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lundi 23 décembre 2024

Pourquoi?

J'espère, ô combien... que ce n'est pas toi en moi, qui es de nouveau là; à nouveau dans le cercle, des choses, et puis de la douleur. J'espère que nous ne nous sommes pas, encore une fois, trouvés ici, pour y accomplir encore un tour; avec de menus amendements: une femme, un enfant, un emploi peu ou prou reconnu, pour apprendre, encore, ce que nous avons toujours su: que cela est mensonge.

Et la seule chose que tu aies possédée, dans cette vie tu la veux: l'œuvre capable de justifer l'exhumation dans quelque Panthéon malnommé...

Mais quel cruel tour de t'avoir jeté là, de nouveau, avec tout ce superflu auquel, sublimement, tu avais su renoncer; tout ce tissu d'illusions que tu as tordu de tes rêves en formes poétiques, et qui m'ont dévoilé, trop impermanentement, la transcendance du Vide. Quel cruel tour que de t'avoir donné ce que tu n'as fait qu'effleurer de ton vouloir, prenant bien soin de l'éviter, comme on ferait se brûler volontairement celui qui regardait craintivement les flammes...

Si tu es moi, ou plutôt je suis toi, je ne pardonnerai jamais à l'univers un si tragique affront.

mardi 10 septembre 2024

Faut que ça tourne!

Écrasé aplati tout petit sur le sol. Godasses, comme toutes les godasses, fabriquées, loin d'ici, en série, en usine, en pétrole. Talons qui claquent en chœur, dix-sept heures, l'heure de partir, de rentrer, se tapir, dans son trou. La voiture, le silence, habitacle, surfaces, de métal, en série, en usine, au pétrole, loin d'ici. Cellule refermée sur l'individualisme, c'est l'époque, on suffoque, et on hurle parce que ce qui nous lie aux autres n'est qu'une immensurable déception. Pneus, sur le bitume, grondement, liquide, du pétrole, sur l'asphalte, soufre, oxyde de zinc, clignotants, oubliés, des atomes, encastrés, en nuage, d'électrons. Klaxons, retenus, ou pas, doigt d'honneur, un carrefour, perdus de vue, loin des yeux, près du cœur, dans la haine. Prozac, Gaillac, cognac, tout est bon pour franchir le soir, en hauteur, en couleurs, sur écran, pour tomber au matin, le sang noir, de café, de douleur, de graisse étalée sur l'engrenage de nos vies. Claustration, immanence, tenir la montre, arriver à l'heure, désembouteillé, réembouteillé, recyclé. Recommencer, endurer, supporter, arborer, paraître, se peindre, sur la face, un cosmos, empourpré, pour feindre, une vie rose, en allée, allongée, sur l'ourlet, l'horizon, crépuscule, oublié.

Faut que ça tourne, la Machine, le rouage, les écrous, la chaîne, de montage, démontage, mécanique, du cœur, incandescent, indécent, inondé, démoli. Faut tourner, pousser, ahaner, dans cette roue, tous, ou presque, que ça tourne, que ça fuse, sans que ça cesse, faut des braises, que ça souffle, que ça tousse.

Pourquoi...? 

Pourquoi!? Allons-donc, faut y aller, du nerf, que ça tourne, et roule, et boule, et cool. On ravale, ses insultes, sa douleur, ses minutes, ses heures, ses heurts, son sang, faut que ça tourne, faut du flux, de flous, de sang, de progrès, de frousse, d'effroi, d'hormones, de stress, de vie, de viande, de vide.