samedi 21 mai 2016

Fatalisme et liberté

Nietzsche avait beau railler les stoïciens, il n'en avait pas moins pris pour fondement de son "éternel retour" un de leurs piliers éthiques: la volonté de l'actuel. Vouloir ce qui est, ne pas diviser l'être entre un actuel et un idéal qui diffèrent. C'est à mon sens, et jusqu'à preuve du contraire, la seule possibilité d'atteindre au bonheur sans être violent. Quiconque a vécu un jour cette facette du stoïcisme (et nul ne prétend ici que le stoïcisme en est l'auteur) en aura saisi la force. Cette doctrine semble adaptée au réel, car elle conserve la liberté au sein d'un farouche nécessitarisme, autrement dit, elle semble paradoxale, comme le semble le réel dans son indéfini dévoilement qui s'apparente à une éternelle contradiction.

Bien des religions, dont l'objet principal est de vendre le bonheur, ont saisi cela et s'en sont emparées: "les voies du seigneur sont impénétrables", "inch'allah", etc.

Cette doctrine est d'autant plus belle que d'aucuns la nomment fatalisme, lorsque les autres l'appellent liberté.

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