samedi 14 mai 2016

Antiennes

J'ai parfois la décourageante impression qu'il faut marteler les idées comme des antiennes pour qu'elles puissent percer à travers le voile de l'indifférente habitude, pour qu'elles reçoivent enfin une fraîche attention, un moment d'éveil suspensif.

Il y a des sentiments que j'ai tant répétés, mais tant d'idées que je n'ai pas exprimées suffisamment. Des idées sans auteur bien entendu, mais qui seront sans cesse accolées à un nom, comme si qui que ce soit pouvait créer des idées à partir de lui-même, des idées qui ne seraient pas des synthèses, réalisées probablement par d'autres qui se sont tus, ou bien ne sont pas entendus.

Vanité.

Tout se passe comme si le monde polissait des idées à travers l'histoire, des idées ambiantes que certains expriment avec la tribune nécessaire pour se faire passer pour les auteurs. C'est pourtant bien le temps l'auteur de toutes ces idées, la synthèse des temps propres.

Pourquoi répéterais-je les choses si ce n'est pour être entendu, si ce n'est par vanité?

La vanité, toujours, pour celui qui veut penser tout haut, pour celui qui pense pour les autres à travers un quelconque haut-parleur.

Vanité pour moi, comme pour tous (?).

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