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lundi 5 juillet 2021

Un pays dans un trou

Brouillon du 11 Février 2020.

 

Un pays
Dans un trou
Au fond du grand ciel bleu

Une porte
Que je pousse
Effaçant toute pluie

Sur ta peau
Dans la bulle
Un drapeau roux qui luit

Crâne
Un peu rebelle
J'offre mon beau profil

J'ouvre
Silencieux
La paupière sous les cils

Lumière
Des objets
Le monde est mon dessin d'enfant

Je lâche un long soupir
La tombe est le destin des gens

Mais un pays
Dans un trou
Au fond du grand ciel bleu

Une porte
Que j'entrouvre
Me porte à travers cieux

Un rideau
D'étoiles clairsemées
S'écarte sur l'envers

Un pays, un trou dans le ciel bleu, une âme qui la pousse
Un rire, un fond de cieux, Des mains caressantes et douces
Un songe, l'avenir, une cabane au fond des yeux

Je lâche un long sourire
Et me repaît d'une ombre au coin du soir tremblant

mercredi 1 janvier 2020

La porte des étoiles

Il faut beaucoup souffrir pour écrire un peu.

Et même alors, vous ne créez jamais rien, rien de bien vraiment nouveau. On ne fait jamais que trouver des choses déjà achevées, des phrases déjà là, et l'on s'habille ainsi de briques primordiales que d'autres avaient mis là.

Chaque élan créateur, chaque expiration expressive une porte donnant sur des pièces déjà là, dormantes dans le grand champ de l'en puissance et du possible, quelque part dans le vide qui attend.

Tout de même il y a des portes que je souhaite ouvrir, et peut-être visiter enfin le monde enclos derrière. Comme si chacune de ces portes interdites était le seuil d'un bonheur accompli, perpétuel, hors du temps et de l'espace; et comme s'il était possible de franchir un tel seuil tout en restant soi-même, et exister encore...

A-t-on vraiment besoin d'un mensonge pour continuer de vivre?

Ces portes dans un sous-sol enfumé, empli d'âmes errantes et de vapeurs d'alcools, de solitudes qui se frottent l'une à l'autre en défaisant les liens qui désunissent. Ces portes un peu partout cachées que je ne peux ouvrir, car je n'ai pas la clef, et car, probablement, si je la trouvais en moi, je me dissiperais alors dès le franchissement du cadre.

Néanmoins, j'aimerais pousser la porte, traverser le seuil - sans qu'il soit aussitôt un Styx - et basculer dans l'autre monde aux illusions cristallisées. J'aimerais trouver la cigarette rose et avaler sa fumée douce, celle qui brûle et brûle et jamais ne s'éteint.

Chaque jour, dans la clarté opaque des cieux clairs, je cherche les portiques abscons que figurent au ciel nocturne les étoiles.

Partout je pourchasse la nuit comme réponse définitive à tout ce qui existe.