L'expérience du vide est cathartique. Elle dérègle tous les sens parce qu'elle annule en l'homme l'élan de tout comprendre, de tout déterminer par projection de cause finale. La vie s'écoule, inane pour la conscience inexorablement sémantique. L'être biologique est seul victorieux, se dressant sur le passé de l'ascendance par toute la vérité de l'organisme qui métabolise et croît sans autre but que que son plein développement -- si ce n'est sa transmission. L'organisme appartient à la vie, il est régi par un principe dont on peut tant soit peu saisir les ressorts grossiers. La conscience, quant à elle, ne sait trouver son principe, elle ne fait que perdre récursivement la trace d'une origine et d'une fin et c'est pourquoi, dès lors qu'elle cherche à se saisir, advient en elle le vertige par lequel s'écoulent les cadres de la métaphysique -- et tout, alors, n'est plus que temps, aséité abolie.
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