mercredi 11 septembre 2024

Entre les îles

S'il me faut dire, encore une fois, dans ce métalangage qu'est la conscience, et d'où jaillit ce méta-texte de ma prose, que tout ceci n'est qu'un brouillon, les traces d'un chemin que d'autres, peut-être, poursuivront aussi, alors ainsi soit-il. Il est tentant, parfois, d'effacer derrière soi, les traces qui nous font pitié, celles-là qui dissonnent, d'après nous, dans la mélodie de nos vœux. Pourtant mentir n'est pas envisageable, devenir comme tant d'autres, fardé d'illusions cosmétiques, vouloir paraître plus que l'on n'est, singer la perfection interdite, et faire de son image un songe irréfragable... Oh non à cela je renonce, préférant me montrer dans l'étendue de mon désastre, capable par moments de brefs éclats de nuit, profonde comme le vide, fenêtre ouverte sur la transcendance. Il est utile de montrer à autrui la médiocrité qui nous fait -- comme lui, comme chacun, et le monde...

Pourchasser l'absolu prend plus, bien plus, que tout le temps d'une vie; et ce sont tous ces petits pas, parfois aussi, tous ces faux-pas, qu'il faut inscrire sur son curriculum vitae, sans fard, sans honte, parce que l'on n'est jamais que ce projet d'être un jour ce qu'on ne saurait devenir...

Promettre, et échouer, voilà la vie d'artiste, mais que son rêve soit si haut que même certains échecs ressemblent à d'autres des succès, des objets qui se donnent, presque tout immédiatement, dans leur entière finalité. Devenir, soi-même comme une nature, savoir ourdir des monstres, pour quelques perles isolées -- qui toutes, un jour, formeront l'archipel où d'aspirants démiurges rêveront leur voyage.

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