lundi 9 mai 2016

L'odyssée d'un homme absurde

Il y en a qui poursuivent sans fin le soleil, et moi je suis la nuit dans une odyssée sans retour. J'étais heureux, avant, sans toi. J'étais heureux, sur mon point d'équilibre, funambule solitaire et sublime tendant son fil entre les cimes lointaines.

J'ai voulu marcher de concert avec toi, mais tu as sauté sur mon fil, tu as défait les équilibres délicats, tiré vers toi la ligne de mes bras, brisé mon pas, détourné mon regard. Comme si tout cela ne suffisait pas, à moi qui t'offrais une part d'âme, tu réclamais des preuves tangibles de ces choses inétendues et sans prix avec lesquelles je te bâtissais un royaume. Tes besoins vulgaires et superficiels qui doivent toujours s'incruster dans la vie sociale, je les méprise.

J'aurais envie de casser tes genoux, toi qui te trouvais trop grande, mais j'en suis incapable. Au lieu de ça, je lance mes poings dans ma face, fend mes lèvres sur mes phalanges, expire tout l'air de mes poumons, affole mon coeur et suffoque en silence, dans l'écoulement de mon sang et les bris de mes os. Je t'aurais bien cogné la tête contre les murs pour que tu comprennes enfin ce que tu sembles inapte à apprendre.

Je suis parti de ton soleil despotique qui prenait ma lumière plus qu'il n'en donnait, je suis voguant sur les flots du hasard, la tête immergé dans les vents de l'instant, avec pour horizon les cieux illimités et sans bornes, mon navire ne connaît pas de cap.

Mon odyssée est sans retour, je dérive et jamais ne reviens vers ta lourde poitrine et tes humeurs melliflues qui me rendaient en fleur. Tu sais, j'étais heureux avant... Maintenant je suis écoeuré de tes semblables, des odeurs et des culs, des bouches et des cris. Au mieux tout cela m'amuse et me divertis, mais j'ai définitivement perdu l'amour que tu m'as pris.

Rends le moi ou reviens.

Ou bien tu me condamnes à vivre cet état, à plonger dans les eaux d'où provient le chant des sirènes, celles là même que je connais par coeur et qui d'avance pourtant m'écoeurent... Pourquoi donc je plonge à chaque fois, comme si dans ces eaux là, je pourrais un jour, fortuitement, t'y trouver toi.

Tu es trop riche pour t'en apercevoir, mon âme est partout sur toi, j'orbite autour de ton style, sans trop avoir le choix.

Que ne donnerais-je pour enfin mourir au coin de ton sourire.

Chienne, tu mériterais d'être mieux dressée.

Sois mon esclave ou ma compagne, mais cesse de vouloir être mon tyran.

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