mardi 18 novembre 2014

La connaissance ultime

Je vous dois peut-être quelques mots sur La vérité ultime, celle-là même que j'ai percé il y a quelques jours, quelques semaines, quelques mois. Vous aimeriez peut-être savoir quelle est-elle, en quoi consiste son contenu, vous aimeriez probablement connaître la connaissance des connaissances, le secret même des choses? Sans doute cela rendrait-il votre vie bien meilleure, du moins plus facile, vous avanceriez vers la mort sans plus de crainte aucune, la certitude au coeur, comme un paladin aguerri voyant dans chaque goutte de sang versé la gloire d'un Dieu certain.

Au bout de la connaissance, pourtant, il n'y a plus rien. Là-bas, dans ce pays lointain dont je suis revenu, n'existe que le Réel inconnu et inconnaissable; la connaissance repose sur l'inconnaissance. Au bout de cette médiation sans fin n'est rien d'autre que l'arbitraire de toutes les croyances, ce même arbitraire qui fait que vous tenez debout dans un monde familier alors même que vous ne pouvez savoir s'il est un monde ou non. Il n'y a pas de fin à la connaissance, comme il n'y a pas de fin à vos croyances, tout ici est acte de la volonté, celle de croire ou de ne pas croire, celle de persister ou de ne pas persister.

Toute explication, toute théorie, tout modèle censé représenter la réalité est absolument valide-invalide. La raison, cette façon de faire avancer l'esprit, est une monture docile qui vous mènera partout: il existe un chemin pour parvenir à toutes les erreurs.

Voilà ce que m'a appris la connaissance, elle m'a appris à rendre les armes et à ne plus lutter. Je suis aujourd'hui le maître de la raison, comme le possesseur d'une méthode éprouvée. Je pose des axiomes, exécute des syllogismes, crée des concepts qui sont autant d'ensembles au sein desquels je comptabilise d'autres ensembles. Donnez-moi une proposition et je la rendrai vraie, ou fausse, c'est selon votre bon vouloir. Les faits ne sont que de peu d'importance, toujours limités à l'appréhension que nous en avons et donc toujours aptes à être inclus dans une théorie qui embrasserait les faits comme les non-faits.

Voilà, vous êtes libres désormais, peut-être trouverez-vous la vie plus simple. Moi je n'ai pas encore su quoi faire de cette liberté, puissiez-vous en faire meilleur usage. Croyez ce que vous voulez, bâtissez les mondes propres à soutenir l'édifice de vos rêves, et surtout, "soyez aimables car ceux que vous rencontrez...".

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