dimanche 24 mars 2013

Souvenir d'un amour

Il y a des lieux que l'on a tellement imprégné de sa personne qu'ils forment avec notre être une intrication indémêlable. Je porte en moi les souvenirs de ces grands eucalyptus et de ces palmiers éclairés par le soleil. J'ai trouvé une photographie et tout s'est rejoué en moi, la mémoire a retrouvé une vie dans le présent de mon imagination. Il y a, je pense, différentes personnalités à chaque lieu. Les lieux vivent, respirent, interagissent avec vous, sont une part de la vie sociale. Les rues de Rabat que j'ai arpentées sont présentes en moi, elle ont leur place dans chacune de mes pensées, dans chacun de mes gestes. Cette photographie à fait rejaillir le présent de la mémoire: je suis dix ans en arrière, ressentant la ville et le système que l'on forme elle et moi. On dit qu'il ne faut point retourner sur les lieux de son enfance et moi je sais que le passé m'appelle pour me dire quelque chose. Peu importe que ce soit pour me dire adieu, j'irai à sa rencontre et j'entendrai son message. J'ai regardé cette photographie et la ville m'a apaisé, comme lorsqu'on savoure la photo d'un ami dont la vie nous a séparé. Seul quelque chose de réellement fort peut vous toucher à ce point à travers la durée et le temps, poser la main sur votre épaule et vous dire en silence le bonheur qu'il y avait à vivre ensemble.

-"Qui aime-t-on réellement dans un tel cas? L'insaisissable ville? Les gens qui la composent? Ou bien n'est-ce pas le fantôme de soi-même, l'éventualité d'une vie dont le bonheur s'est à jamais éteint?"

Aucun commentaire: