lundi 8 février 2010

Mort mélodique

Des têtes qui bougent des âmes qui écoutent. Le pincement répété de cette corde qui lance ces vibrations acoustiques sur les coquelets.

Tannn, et ce rythme qui bat, comme un métronome du corps, pliant l'humain sous sa volonté tyrannique. Un mariage, entre cet homme, la matière et ses ondes qui les modèlent.

Bruit métallique qui frappe l'oreille, puis retentit, dans un résonnement décroissant.

Odeurs de bois qu'on imagine dans les pincements. Et des bruits doux, des impacts amoureux, ce bois qui prie avec nos coeurs.

La musique est là par intermittence, elle mange les silences qui la composent, elle se métamorphose.

Le corps s'endort, quitte cette réalité précise pour des contours plus éthérés.

L'anatomie humaine n'est plus qu'une racine plongée au coeur de la Terre. Et l'âme grandit dans ses branches, de cette symphonie se nourrit.

Hop bourgeonne l'extrémité d'un de mes cheveux. Une feuille se crée contenant sa propre mélodie qui m'emmène en se dépassant.

Je fais du stop dans les cymbales de la batterie, je me fais emmener par les basses dans des percussions qui dansent l'espace.

J'ondule, je fuis, j'agis.

Musique je suis, les retombées éclatent autour de moi dans des explosions de papillons, chacun tenant fermement sa note dans le silence. Et l'on se pose, eux moi, décomposés en morceaux ailés, sur ces fleurs amoureuses qui déversent leur harmonie sur nous devenus caisse de résonnance pour l"infini.

J'oscille, je fonds, je jouis.

L'espace est mort, et s'aplatit.

Tout le monde s'écrase, le ciel musical touche à terre. Je suis mort mélodiquement pendant que d'autres vivent méthodiquement.

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