mercredi 3 février 2010

Les gens et l'art

Il est de ces oeuvres qui vous mettent mal à l'aise parce qu'elles vous renvoient à votre propre mal être potentiel, à cette part d'ombre qui se nourrit de la lumière, à cet envers constitutif de toute face.

Ces choses là m'attirent dangereusement, tout comme le vide et la folie.

Les gens qui ne savent pas voir la poésie hors de la morale ont tout simplement trop peur de leur propre vacuité...

On ne peut attendre de la poésie qu'elle vous berce et vous rassure. L'art n'est pas un numéro de détresse que l'on compose "quand ça va pas", "pour aller mieux".

Non! L'art, me semble-t-il, doit vous toucher au plus profond et ce de n'importe quelle manière. L'art doit atteindre votre être, ce que vous êtes et le changer définitivement. Aussi infinitésimale soit ce changement, il est trop tard, vous êtes un autre.

L'art (et donc la poésie) peut faire peur, faire mal, déranger, d'un coup d'un seul découvrir le voile du subconscient, arracher vos certitudes et le bonheur bien trop facile et dolosif.

Pour ne plus avoir peur du vide? Il faut simplement cesser de penser à chaque instant que l'on va sauter. On peut passer sa vie à se persuader que l'on a pas le vertige, mais pour savoir, il faut approcher du précipice et là bien droit, se tenir face à la peur pour lui parler droit dans les yeux.

L'art est bel et bien l'esprit critique des gens sûrs d'eux. Et il ne tolère pas dans son royaume, ceux qui taisent leurs propres doutes.

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