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mercredi 21 août 2024

Tsunami

Il est un trait de caractère dont je me demande s'il appartient à l'humanité ou à mon hideuse et sophistiquée idiosyncrasie. Avec l'âge, en sus de toutes les altérations biologiques qui rongent l'organisme et menancent à tout instant son principe d'unité, viennent se faire sentir, d'abord avec discrétion puis par des pics d'intensité insoutenables, les aiguillons de l'ennui. Cet ennui est le signe indubitable capable d'exprimer, dans sa totalité, l'existence et la condition humaine. Plus rien ne fait bander pour ainsi dire, toute activité ne se révèle que par ce qu'elle est incapable à procurer à l'esprit et au désir d'absolu qui nous habite et nous cloue, de plus en plus fermement, aux ailes de la passivité désabusée. Tout est vain, poursuite inutile du vent, et ces instants où la nudité de l'existence se révèle, pour ainsi dire cellulairement, se multiplient et ôtent, à chaque occurrence, une part un peu plus importante de la naïveté nécessaire à l'homme pour vivre humainenement.

Les enseignements de la physique, qui nous révèle à l'échelle atomique un monde fait de lacunes et de vide, sont tout aussi valables pour cette branche de l'étude de la psyché humaine que j'ai nommé entropologie. De la matière au désir le plus sincère, il n'y a pas une chose en ce monde qui ne soit constitué d'infiniment plus de vide que de substance. Et laissez-moi ajouter à cela, sacrilège des sacrilèges, que pas même la fumeuse idôle du Bonheur ne peut résister à l'analyse lucide de la conscience et ses regards laniaires.

C'est ce même vide, omniprésent, hégémonique, qui vous aspire en toutes vos entreprises et vous retire de la berge ferme des actions concrètes comme un ressac de grand coefficient.

Mais lorsque la mer se retire trop loin, le tsunami arrive-t-il ensuite?

vendredi 27 septembre 2019

Les bords du monde

Je vomis mon âme honnie, tu n'es plus mon amie, douleur, souffrance et solitude, inutile maladie que la vie.

À quelle espèce appartenons-nous? Toi chose à la base de la conscience et toi, conscience-récit tissée entre deux utopies, et puis toi aussi, petit moi dérisoire qui brille comme un terne reflet dans le tableau des choses - image peinte en tant qu'élément dans la fresque perceptive...

Qui ordonne ce destin si ce n'est nous-mêmes, les causes indéfinies, déités en tous genres...

Je dévie du chemin je suis puni, je dévide ma vie parce que je veux savoir sa fin et ce faisant j'effile tout ce tissu d'inepties mais, peut-être était-ce là le motif initial...

Il ne reste qu'une chose, il ne reste qu'à écrire, consentir à l'hémorragie de tout ce qu'il y a de substantiel en un collier de signes, valeurs fluctuantes que d'autres régulent.

Je ne sais plus vouloir mais je peux raconter la volonté en d'interminables dissertations, je peux pérorer à tout va sur des choix fictifs et pourtant bien réels puisqu'ils sont l'étoffe d'une histoire que je conte, et que tout est histoire - oui tout l'humain est une histoire.

Le reste il n'y a rien à en dire, ce sont les choses en soi qui se débrouillent sans nous, les absolus et autres bords du monde. Je me fiche des horizons désormais. Ce qu'il y a derrière est toujours indéchiffrable.

C'est l'immobilité la plus totale qui relate au mieux la dynamique de tout mouvement. Voilà ce qu'est ma vie. L'eau croupie sur laquelle un petit clapotis vous donne la mesure des plus grands tsunamis.