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mardi 28 septembre 2021

Locataire du souffle suspendu

Il y a des vents sourds parfois, qui balayent au ras du sol une herbe tendre qui brûle au soleil. Ce soleil qui est toujours celui des autres, le grand soleil des mille obligations. Et l'herbe souffre et le vent qui la bat emporte au cieux si chaud la précieuse vapeur, la sève de cet élan.

Dans une plaine aux vents qui hurlent, la tige ploie et tient toujours, jaunie par l'astre qui assèche, inonde sous ses feux les choses alentours. Il y a des vents qui vous rossent, des astres qui vous tuent par leurs regards constamment allumés; qui referment sur vous une prison de solitude aux barreaux de lumière. Ce sont les yeux des autres qui dardent des lois vaines, et néanmoins cruelles; qui clouent le corps et l'âme en un circuit universel -- les systèmes ont des veines. Les systèmes, ont des veines...

Quand enfin l'émeraude mate des brindilles effritées n'est plus qu'un souvenir avalé par la Terre, que reste calciné dans les rets sidéraux le cadavre dressé de ce qui fut un jour naissant, alors la victoire est totale de ce qui, dans les cieux omniprésents, détache de notre être des qualités abstraites, alphabet minéral d'une langue abolie.

Entendez le silence de ces plaines, abîme entre les choses; ressentez la digestion du monde, qui brise toute altérité. C'est en ces terres désolées que je vis, tapi dans l'inétendue d'âme, anéanti durablement, fermement locataire d'un souffle suspendu.

mercredi 20 mai 2020

J'appartiens à l'instant

Un rai de soleil éclatant couché dans l'herbe lascif. Il est rasant et me regarde en biais pour me brûler les yeux. Désir d'être consumé dans l'instant, je t'appartiens pour toujours...

Je caresse autour de moi les couleurs dessinées au hasard. J'observe la forme arbitraire des choses et les délinéations chromatiques. Il n'y a pas un autre instant du vortex temporel où je voudrais me trouver...

Maintenant, je sais que je suis là.

dimanche 1 décembre 2019

Le soleil que nul ne voit encore

Sur la route, mes yeux sont les deux vitres
Où roulent de lourdes gouttes
Ploc! Font-elles en tombant sur ma route
Que d'autres les évitent

Je vais vers le soleil que nul ne voit encore
Et le rythme est serein
Chaque pas tombe juste
Dans le bruit du moteur se transforment mes peurs

Aucun détour n'est inutile
Aucun des tours n'est identique

mercredi 6 novembre 2019

Soleils privés

Je suis un pathétique débris de vie.

Assis dans les rayons diurnes je suis aussi la profondeur des cieux qui se dégrade en bleu sur la grève terrestre. Je suis cet écho des rêves d'enfants qui se saisit sans rien faire, en contemplant un bout de la nature, sans penser ni sentir que l'on sent.

Je suis le moissonneur du temps sans récolte. L'aurore s'est enfuie pour moi, me laissant dans l'obligation d'éclairer seul un monde qui n'en vaut peut-être pas la peine.

Tout ce que je parviens à sortir de moi-même ce sont de pathétiques éclats lunaires au teint sinistre qui tirent leur clarté d'un passé glorifié n'ayant probablement jamais existé - et c'est pour cela qu'on l'aime.

Il y a bien quelques boules de feu lancées ça et là dans cette grisaille d'un jour de nuit, mais rien d'assez durable pour constituer ces journées qui font les vies des hommes et justifient les biographies.

Ô combien sont éphémères et vains mes petits soleils privés...