Dans une rue de cette ville
Enceint par les hauts murs
Sur un trottoir éraflé
Ce soleil où j'ai plissé mes yeux
Tant de fois j'ai couru
Brut, sans dommage
Nul besoin alors
D'être là secouru
Le soleil aux cieux doux
Pétille en mon vieux cœur
De toute cette enfance
Qui coule d'encre noire
Car tout fait signe ici
Vers cet ailleurs réel
Dans un wagon du temps
Que j'aime parallèle
Je viens là en famille
M'enferme en la rue, seul,
Habite en des échos
De fantômes: un linceul
C'est la chaîne des nuits
Qui me ramène encore
À ce phare sémaphore
Où mon esquif affleure
Tant qu'on ne m'ôtera
Ce bon droit de visite
Et que joueront les notes
J'irai là m'exhausser
Ils pourront bien me voir
Contempler ce visage
Que nul ne saurait voir
Comme une vérité...
Qui peut tenir la clef
D'une âme autre que sienne?
J'ai chanté en silence
La chair, même issue de nous-même,
Est sourde à d'autres danses
Comme la marée dévore un littoral
J'abrite un océan d'éthanol inversé
Qui perce ma grand-voile
Comprends-tu désormais
Pourquoi la destruction
M'est un ruban de ciel?
Infini, criblé d'incertitudes
Qui sirote ma sève
Verticale altitude
Il me faut vivre aussi
M'élever comme toi
Pour qui je trace des chemins
Hors de la mauvaise ère
Je suis de l'autre espèce
Mauvais côté de la barrière
Cinq fleuves me font office
De réseau vasculaire...
Ma forme qui cherche la beauté
Passe par ces méandres:
Dans le flux de mes veines
Est un vent térébrant
C'est à ce prix vois-tu
Que je peux m'écouler
Sans finir asséché...
Mon âme a trop besoin des ombres
J'ai le tourment comme encodé:
Un circuit nucléaire
À me détruire je scintille
En des lueurs de firmament
Ne surtout pas durer plus que son temps
Filer plein feu vers le néant
Il n'y a bien qu'ainsi que l'on brille
Où brûlent les étoiles
En la poussière illimitée
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