lundi 9 juin 2008

Notre mère qui êtes aux cieux

Quelques mots mélodieux accrochés au papier, un peu comme les notes émouvantes d'une musique qui s'ancre à l'esprit. Seulement quelques mots pour défaire une fois de plus la morosité ambiante, pour qu'un instant seulement, la beauté du monde caresse notre conscience, jusqu'à embuer nos yeux trop secs à force de ne contempler que les mêmes horreurs.

Un jour j'ai dit chercher l'humain, mais je le trouve dans ces vies brisées, ces vies minuscules oubliées, que l'éco-société cherche à cacher tels des enfants adultères. Pourtant ce sont les enfants de la liberté, en eux loge fermement l'humilité, la compassion, la peur, l'amour, en somme une partie de l'humanité, mais contrairement aux autres, aux "intégrés", ils ne
connaissent pas cette pudeur des sentiments ou bien leur marchandisation, chez eux tout est vrai, sincère, leur détresse comme leur joie.

Ce sont eux, les enfants de la rue, les SDF, les clochards, les miséreux, les exclus qui font renaître en moi la foi ineffable en l'humanité, une profonde conviction que tout s'arrangera, que justice sera faite.

Des mots, des mots, des mots, papillonnant, s'envolant dans l'air une fois prononcés ou au contraire s'imprégnant dans la mémoire une fois lus, ils sont tous beaux, ils peuvent prendre toutes les sonorités, toutes les formes, tous les sens aussi. Aujourd'hui j'aimerais les employer tous et les réunir en un seul qui pourrait résumer à lui seul toutes les émotions, tous les sentiments. Il faudrait qu'il soit sans fin ce mot, avec autant de lettres que d'étoiles dans l'univers pour faire ressortir la grâce simple qui habite ces gens mêlée à la douleur aiguë qui éclaire leur regard lorsque notre monde terne et fou se nie lui-même à travers eux.

Je le leur dis maintenant: je vous aime, tous, j'aime vos vies. Vous avez quelque chose que la grande majorité d'entre nous ne posséderons jamais parce que nous l'avons oublié: c'est de savoir être heureux, de savoir vivre sur et avec cette petite planète bleue située quelque part dans l'infini. "Notre mère qui êtes au cieux" devrions nous dire dans nos prières, merci de laisser nos pieds fouler ton ventre protecteur. Le paradis, c'est ici!

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