dimanche 6 mars 2011

Belles paroles

On a toujours raison de se méfier des paroles. Les projets qu'on réalise en paroles le sont rarement en actes. Il y a un certain plaisir, une grande satisfaction dans le fait de palabrer sur des actes futurs, des entreprises potentielles. Peut-être trop d'ailleurs.

S'il est bien une faculté humaine dont la puissance est sans limite, c'est l'imagination. Notre propre esprit peut se tromper lui-même mais bien pire encore il sait comment tromper le corps. Nos rêves racontés sont comme un placebo de la réalité. Pas encore vécu, on en retire déjà l'extase, l'extrême satisfaction du geste accompli. La joie en est même plus intense encore dans certains cas.

Rêver une action, c'est déjà en jouir un peu. Parler d'une action, c'est déjà la vivre, un peu, comme on couperait une fleur sur le point d'éclore. On peut déjà pressentir l'ivresse du parfum, deviner les couleurs prêtent à éclater aux yeux et cette douceur qui ne s'est pas encore livrée.

Les asiatiques recommandaient souvent de parler peu, d'écouter beaucoup, et de faire énormément. C'est probablement ce qu'il faudrait faire se disent tous les types comme moi qui n'ont que leurs belles paroles pour exécuter leur rêves.

Et puis d'ailleurs, les rêves ne sont pas faits pour être vécu... Ceux qui font ne rêvent pas eux...

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