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lundi 6 janvier 2020

Aphorismes sur la vérité

La vérité ne produit pas de savoirs. Elle les critique.

La vérité est un processus et ce processus a pour nom "critique". L'école de cette discipline est le scepticisme.

La philosophie est, dans son écrasante majorité, non une recherche de la vérité mais la quête d'un monde justifié; la tentative de légitimation d'un totalitarisme épistémologique.

La vérité ne construit rien, c'est la croyance qui bâtit les mondes car c'est elle qui assure la consistance et la permanence des briques du discours conceptuel.

La vérité nous montre les conditions de possibilité des mondes et l'impossibilité des mondes en tant que chose en soi.

Le processus critique de la vérité montre en quoi le réel n'est précisément pas un monde.

lundi 30 septembre 2019

Le pourrissement de l'âme

Il n'y a plus aucun centre à mes pensées, plus de moyeu propre à soutenir la périphérie et imprimer un sens au roulis nauséeux des songes.

Je n'ai plus de modèle de moi-même, plus d'idéal à poursuivre - ils ont tous été grignoté par le scepticisme et l'esprit critique - et pour cette raison je ne peux plus me définir qu'en tant que processus même d'indéfinition. Je ne me vois jamais comme état ou substance pourvue de qualités particulières mais au contraire comme processus de qualification, comme méthode de détermination.

Une conséquence de cette particularité est qu'il m'est devenu presque impossible de raisonner pour moi-même, c'est à dire en étant réellement intéressé par la poursuite d'un but, captivé par la promesse d'un jugement à venir. Il n'y a pas de jugement totalement faux ni entièrement vrai. Ainsi il m'arrive de raisonner pour le compte d'autrui, comme on s'amuse quelques minutes avec un enfant, pour lui faire plaisir, pour remplir son devoir, et parce qu'on peut le faire.

Mon âme est une nébuleuse d'images diverses et variées, de fragments de pensées, d'impressions, de dialogues contradictoires, pareille au ciel dont chaque étoile est devenue filante. Tout ceci est à la fois harassant et mortellement ennuyeux car sans fil narratif ni direction - or sans direction il n'y a pas de voyage...

Existe-t-il une limite au pourrissement de l'âme?