mardi 22 septembre 2015

D'ici, trop d'ici

Je regarde en moi les étoiles - les étoiles sont toujours en moi -  et me vient alors cette étrange sensation: le contact d'un scintillement sur le côté du crâne, la sensation de mille lumières coruscantes qui s'emparent d'une moitié de mon champ visuel. Ce qui est étrange c'est que rien de tout cela n'est purement visuel ou purement tactile, mais la sensation est une synesthésie singulière qui fait de l'image un véritable contact physique ressenti dans cette partie de mon crâne bien particulière. Mon cerveau semble alors pétiller comme si couvaient en lui les myriades de ces brasiers stellaires aussi majestueux que terrifiants.

Je sens véritablement le vide - qui n'est jamais vraiment vide - séparant les espaces intersidéraux et je sens la pulsation ardente de toutes ces étoiles qui se logent dans ma tête. Une partie de moi est ce fragment céleste de mes nuits phantasmées. Je ne sais plus très bien ce que je suis alors, mais j'aime à me transformer tout en restant fatalement au sein de ma structure transcendantale et ses limites - mais qui peut me dire si elle en a réellement?

Soudain, après avoir ruminé ces pensées qui sont en fait des souvenirs, je me lève du canapé bon marché où j'étais assis pour écrire. Je ressens dans les fesses le fourmillement des zones mal irriguées par mon sang, je claudique un peu et me concentre pour garder mon équilibre. Le soleil brille, il n'y a nulle étoile visible et la rémanence de cette image vécue il y a un instant s'estompe dans un espace interne dont j'ignore tout. Cela a-t-il vraiment eu lieu? Je m'étais cru issu des cieux et je me trouve ici, dans ce studio terrien, connecté à toutes les commodités modernes sur lequel mon corps semble moulé.

Décidément d'ici, trop d'ici...

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