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jeudi 27 août 2020

Heures creuses

Étaient-ils heureux, les sages de toutes cultures, recherchant le dépouillement toujours plus accompli, la dissolution de l'égo, des désirs et de toute volonté? Étaient-ils dépouillés de tout? Comme moi, ou bien leur restait-il la quête d'un but hégémonique et absolu: la réalisation du néant dans la conscience pure...?

Peut-être est-ce là la clef de leur entreprise: ils s'étaient dédiés corps et âme à un seul et unique but: l'anéantissement du désir. Et il faut pour cela un grand désir transmué en une volonté constante pour effeuiller ainsi la nature même du vivant.

Tandis que moi, que me reste-il... Abandonné à l'absolue instantanéité de mes désirs, rassis dans cette marmite frémissante où chaque promesse éclate aussitôt préformée et tombe derechef dans le ragoût primordial informe. Moi je n'ai rien: ballotté par le constant brassage des désirs cycliques, je ne tends vers rien.

Qui pourrait bien suivre la forme de mon destin, le contours de ces heures creuses que je me plais à vider de toute substance...?

Si seulement ma vie était un néant, elle aurait au moins pour elle la valeur de laisser place à tous les possibles. Mais elle est ce quelque chose persistant, suffisamment quelque chose pour n'être qu'un quasi-néant infect et disgracieux, la forme floue de trajectoires spectrales parce qu'à peine esquissées.

Ma pensée va trop loin pour moi, j'ai simulé tant de vies, et si rapidement, qu'il n'y a plus un chemin pour m'étonner encore et me donner envie...

Ma vie n'est que cette ombre des pensées fougueuses: un petit tas de ténèbres projetées qui singe unidimensionnellement la forme des vivants...

mardi 26 mai 2020

L'aiguille tourne toujours



Patiemment j'ourdis l’œuvre
Sans plus attendre l'heur
Le bateau est parti
Traverser sa grande heure

L'océan n'est désert que pour les gens aveugles
Et l'eau la plus étale un bouillon de couleurs.

Patiemment j'ourdis l’œuvre
Travaille à mon destin
Et tant pis si tout meurt
Sitôt hors de mes mains

Demain n'est rien
Aujourd'hui pas grand chose
Le rythme qui m'emmène
Est celui de la prose

Qui dit que je n'ai pas de montre?
Observe sur ma peau les lignes du destin
C'est un récit codé à l'encre tous terrains.

L'aiguille toujours tourne
Et à toute heure indique poésie

La nuit, et puis le jour
Ne sont qu'un ordre symphonique