dimanche 15 janvier 2012

Homme: qui danse sur le chaos

La nature est ordonnée. Du moins selon le jugement humain passé au filtre de ses connaissances. Mais plus ces connaissances s'approfondissent et plus l'ordre que l'homme a cru voir en la nature apparaît fortuit ou désordonné. Il s'agirait tout au plus d'un équilibre permis par l'étroitesse de l'observation. L'univers ne serait alors que chaos, son ordre étant une pure construction de l'esprit humain. L'homme pour comprendre a besoin de briques, d'unités de connaissance qu'il va pouvoir relier par des liens logique afin de donner forme et unité à l'ensemble des connaissances. Ces briques vont de la plus simple (les axiomes) à la plus complexe. Seulement ce qui apparaît clairement c'est l'arbitrarité de ces unités de connaissance. En effet, sans celles-ci, aucun édifice intellectuel ne pourrait voir le jour, elle sont la base, le fondement de la pensée humaine. Elles sont le sol que l'homme place sous ses pieds afin de pouvoir avancer. Or les axiomes précisément reposent sur du vide. Ce qui les fait tenir? La croyance. Seule la croyance de l'homme lui permet de poser des axiomes qui par définition ne sont aucunement démontrables. C'est grâce à ces croyances que l'humain bâtit son empire (on pourrait comparer cet édifice au langage) envers et contre tout. L'ironie du sort veut qu'à partir de pures croyances (les axiomes), l'homme arrive à trier entre ce qui est vrai et faux car ce sont les axiomes qui vont donner naissance à toute une série de raisonnements alambiqués servant à expliquer, à prouver, à infirmer. L'homme bâtit son empire au milieu du chaos.

Mais qu'adviendrait-il de lui s'il n'agissait pas de la sorte? Il n'existerait tout simplement pas. La pensée ne serait pas permise, le langage encore moins (s'il est encore possible de dissocier les deux). Il semblerait donc que la croyance soit consubstantielle à l'homme, elle en formerait son essence. Ceci pourrait justifier le profond malaise qu'il éprouve lorsqu'il est face à l'absurde, ce dernier étant la confrontation entre le royaume humain et l'univers en soi (la chose en soi). On ne peut lui retirer ses croyances sans lui retirer la raison ou même la vie. Dorénavant, lorsqu'on me demandera ce qu'est l'homme, je répondrai ceci: une croyance...

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