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samedi 3 juillet 2021

Fermer les yeux

Un brouillon retrouvé, dans le grand tiroir à brouillons. Éjaculat du 19 Mars.

 

 Tu fermeras mes yeux pour moi? Lorsque la vie sera trop lourde, la volition légère? Que les forces réactives auront déchiré l'âme; en un abîme de conscience?

Le grand style... Voilà bien quelque chose qui n'est pas de ma ville. Je veux que Vérité se couche, au bout de la Raison, y dresser la maison de Conscience endormie.

Même le plus vil tyran a quand il dort l'air innocent...

Tu fermeras mes yeux pour moi? J'ai la souffrance circulaire, tout geste m'est effort...

Tu fermeras les yeux pour moi, sur la faiblesse en apparence, car au fond de leur puits gît la force du feu.

Et je souhaite, par-dessus tout, qu'ils cessent d'immoler chaque monde; violer chaque seconde.

vendredi 19 mars 2021

Vendredi après-midi

 Le ciel a les couleurs de ces toits auvergnats de mon enfance: ardoise grise aux vieux tons de cimetière. C'est la couleur de mon ennui, de ma fatigue d'être qui poursuit des buts invariablement étrangers, fixés par d'autres, tandis que je demeure incapable de m'en choisir un par moi-même. Et si je le faisais, qu'est-ce que cela changerait? Le sens d'une vie est toujours décidé par les autres, ce sont eux qui fixent les valeurs, décident de ce qui est désirable, des jalons obligés qui forment les destins. Le reste... Miettes de vie que les pigeons voraces de l'oubli dévorent en rien de temps. Les vies étroites ont pour elles d'être écologiques, bien vite recyclées.

Des yeux se fixent sur mon corps, assis, qui attend l'heure de liberté. Ces yeux couleur ardoise me tissent un gris linceul et m'insèrent dans l'ensemble anonyme des choses ennuyeuses. Ces yeux défont mon nom, ils me cousent de qualités, écheveau terne et froid que nul ne veut porter.

Dehors, la brise inconfortable ébouriffe les branches, les arbres sont nus et se détachent ineptes sur le fond du ciel. Je suis pareil à eux, inepte sur fond de jeunesse heureuse qui me range au rebut. La fraîcheur et l'ennui, contraints dans ces hauts murs, tandis que l'émeraude glacée des prairies au-dehors égaye la campagne qu'un vilain ciel toise de son bien mauvais œil.

Qu'y aurait-il à dire de soi, sans un regard qui parle à notre place?

vendredi 19 juin 2020

Entre deux longs jamais



Et les mots
Qui balancent
L'âme au gré
Des courants
Assonants
Concourants
Tout s'écoule au néant

Et tu touches à l'errance
Le chant des vagabonds
Dans le cri des gitans

Et tes yeux
Qui s'élancent
Qui devancent
Mes pensées
T'embrasser
Sur le bout
Tout au bout
Du brasier

Tes yeux sont la lande
Où se perd mon français

Serait-ce toi
L'envoyée, la mariée
Qui vient tout
Effacer?

Le ressac
Ta présence
Emporter
Dévaster
Les passés
Qui sont lourds...
Oh Si lourds...

Dans tes secondes
J'ai posé
Quelque chose
Un bagage
Un rivage
Sur lequel
Échouer

Ô ma belle
Âme en ciel
Comme le sel
Sur mes lèvres
C'est dans l'air
Prend mes ailes

Un jour
Peut-être
Ici
Ou là
Me passera
Le goût
De m'envoler

Ouvre-moi ta nuit
Je ne fais que passer
Pas de trace
Pas d'empreintes
En tes sables lactées

Sur un porche
Ennuité
J'ai rejoint
Volupté
J'ai songé
Rechuter

Pour toi,
Peut-être,
Entre deux longs jamais...


Source musicale: 


samedi 8 septembre 2018

La fin des mensonges...?


Arrivera un jour où mon stylo fera silence. Probablement l'empoignerais-je encore, suspendant la pointe juste au dessus du papier - entre deux néants de possibles - mais nulle pensée ne viendra l'agiter. Figée, la voix de l'âme; pétrifiée par la conscience que tout propos, tout jugement est mensonge.

Un jour viendra la fin, la fin de mes histoires, de ces poèmes qui, prétendant dire une vérité à mon sujet, mentent dogmatiquement, c'est à dire de la pire des manières: d'une ignorance qui ne se connaît elle-même. Si j'écris cela aujourd'hui c'est que quelque part je crois encore à mes petits mensonges, je ferme l'oeil afin de vivre un peu et taire pour quelques minutes essentielles le tourment d'exister ici et maintenant.

Peut-être gagnerais-je à faire carrière de mes mensonges, à mentir pour de vrai, en connaissance de cause. N'est-ce pas cela vivre? Parvenir à se rendre aveugle les yeux grands ouverts?