lundi 11 mai 2015

Le pirate sans butin

Mes plus beaux souvenirs sont ceux de femmes un peu volages
Qui donnent leur plaisir, sans nulle honte et sans ambages.
J'ai partagé des fruits que nulle peur ne défendait,
Des refuges insulaires pour les coeurs indomptés.
Au fond je suis comme elles, comme la vie facile,
Mes rêves de gangsters ont des saveurs futiles.
Pirate sans foi ni loi, dénué de navire et même d'équipage,
J'abhorre toute contrainte, même à l'abordage.
Je n'ai de convoitise que pour un bon partage.

(J'aime, puis vais où vont les feuilles mortes.)

J'ai toute une religion qui s'offusque de moi
Tout un cortège de contrition qui juge mes ébats.
Cependant, dans nul pays je n'ai connu de Dieu,
Seulement des gens simples, qui peuplaient chaque lieu,
Et les bûchers, si on les attisait, n'étaient que dans les yeux.
Les préjugés vivent plus vieux que les humains
Pourtant, je connais des rencontres qui les balayent comme un rien.
Coeurs volages, vous tous, rescapés du naufrage,
Compagnes de route, plus brèves qu'un mirage,
Je vous honore ici, d'un chant d'amour sans âge,
Moi dont le goût bien ancré du voyage
Ne peut souffrir aucun bagages.

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