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mardi 30 juillet 2024

Esquisses putréfiées: millésime 2020

Redécouverte de brouillons enfouis dans la malle numérique écrit en Juin 2020. Il s'y trouve quelques matériaux pour une idée de roman qui me trotte dans la tête et, depuis, se putréfie lentement dans mon nucléaire oblomovisme.


J'en ai marre des petits écrivaillions de merde, tous ces ouvriers de la lettre! Tu crois que Dieu a pondu le monde en un an? Qu'il a posé son brouillon avant de l'amender encore et encore, par petites touches effrénées?

Mais si c'est ça alors plutôt crever! Y faut que tout ça sorte d'un seul tenant, comme une gros mollard, une toux créatrice! Bam! D'un coup l'univers! Les ilôts galactiques et leur interminable sable stellaire!

C'est comme cela monsieur que je veux écrire moi! Que ça ne soit pas un travail mais le produit presque inconscient et spontané d'une manière d'être. Et ça doit être parfait! Du premier jet tu m'entends!?

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Alors je hurle, je gronde comme une tonnerre d'éclairs purs: GRRRRRrrRRRrrrrRRRRRrrrrr... Et puis la bave aux lèvres je m'interromps, à quoi bon,  je suis bien trop conscient du ridicule. Tout devrait se casser autour, les murs, le plafond, les fenêtres, le quartier, la ville le monde et la réalité. Tout devrait se soumettre et se dissoudre dans l'incommensurable colère de mes nuits blanches, les lois de la physique à genoux face au principe de mes larmes, comme une chienne la réalité, docile et bien craintive, comme on éduque les femmes.

Mais non. Rien... Pas même un frémissement de l'espace-temps, pas une réaction du monde extérieur: RIEN. Et quand bien même je me lèverais pour tout casser, tout envoyer valdinguer, ce serait toujours moi le premier blessé, avec des fissures dans la carcasse et contusions sur les membres. La seule chose qui s'écroule ici c'est moi, moi syphon minable au fond d'une baignoire émaillée qu'est la vie...

Alors bien docilement je referme la bonde, et je regarde s'écouler dans un filet furieux les scories de moi-même. Peut-on parler d'évènement lorsque du vide aspire du vide...?

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Bernard Ragueule, c'est un nom qui me va, ça a des sonorités gutturales qui résonnent comme le cri étouffé des vies qui débutent.

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Tu vas pas me filer ta thune. T'es une conne certes mais tu t'es fait baiser toi aussi par le système. Et c'est peut-être pour ça d'ailleurs que tu es conne. Parce que des sales connards ont bâti un monde pour eux en baisant tous les autres.

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Est-ce qu'il vaut mieux parler au passé lorsqu'on s'exprime à son sujet? Je ne sais pas. Je me souviens de tout néanmoins, des moindres détails, je souffre d'une hypermnésie destructrice qui surcharge le présent de souvenirs. Il ne reste rien alors du présent, ou trop c'est selon, comme s'il était déjà un souvenir comme les autres...

dimanche 31 mai 2020

Esquisses captieuses

Faux rêves qu'on accroche au plafond
Pour parodier la voûte
De vies que l'on croient belles.

Promesses suspendues
Petits paquets de mort
Emballés d'eau fleurie...

vendredi 22 mai 2020

Esquisses fiévreuses

La fièvre est bonne pour qui sait la comprendre.

Le mal au bout du compte n'est plus que cendre, et la brûlure est le prélude à l'apaisement.

vendredi 15 mai 2020

Esquisses de poussières

Précautions D'emploi:

De grâce, ne lisez pas ceci en trente secondes pour passer immédiatement à autre chose. Suspendez-vous un instant à ma voix. Laissez infuser. Mes herbes et potions sont autrement sans effet...

Tu ne peux m'offrir de répit. Je crois que personne n'a ce pouvoir. Je suis un château en ruine construit sans pont-levis. Mais viendras-tu quand-même..?


Un jour il faudra faire la poussière. La poussière de mon âme a de ces drôles de grains qui s'aiment, et sans même qu'on ne les ait semés s'agencent néanmoins en sèmes...
Qui verra mes constellations de poussières avant que le grand vent ne souffle___....... .... ... .. . . . .   .    .     .      .        .        .           .              .             .


