus rien, plus une seule clôture pour brouiller l'horizon. Le coeur est sans raison nous suivons la passion, sur son sillon d'azur et sans destination.

Dis, est-ce que cela t'amuses? J'aimerais que tu m'uses, je suis la fraîche muse, émergée des nuées, je danse nue dans les rayons d'opale, ma peau est sans couleur, mais veux-moi indocile je dénouerai tes rêves.

Tu aimes mes bras enlacés, qui serrent le cou baissé? Donne-moi l'aigle noir, je saurai le dresser, j'ai la musique tendre et le coeur enragé! Les anges m'ont goûtée, de rage ils ont chuté, car le ciel mes amis, le ciel! A toujours été sous nos pieds...

Élégie à la brune, de poussière nuitée, mélopées incertaines, déluge d'anti-langage. Aucun panneau pour indiquer la nuit, pas de symbole pour l'infini, nous ne savons enclore ce qui demeure illimité.

Nous ne savons plus clore les cent paupières du naufrage et sous des yeux âgés nous contemplons ton preux voyage. Issus de l'autre rive nous dévorons même la lumière, si tu renâcles nous goûterons ton cœur et partirons offrir un coq à Esculape.

Le Pape est mort ce soir, stupre sacrée d'airain, à peine est effleuré, et déjà effeuillé... C'est malheureux, nous voulons toujours plus, tout ce qui est à donner et puis le reste aussi. L'ennui, de toutes parts nous guette, mais nous sortons des flots la mythique ambroisie. Le Sans-Mesure n'est plus et Dieu que nous bravons ses interdits!

Tout est permis, tout est ami, la guilde des pécheurs d'esprits chalute en eaux profondes, tout le monde invité au grand festin immonde!

Brisons la ronde ensemble, faisons des triple-croches, et que chacun décoche sa flèche empoisonnée. J'aime, dieu j'aime ma descente empourprée! Ma déchéance sans frontière, je goûte la liqueur amère et sort des flammes de la mer! Ma mère est morte, elle n'a point existé, je lui porte des fleurs que l'eau vient emporter!

Sous nos pieds le ciel! Sous nos pieds le ciel! Chacun l'aura foulé, chaque âme est appelée, pour un dernier rappel!



Source musicale, en boucle:


mercredi 1 janvier 2020

La porte des étoiles

Il faut beaucoup souffrir pour écrire un peu.

Et même alors, vous ne créez jamais rien, rien de bien vraiment nouveau. On ne fait jamais que trouver des choses déjà achevées, des phrases déjà là, et l'on s'habille ainsi de briques primordiales que d'autres avaient mis là.

Chaque élan créateur, chaque expiration expressive une porte donnant sur des pièces déjà là, dormantes dans le grand champ de l'en puissance et du possible, quelque part dans le vide qui attend.

Tout de même il y a des portes que je souhaite ouvrir, et peut-être visiter enfin le monde enclos derrière. Comme si chacune de ces portes interdites était le seuil d'un bonheur accompli, perpétuel, hors du temps et de l'espace; et comme s'il était possible de franchir un tel seuil tout en restant soi-même, et exister encore...

A-t-on vraiment besoin d'un mensonge pour continuer de vivre?

Ces portes dans un sous-sol enfumé, empli d'âmes errantes et de vapeurs d'alcools, de solitudes qui se frottent l'une à l'autre en défaisant les liens qui désunissent. Ces portes un peu partout cachées que je ne peux ouvrir, car je n'ai pas la clef, et car, probablement, si je la trouvais en moi, je me dissiperais alors dès le franchissement du cadre.

Néanmoins, j'aimerais pousser la porte, traverser le seuil - sans qu'il soit aussitôt un Styx - et basculer dans l'autre monde aux illusions cristallisées. J'aimerais trouver la cigarette rose et avaler sa fumée douce, celle qui brûle et brûle et jamais ne s'éteint.

Chaque jour, dans la clarté opaque des cieux clairs, je cherche les portiques abscons que figurent au ciel nocturne les étoiles.

Partout je pourchasse la nuit comme réponse définitive à tout ce qui existe.

mardi 4 décembre 2018

Voile azur

Je n'ose imaginer ce qu'il se passerait
Si insensible enfin je devenais
Et comme fleur se fanant
J'allais sans âme au fond des ans

Combien de peines à souffrir
Et puis de larmes à souffler
Le jour qui ne veut plus mourir
Malgré cette étoile apaisée

Je n'aurais cru qu'on puisse vivre
Sans trop savoir quoi désirer
Et qu'il suffise à se rendre ivre
De la saveur d'un seul souhait

Je me vois tourner dans cieux vides
Presque aussi pâles que yeux vides
Gavé de rêves ravalés
Je vois en couleurs délavées

Mais quelque part au fond de rien
Un grand rouage sans mesure
Un pieu courage un voile azur
Par la grand-voûte au ciel éteint
Jette au-dessus des sombres murs
Un peu d'espoir un pont de liens