mardi 9 février 2010

L'homme comme inabsolu

Le temps est la modalité d'existence de tout objet fini ayant conscience de sa propre finitude.

Par ailleurs, la conscience n'est-elle pas précisément l'attribut de ce qui est fini?

Il semble que la conscience humaine, que je mêle intrinsèquement à l'identité, soit une barrière à la compréhension de ces absolus.

En effet, la conscience est consubstantielle au temps et par là même, à la durée. La conscience n'existe que dans le moment présent bien qu'elle conceptualise le passé et le futur. Ainsi, toute conscience existe par le temps, ce qui nous amène à la conclusion que toute chose intemporelle, tout absolu ne peut posséder de conscience et donc connaître sa propre existence.

L'esprit serait donc l'entité qui soumet l'individu au temps, toute chose sans esprit connaîtrait une existence intemporelle.

Le fait de devoir raisonner dans le temps, rend l'homme inapte à comprendre l'absolu, à le vivre.

L'homme est donc piégé dans cet espèce d'éternel retour, ce questionnement de l'origine qui conditionne la fin.

Il nous est impossible de vivre l'infinité.

La seule manière pour l'homme, semble-t-il, d'envisager l'infini est sous la forme cyclique, c'est à dire de l'éternel recommencement. Ainsi quand l'homme veut appréhender l'infini il se pose la question de l'origine. Et lorsqu'il s'interroge par la suite sur l'existence possible d'une fin, la réponse invariable est la répétition de l'origine, et ce infiniment.

Pour que l'homme puisse sortir de son humanité pour saisir l'essence absolu des choses et de lui-même, il faudrait qu'il brise ce cercle; mais pour devenir quoi? Certainement pour ne plus penser, mais pour être purement et uniquement.

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