Remettez-moi dans la musique! REMETTEZ-MOI DANS LA MUSIQUE!!!! Ou bien je casserai tout à l'intérieur de moi, et le monde, vous, chaque chose, image spéculaire déglinguée n'existera dès lors. À chaque instant, j'ai le pouvoir de TOUT éteindre.


Ce qui est bien avec l'existence c'est qu'il s'agit d'un bail constamment renouvelé, un contrat sans durée -- ou qui ne dure pas plus que la plus petite unité de temps concevable...


Venez manger mes esquisses! Bien fraîches et si juteuses! Tout juste sorties du four de mon enfer et ses chaleurs glacées. Elles sont garanties biologiques, mais comment pourrait-il en aller autrement, seule la vie bien pure sait produire le poison...
Elles possèdent chacune tous les macronutriments essentiels au néant, euh! Pardon... Je voulais dire à l'esprit... Le gras dégoulinant de la souffrance et les cristaux ondulés et obscurs de la mélancolie. Du gras et du sucre pour chaque esprit étique, qu'a-t-on besoin du reste... Mon commerce est somme toute équitable.


On peut assez facilement se laisser croire que l'on est lassé par la vie pour une simple et bonne raison: les moments de bonheur ne laissent presque aucune trace derrière eux. Ils sont tellement pleins qu'aucun signe ne peut les indiquer -- à quoi bon montrer ce qui est partout? Tandis qu'au sein même de la souffrance la plus entière, il y a toujours une part de soi qui est ailleurs, ne serait-ce que dans la volonté de s'enfuir. Or partout où il y a du vide, de la lacune et du jeu, les signes ont leur royaume et l'expression nécessaire.


Je suis ailleurs! Je suis ailleurs! Étalé sur la page vierge comme une chose en puissance; entre ici et le mot qui s'en vient; dans le silence entre deux phrases et Dieu! Que je suis bien... Ici: jamais tout seul. Pour cela il est si difficile de partir. J'ai besoin du langage lorsque le monde est gris.


Source musicale:





jeudi 30 avril 2020

Dans les draps de soi

Qu'es-tu donc... Quelque chose du mouvement. L'élan premier, ou deuxième? Dixième ou six cent trillionième...? Pour toi celui de la source. Pour moi...? Une illusion, la croyance qu'alors on se tient près, tout près; pourquoi diable les choses seraient-elles aussi déterminées, corpusculaires... J'ai besoin de savoir... Ai-je réussi? Réussi? Qu'essaies-tu d'achever par moi... Peu importe le stade, ce qui te guide est l'intuition, le sentiment, la croyance. Rassure-toi dans la croyance humain. Dors en ses draps de soie, confortables et lénifiants, lisses et si légers... Saisir dans l'élaboration des formes ce qui prélude à la structure aboutie. Faire apparaître la dynamique même du paraître. Comment faire, dès lors que l'on se tient soi-même au sein de ce paraître...

mercredi 29 avril 2020

Esquisses entropiques

Fin. Début. Avec les joues pressées contre la toile de jute. Tête au crâne écrasé par une couronne de blés bruns. Face ouvre un œil. Sur le monde. Sur des collines imprécises et girondes s'offrant à la caresse du soir. Aux regards impassibles des étoiles dans le bleu-ombre de la nuit.

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Ecoute... Il y a toujours quelque chose à entendre. Ce monde, même à d'infinies distances n'est qu'un appel de soi à soi.

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Le monde a ses concepts, ses schèmes. Ne les vois-tu donc pas? Tiens-toi face au miroir: que vois-tu là? Un concept que l'univers a de lui-même.

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Tremble! Dans un tambour divin les chars des cieux descendent en flammes. Traversé de troposphère grondante ce qui se tient debout s'effraie. L'air est la lyre des dieux, l'atmosphère est leur ire. Ce qui se dresse un jour tombera. Et tous se pressent pour la tombe.

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Tu es un bel instrument toi qui joue de toutes les musiques. Imite chaque timbre et prend toute couleur. Âme es-tu seulement quelque chose... Instrument d'instruments, condition de possibilité de tout ce qui se joue. Es-tu seulement quelque chose? Et que cela fait-il d'être l'écho silencieux de tout?