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samedi 29 août 2020

Si je n'avais plus qu'un seul jour à vivre

Si je n'avais plus qu'un seul jour à vivre
Goûterais-je à nouveau la saveur du présent
Ferais-je disparaître le goût trop âcre de l'inexistence?

Si je n'avais plus qu'un seul jour à vivre
Désirerais-je à nouveau?
Aurais-je un rêve en haut de mes nuits blanches et qui des cimes
Ferait briller pour moi des soleils éternels?

Si je n'avais plus qu'un seul jour à vivre
Saurais-je choisir un destin
Et taire le doute assourdissant qui couvre de silence
Toutes les voies possibles?

Si je n'avais plus qu'un seul jour à vivre
Aurais-je enfin le courage
De vivre encore un peu...

mardi 26 mai 2020

L'aiguille tourne toujours



Patiemment j'ourdis l’œuvre
Sans plus attendre l'heur
Le bateau est parti
Traverser sa grande heure

L'océan n'est désert que pour les gens aveugles
Et l'eau la plus étale un bouillon de couleurs.

Patiemment j'ourdis l’œuvre
Travaille à mon destin
Et tant pis si tout meurt
Sitôt hors de mes mains

Demain n'est rien
Aujourd'hui pas grand chose
Le rythme qui m'emmène
Est celui de la prose

Qui dit que je n'ai pas de montre?
Observe sur ma peau les lignes du destin
C'est un récit codé à l'encre tous terrains.

L'aiguille toujours tourne
Et à toute heure indique poésie

La nuit, et puis le jour
Ne sont qu'un ordre symphonique

mercredi 1 janvier 2020

La porte des étoiles

Il faut beaucoup souffrir pour écrire un peu.

Et même alors, vous ne créez jamais rien, rien de bien vraiment nouveau. On ne fait jamais que trouver des choses déjà achevées, des phrases déjà là, et l'on s'habille ainsi de briques primordiales que d'autres avaient mis là.

Chaque élan créateur, chaque expiration expressive une porte donnant sur des pièces déjà là, dormantes dans le grand champ de l'en puissance et du possible, quelque part dans le vide qui attend.

Tout de même il y a des portes que je souhaite ouvrir, et peut-être visiter enfin le monde enclos derrière. Comme si chacune de ces portes interdites était le seuil d'un bonheur accompli, perpétuel, hors du temps et de l'espace; et comme s'il était possible de franchir un tel seuil tout en restant soi-même, et exister encore...

A-t-on vraiment besoin d'un mensonge pour continuer de vivre?

Ces portes dans un sous-sol enfumé, empli d'âmes errantes et de vapeurs d'alcools, de solitudes qui se frottent l'une à l'autre en défaisant les liens qui désunissent. Ces portes un peu partout cachées que je ne peux ouvrir, car je n'ai pas la clef, et car, probablement, si je la trouvais en moi, je me dissiperais alors dès le franchissement du cadre.

Néanmoins, j'aimerais pousser la porte, traverser le seuil - sans qu'il soit aussitôt un Styx - et basculer dans l'autre monde aux illusions cristallisées. J'aimerais trouver la cigarette rose et avaler sa fumée douce, celle qui brûle et brûle et jamais ne s'éteint.

Chaque jour, dans la clarté opaque des cieux clairs, je cherche les portiques abscons que figurent au ciel nocturne les étoiles.

Partout je pourchasse la nuit comme réponse définitive à tout ce qui existe.

mercredi 24 janvier 2018

Chu d'un songe



À l'aube oublié dans un ourlet de nuit
Je m'obombre et recule devant aujourd'hui
Dormeur sans sommeil que les rêves émerveillent
Mon destin se suspend entre chaque réveil

Jour me voilà tel que je suis
Insensible à tes cieux que tous mes yeux essuient
En mes oreilles bourdonnent la mesure du silence
Et le chant sidéral d'une atone élégance

Dis quand reviendra l'ombre qui émousse un peu
Cette arête aiguisée des faces diurnes du réel
Qui se plait à lancer sur mes plaies comme un sel
Ce rayon qui dissout l'image d'un monde où peut

S'exprimer sans limite l'âme immatérielle